NOUVELLE DONNE APRÈS LE CHOC DE TRUMP
Aucun des ingrédients de la téléréalité n’aura manqué : les déclarations à l’emporte-pièce de Donald Trump pendant sa campagne, les multiples reports de la décision, le suspens pendant le G7, les faux espoirs liés à la diversité des opinions dans l’entourage du président… jusqu’à cette annonce faite dans les jardins de la Maison Blanche avec une demi-heure de retard sur l’horaire annoncé. Sans doute une façon de préparer les opinions internationales et domestiques aux différents scénarios possibles, et une volonté de mettre la diplomatie climatique sens dessus dessous. Opposant les citoyens de Pittsburgh à ceux de Paris, Donald Trump a donc décidé de tenir les promesses de campagne faites à ses électeurs, quitte à se mettre au ban des nations et en opposition frontale avec de nombreuses parties prenantes américaines. « Trump ne va satisfaire qu’un cercle restreint d’industriels auxquels il a fait une promesse de campagne idéologique, et sans doute permettre de sauver pour un temps quelques emplois dans les énergies fossiles, souligne David Levaï, chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). Mais cela contrevient aux attentes de nombreuses entreprises, États américains – y compris républicains – et collectivités. Et c’est contraire au sens de l’histoire. » Ce sont en effet pas moins de 1000 entreprises, 30 PDG, dont ceux de Facebook, Google, Apple, mais aussi d’Exxon, qui avaient ces derniers jours publiquement appelé Trump à ne pas sortir de l’accord de Paris. Sans compter Elon Musk (Telsa) qui avait menacé, en cas de sortie, de quitter le Conseil économique et l’initiative pour les emplois industriels dans lesquels il siégeait – menace mise à exécution dès le jour de l’annonce. Les maires de 75 villes représentant 42 millions d’habitants, les gouverneurs de 12 États abritant 102 millions d’Américains avaient également annoncé leur opposition à un retrait de l’accord.