JEAN-CLAUDE GAUDIN
« ENSEMBLE, NOUS SERONS PLUS FORTS »
LA TRIBUNE – Un an et demi après sa naissance, où en est la Métropole ? JEAN-CLAUDE GAUDIN – La Métropole Aix-Marseille-Provence est sur les rails. Elle avance sur les dossiers fondamentaux et a déjà fait voter deux documents structurants pour son territoire, qui ont fait consensus parmi tous les élus : l’agenda de la mobilité et l’agenda du développement économique. Parce que nous sommes une métropole unique, la plus vaste de France, avec plusieurs grands pôles urbains, riche de nombreux espaces naturels, nous avons dû aller vite pour résoudre ces deux défis essentiels : comment mieux relier les zones résidentielles et les bassins d’emploi ? ; comment être attractif pour faire venir les entreprises et les investisseurs ? Notre objectif est à la fois d’être ambitieux pour être un territoire économique incontournable à l’échelle internationale, et notamment méditerranéenne, mais également de répondre aux besoins des habitants pour améliorer leur quotidien, sans répéter les soubresauts de l’histoire qui nous ont fait prendre beaucoup de retard. Nous sommes en train de le rattraper et nous devons prendre de l’avance ! Dans un rapport paru en 2015, l’économiste Christian Saint-Étienne estime que l’avenir du territoire est lié à un projet collectif et partagé. Le « regard dans le même sens » est-il indispensable ? Bien sûr ! Ce territoire a souffert pendant longtemps d’intérêts divergents qui ont freiné son développement. Pensez donc que, par rapport à d’autres agglomérations françaises qui ont pu se développer depuis cinquante ans, Marseille a dû attendre la loi Chevènement de 1999 pour créer sa communauté urbaine, dans un périmètre malgré tout restreint, puis 2016 pour voir naître une métropole qui nous permette de concurrencer les zones les plus dynamiques du reste du monde. Aujourd’hui, c’est un jeu collectif qui se construit, le seul qui pourra nous autoriser à réussir ce pari. Sur le développement économique, par exemple, nous avons pu fédérer l’ensemble des acteurs (CCIMP [Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence, ndlr], Aix-Marseille-Université, le Grand port maritime de Marseille-Fos, Provence Promotion…) autour d’une même vision. C’est inédit, et c’est indispensable pour parler d’une même voix quand vous essayez de faire venir des investisseurs de Chine ou d’Amérique du Nord. De la même manière, notre travail conjoint avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec qui nous partageons la compétence économique, et le département des Bouches-du-Rhône, est un gage de sérieux pour nos interlocuteurs. Quelle est la bonne recette pour développer la Métropole ? Il n’y a jamais de recette miracle vers le succès, mais je suis convaincu que le dialogue et le consensus sont indispensables pour obtenir des résultats. Je suis en permanence à l’écoute des 92 maires de la Métropole pour que nous puissions trouver ensemble les meilleurs équilibres entre projets structurants au bénéfice de tous et investissements locaux pour aider les communes. Nous devons équilibrer en permanence cette vision globale et la dimension locale, et travailler en synergie.