La Haye, capitale la plus sûre d’europe
LAbritant le siège des institutions internationales de justice et de police, la municipalité néerlandaise cherche à attirer les investisseurs étrangers dans le secteur porteur de la sécurité et de la lutte contre la cybercriminalité.
à Amsterdam a capitale administrative des Pays-Bas continue de creuser son sillon dans les secteurs de la police, de la justice et de la sécurité. Déjà, La Haye accueille de grandes institutions comme la Cour pénale internationale (CPI) et, depuis le 11 janvier 2013, le Centre européen de lutte contre la cybercriminalité (EC3), intégré à Europol, l’organe de liaison des polices de l’Union européenne. « Nous nous positionnons comme une ville internationale de paix et de justice » , confirme Ibo Gülsen, conseiller municipal libéral. D’où l’idée d’exploiter le potentiel que représentent l’industrie de la sécurité et la lutte contre la cybercriminalité.
Une « Cyber Aca demy » devrait voir le jour
Une plate-forme de développement intitulée The Hague Security Delta (HSD) a ainsi ouvert ses bureaux en mars dernier. Cette structure est dirigée par Rob de Wijk, un universitaire spécialisé dans les questions militaires, par ailleurs directeur du Centre des études stratégiques de La Haye (HCSS). Elle est financée par différents partenaires, à hauteur de 1,5 million d’euros pour la municipalité et le ministère néerlandais de l’Économie, et de 650 000 euros par la CCI et différents instituts de recherche.
Parmi ses membres fondateurs figurent aussi la société de télé- communications KPN, ainsi que Siemens et Thales. Axée sur des actions pragmatiques, la plateforme HSD envoie des missions de prospection à l’étranger, hors des frontières européennes. Par exemple, en 2012, elles se sont rendues aux États-Unis, au Canada et en Turquie.
Un plan d’action élaboré par HSD a été signé par différents partenaires, en juillet dernier, pour adapter les programmes d’étude des instituts d’enseignement supérieur des Pays-Bas aux besoins de l’industrie. Ce « Delta haguenois de la sécurité » devrait prendre de l’importance dans les années à venir, puisqu’il envisage de fonder une « Cyber Academy ». Et il va organiser en 2014 le troisième Sommet de sécurité nucléaire, lancé en 2010 à Washington par Barack Obama.
L’ambition de La Haye vise à faire tripler d’ici à 2025 le nombre de sociétés, de salariés et d’étudiants concernés par la sécurité sous toutes ses formes – des équipements urbains aux logiciels de protection des données, en passant par la médecine légale. Pour l’instant, la ville abrite 300 entreprises opérant sur ce marché, pour un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros.
Protéger les infrastructures vitales
Elle peut compter sur des atouts qui vont en se multipliant. Le groupe américain Wave Systems, spécialisé dans la protection des données informatiques, a notamment ouvert un bureau à La Haye en avril 2012. Et un Réseau européen de cybersécurité (ENCS) a été mis sur pied en octobre dernier. Ce nouveau centre de recherche, soutenu par des universités et des groupes privés, est focalisé sur la protection des « infrastructures vitales », ayant trait à l’énergie, l’eau et les télécommunications. Et, à l’évidence, la liste va s’allonger à brève échéance.