Les grands témoins
Le concept de mentorat pour entrepreneur que j’ai importé en créant l’IME (Instituts du mentorat entrepreneurial) en 2007, puis le Moovjee (Mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs) en 2009, répond à l’une de mes grandes convictions : la ressource naturelle d’un pays se trouve dans sa jeunesse. À partir de ce postulat, il est bien évidemment primordial d’encourager la jeune génération à entreprendre, et la façon la plus efficace de le faire est que ce soit un entrepreneur accompli qui « mentore » un entrepreneur en devenir ou en accélération de croissance. Par ailleurs, on n’impose pas une relation ; mentor et mentoré se choisissent ; ils n’évoluent pas dans le même secteur d’activité ; ils échangent dans une relation totalement confidentielle sur un socle de confiance et de bienveillance. Et, plus que tout, le mentor ne conseille pas ; il pose les bonnes questions à son mentee. Il le bouscule, le « challenge », le fait réfléchir. Car, au bout du compte, c’est toujours le mentee qui prend les décisions. Je fais partie de ceux qui ne font pas de différence entre les femmes et les hommes, c’est ma culture. Et j’attends avec impatience le jour où on arrêtera de parler d’égalité, car elle sera permanente. Mais, aujourd’hui, la nécessité de rendre visible les femmes comme rôles modèles est encore bien réelle. Encourager les femmes à oser entreprendre est également une nécessité. Le mentorat est utile en cela. J’ajouterai que les femmes sont de très bons mentors; elles possèdent naturellement les qualités requises à la fonction : sens de l’écoute et de l’analyse, ouverture aux autres. Avancer dans le respect des différences et des atouts de chacun, c’est un avenir plus que souhaitable. »