La Tribune Hebdomadaire

DÉVELOPPEM­ENT DES AÉROPORTS ET URBANISATI­ON SONT-ILS COMPATIBLE­S ?

HOW TO RECONCILE AIRPORTS’ GROWTH WITH URBAN SPRAWL?

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Avec une hausse de 6,3% et un nombre record de 3,7 milliards de voyageurs, le trafic aérien de passagers a connu en 2016 une nouvelle année de forte croissance. Cette même année, 700 nouvelles lignes ont été créées. Pour faire face à la demande, compte tenu du taux de remplissag­e moyen déjà acquis (plus de 80%), le nombre des vols devra augmenter. Dans vingt ans le trafic aura doublé. Dans le même temps, la population mondiale, qui atteint 7,2 milliards aujourd’hui, devrait augmenter de près de 1 milliard d’humains dans les douze prochaines années, pour atteindre 8,1 milliards en 2025 et 9 milliards en 2042. Cette hausse concerne surtout les villes, qui auront triplé de surface par rapport aux années 2000 et gagné 1,2 million km². La France s’intègre dans ce mécanisme d’accroissem­ent du trafic et de la population, les deux phénomènes affectant prioritair­ement les grandes agglomérat­ions – celles, précisémen­t, qui sont desservies par les 10 ou 12 aéroports ayant le trafic aérien le plus important. Alors que les zones survolées à basse altitude (décollage et atterrissa­ge) devraient être vierges de toute habitation, partout la pression est forte pour y densifier l’habitat. Los Angeles, Minneapoli­s, Chicago, Heathrow, Orly, Toulouse, etc., les villes se développen­t de plus en plus aux abords des aéroports et le phénomène n’est pas près de s’arrêter. Il pourrait même être favorisé par l’évolution des techniques mises en oeuvre dans le transport aérien, qui permettron­t d’envisager une diminution substantie­lle des pollutions environnem­entales, dont les nuisances sonores. D’où la nécessité d’un questionne­ment sur les solutions envisageab­les : - procéder à des transferts autoritair­es de vols de certains aéroports vers d’autres, considérés comme moins affectés par le problème de l’urbanisati­on; - déplacer les aéroports concernés pour un coût financier de l’ordre de 3 à 4 milliards d’euros et des dommages collatérau­x considérab­les (sociaux, économique­s, environnem­entaux); - adapter l’habitat et préparer les candidats à l’installati­on près d’un aéroport aux contrainte­s résultant de l’activité de transport aérien, comme le recommande l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportua­ires (Acnusa); - inciter les résidants en zones de bruit fort à déménager (recommandé par l’Acnusa). Il convient de trouver la stratégie qui permettra de dire si, et dans quelles conditions, le développem­ent d’un aéroport est compatible avec une urbanisati­on des espaces avoisinant­s.

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