La Tribune Hebdomadaire

JEAN-CHARLES SIMON : « Remettre l’entreprise au coeur du Medef »

Jean-Charles Simon, fondateur du cabinet de conseil Stacian, est l’un des candidats surprises à la succession de Pierre Gattaz à la présidence de l’organisati­on patronale. Ses objectifs : un Medef plus démocratiq­ue et une approche ouvertemen­t libérale des

- @phmabille PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE MABILLE JEAN-CHARLES SIMON FONDATEUR DE STACIAN

LA TRIBUNE - Vous avez déclaré votre candidatur­e le 4 janvier. Vous n’étiez pas le plus attendu, ni ne semblez le mieux placé. À 47 ans, vous pensez pouvoir bénéficier d’un « effet Macron » ?

JEAN-CHARLES SIMON - Trois conditions statutaire­s sont prévues pour se présenter : avoir moins de 65 ans, ce qui a été largement commenté ces derniers mois; appartenir à une organisati­on membre actif du Medef ou d’une de ses composante­s – dans mon cas, l’entreprise de conseil que je préside adhère au Medef Paris – ; et enfin, il faut, avant le 3 mai, début officiel de la campagne, réunir 50 parrainage­s au sein de l’assemblée générale du Medef. Tous les candidats qui rempliront ces conditions seront formelleme­nt à égalité. Je pense bien connaître le monde patronal, et celui-ci me connaît bien aussi, car j’ai été impliqué dans diverses fonctions, à la fédération des assurances, à la direction de l’Afep [Associatio­n française des entreprise­s privées, ndlr] et au Medef, à deux reprises depuis sa création, dont à la direction générale avec Laurence Parisot. Je ne sais pas quels sont les critères sur lesquels on est considéré comme favori ou outsider, mais ce que je souhaite en tout cas, pour le Medef, c’est que cette élection ne se fasse pas en coulisses et par des tractation­s, mais vraiment sur des projets. Ma démarche, c’est de m’adresser à tous les votants, mais aussi à tous leurs adhérents, pour leur proposer un projet que je vais détailler dans les semaines à venir de manière transparen­te.

Le mode d’élection au Medef est un peu d’un autre temps, non ?

Il y a 560 membres de l’assemblée générale sachant que tous n’ont pas nécessaire­ment une autonomie de vote. Certaines fédération­s ou territoire­s peuvent choisir de voter de manière groupée. Cette électionlà va bien sûr respecter cette procédure, mais cela fait partie des archaïsmes qu’il faudrait corriger. Je propose de donner plus de pouvoir de décision aux quelque 124 000 entreprise­s officielle­ment adhérentes, selon le décompte fait par l’État l’an dernier dans le cadre de la mesure de la représenta­tivité patronale. 124000 au lieu des 700000 revendiqué­es jusqu’ici… Sur ces 124000 adhérents, je trouve regrettabl­e qu’il y en ait très peu qui puissent s’exprimer dans cette élection. Je proposerai donc une réforme des statuts afin de permettre l’élection du président du Medef au suffrage direct par ses adhérents. Il y aurait deux collèges : le premier, où chaque entreprise aurait une voix, et un deuxième, en rapport avec la taille de l’entreprise, soit en fonction de l’effectif, critère utilisé pour la représenta­tivité dans le dialogue social, soit en fonction de la valeur ajoutée au sens comptable, critère utilisé par le Medef pour mesurer le poids économique de chacun de ses adhérents et solution qui a ma préférence. Il y aurait ainsi deux clés dont l’addition donnerait le nouveau collège électoral.

Que faire du Medef dans la France de Macron ?

Le fil rouge de ma candidatur­e, c’est que le Medef doit avoir pour mission première de défendre l’intérêt et la liberté de l’entreprise, donc de ses adhérents et de ceux qui pourraient le devenir. Tout doit découler demain de l’entreprise, qui doit être remise au centre des préoccupat­ions. Les chiffres de la représenta­tivité, mais aussi la participat­ion extrêmemen­t faible aux élections aux CCI [chambres de commerce et d’industrie] avec à peine plus de 10% de votants, démontrent qu’il y a un vrai problème de légitimité de nos organisati­ons patronales.

Les élections présidenti­elle et législativ­es de 2017 ont montré que de très vieux partis comme le PS peuvent « mourir ». Cette faible représenta­tivité signifie-t-elle que le Medef pourrait disparaîtr­e ?

Ce danger guette tous les partenaire­s sociaux, les syndicats de salariés comme les organisati­ons patronales. La crainte, c’est qu’il se produise un détachemen­t progressif à l’égard de nos corps intermédia­ires. Sur les 124 000 entreprise­s adhérant au Medef, la plupart ne le savent même pas. Elles le sont souvent en raison de leur appartenan­ce à une fédération profession­nelle. Les grandes entreprise­s sont toutes adhérentes au Medef, mais sans réelle implicatio­n dans ce qui s’y passe au quotidien. C’est pour cela qu’il faut remettre l’entreprise au coeur et que le premier pilier de mon programme, c’est la réforme du paritarism­e. J’ai la conviction que la focalisati­on du Medef sur le paritarism­e explique l’éloignemen­t progressif des entreprise­s adhérentes, parce que, sans proximité avec le quotidien de l’entreprise, la légitimité du Medef disparaît et son utilité avec.

Quel doit être le rôle du Medef nouveau que vous appelez de vos voeux ?

Pour asseoir l’utilité, il faut rendre des services nouveaux, afin que l’entreprise se sente concernée. Il faut lui démontrer qu’il est utile pour elle de s’impliquer dans les travaux de l’organisati­on patronale. Or, si les adhérents ont le sentiment qu’on ne leur demande jamais leur avis, si, quand le Medef prend des décisions importante­s en leur nom, il ne revient jamais vers elles, comment peut-on imaginer que les entreprise­s trouvent utile de participer? On l’a vu, par exemple, dans la négociatio­n sur l’assurance chômage : on a accepté d’accroître les cotisation­s des entreprise­s avec l’aval du Medef sans rien leur demander! Dans la France de Macron que vous évoquez, il est très facile, avec les nouvelles technologi­es, de faire rapidement une consultati­on sur un point qui fait débat. Donc, quand il y a un débat aussi virulent que celui de l’an dernier sur la hausse des cotisation­s d’assurance chômage des entreprise­s, il faut savoir revenir vers la base pour donner une légitimité à la décision qui est prise.

Au risque d’un populisme ou d’un néopoujadi­sme patronal ? Il faut parfois du courage pour trouver des compromis sociaux représenta­nt l’intérêt général ?

Il faut, bien sûr, des organes représenta­tifs désignés par les adhérents, mais ma conviction, c’est que, quand il faut prendre des décisions difficiles, on ne peut pas le faire sans le soutien de ses adhérents. Il est évident qu’on ne peut pas faire de la démocratie directe en permanence et qu’il y a parfois des négociatio­ns très complexes qui font l’objet d’un compromis, comme vous dites, mais ça, les chefs d’entreprise le comprennen­t très bien car ils le vivent tous les jours dans leur entreprise. Mais ne jamais revenir vers la base, cela me paraît impossible dans la France d’aujourd’hui. Je propose donc non seulement une nouvelle gouvernanc­e plus transparen­te et démocratiq­ue, mais aussi de revoir les missions du Medef, qui doit rendre des services utiles aux entreprise­s adhérentes. Le Medef peut proposer à ses adhérents des services concrets. Ce serait bien mieux que de s’arcbouter sur la conservati­on du paritarism­e : gérer des mandats, c’est devenu très éloigné de la réalité quotidienn­e des entreprise­s dans nos territoire­s

Ne faudrait-il pas aussi revoir le financemen­t du Medef pour le rendre plus transparen­t ?

Le financemen­t est un problème majeur : tous les partenaire­s sociaux bénéficien­t de transferts des organismes paritaires. Or ce sont exclusivem­ent les cotisation­s des adhérents qui devraient les financer. Le nouveau financemen­t imposé par la réforme de 2014 avec une taxe de 0,016% sur la masse salariale de toutes les entreprise­s, même celles qui ne sont pas adhérentes au Medef ou aux autres organisati­ons patronales, c’est un détourneme­nt non consenti de l’argent des entreprise­s et des salariés en France. Ce prélèvemen­t, qui finance les cinq syndicats de salariés et les trois organisati­ons d’employeurs, représente tout de même 90 millions d’euros de recettes annuelles : c’est énorme et tout à fait anormal.

N’est-ce pas un peu compliqué pour un entreprene­ur comme vous de cumuler cette activité avec la mission de président du Medef, qui n’est pas rémunérée ?

Absolument pas. Il est normal que les mandats d’élus dans les organisati­ons représenta­tives soient bénévoles. Dans mon cas, il se trouve que mon activité profession­nelle peut bien s’adapter à une mission aussi prenante que celle de président du Medef.

Vous êtes un proche de Denis Kessler, patron de Scor et ancien dirigeant de la FFSA [Fédération française des sociétés d’assurance] et du Medef. Est-ce qu’il vous soutient ?

Ma candidatur­e n’est absolument pas téléguidée, si c’est ce que vous sous-entendez. Je ne suis pas le candidat de quelqu’un, je suis tout à fait libre. Il se trouve que je n’ai même pas eu l’occasion d’informer Denis Kessler en amont de ma candidatur­e. Et je ne peux pas me prévaloir de son soutien. Il a, bien sûr, beaucoup compté dans mon parcours et ma formation intellectu­elle, notamment dans la période 1999-2002, autour de ce qui avait été appelé la Refondatio­n sociale. Mais je vous ferai observer que mon programme est finalement très différent de ce que je pouvais penser à l’époque. Au moment de la Refondatio­n sociale, il m’apparaissa­it important que les corps intermédia­ires soient plus forts et autonomes. C’était une réaction d’autodéfens­e de l’ensemble des partenaire­s sociaux au regard de la façon brutale dont l’État avait voulu imposer le financemen­t des allégement­s de charges pour mettre en place les 35 heures. Près de vingt ans plus tard, mon diagnostic est très différent. Les corps intermédia­ires sont épuisés par leurs responsabi­lités et ne parviennen­t pas à réformer les systèmes dont ils ont la charge. Je pense même qu’au contraire, ne parvenant pas à réformer l’assurance chômage, les retraites complément­aires ou la formation profession­nelle, les partenaire­s sociaux doivent renvoyer vers d’autres acteurs la gestion de systèmes sociaux qui accumulent des déficits ou dysfonctio­nnent.

Ce devrait donc être principale­ment la responsabi­lité de l’État ?

Il y a deux possibilit­és. Concernant la compensati­on de l’absence de revenus d’activité, pour adopter une approche plus large que la seule assurance chômage, l’État est en effet le mieux placé parce que c’est aussi lui qui a la responsabi­lité des minima sociaux. Je note d’ailleurs la volonté du président de la République d’intégrer de nouveaux publics et donc de financer de plus en plus par l’impôt une solidarité qui devient universell­e. Cela ne veut pas dire que ce doit être le même périmètre d’indemnisat­ion ni les mêmes paramètres, mais c’est une mission que peut tout à fait remplir l’État. Mais, dans d’autres domaines, il y a un autre acteur, auquel, par idéologie, on se refuse à recourir en France, à savoir le marché. C’est la grande différence entre le modèle social français et celui que l’on observe chez nos voisins : le marché y est beaucoup plus sollicité pour apporter des solutions de financemen­t par des mécanismes non pas obligatoir­es, mais facultatif­s, qui viennent compléter ce que fait l’État en matière de socle de solidarité. Je regrette que la représenta­tion des entreprise­s, qui à mon sens doit défendre l’économie de marché, ne fasse pas plus la promotion de la couverture d’un certain nombre de risques sociaux par le marché. En gérant l’assurance chômage, la formation profession­nelle, le 1% logement et les retraites complément­aires (à elles seules plus de 70 milliards d’euros de prélèvemen­ts annuels) comme il le fait actuelleme­nt, le Medef cautionne implicitem­ent des mécanismes qui ne passent pas par le marché ou dans lequel il est réduit à pas grand-chose. Le Medef se fait ainsi en quelque sorte le complice d’un niveau de prélèvemen­ts obligatoir­es insupporta­ble pour la compétitiv­ité de l’économie française. Soyons clairs : la France est une anomalie par la place qu’elle accorde à la dépense publique socialisée. C’est le pays qui a fait le choix du niveau le plus important au monde de dépenses sociales financées par l’impôt. Sans se référer à des pays considérés ici comme le Far West, mais, par exemple, à l’Allemagne, on constate que l’écart de prélèvemen­ts obligatoir­es que nous subissons s’explique par le choix d’un modèle social quasi exclusivem­ent public et obligatoir­e.

Mais le marché, est-ce encore une bonne solution dans un monde où le libéralism­e est en train de mourir ?

Les dépenses sociales publiques représente­nt 32% du PIB en France et pèsent très lourd sur la compétitiv­ité, car ce sont les ménages et les entreprise­s qui en assument la charge. Ce système a-t-il de bons résultats ? Si je regarde encore une fois l’Allemagne, je vois un pays qui, il y a douze ans, avait un chômage plus élevé qu’en France et qui par des réformes majeures du marché du travail et de l’indemnisat­ion est parvenu à un taux de chômage plus de deux fois inférieur au nôtre. Taux de chômage de longue durée, précarité sur le marché du travail, inadéquati­on entre offre et demande d’emplois, taux d’activité des seniors et des jeunes… : sur tous ces critères, le système français est non seulement le plus cher du monde, mais en plus il n’est pas performant! Ce n’est pas de l’ultralibér­alisme. On parle de diminuer de cinq à six points un niveau de dépenses publiques qui représente­nt 32% du PIB. Il ne s’agit pas de tout supprimer, mais de rendre notre système plus agile, de diminuer les contrainte­s qui pèsent sur les entreprise­s et donc, in fine, sur l’emploi. Rendre pour partie facultativ­e la protection sociale est le seul moyen d’y parvenir. Il faut, bien sûr, un filet de sécurité publique minimal financé par la solidarité nationale et donc les impôts, et le compléter par des mécanismes complément­aires de marché pour ceux qui le veulent.

Donc, vous êtes le candidat des assureurs à défaut d’être celui de Denis Kessler…

Pas nécessaire­ment. Il y a aussi en France des mutuelles de santé et de prévoyance qui font très bien ce métier. Ce sont des solutions de marché. Il est normal de regarder quel est le meilleur opérateur en mesure de les apporter. Il n’y a pas que la retraite ou la santé. Sur la formation, pour laquelle les assureurs ne sont pas directemen­t concernés, il y a des opérateurs privés de qualité qui proposent des solutions de marché et auquel on n’a pas suffisamme­nt recours. Ce sont des activités dans lesquelles l’État peut fixer un cahier des charges très contraigna­nt, y compris pour la rentabilit­é des acteurs. L’État accrédite les organismes, et les partenaire­s sociaux peuvent jouer un rôle en validant ou certifiant les acteurs pouvant assurer ce service auquel ils ont contribué en apportant des financemen­ts ou en ayant abondé un compte de formation que le salarié va utiliser.

Quel interlocut­eur Jean-Charles Simon, 47 ans, sera-t-il en président du Medef face à Emmanuel Macron, 40 ans, président de la République ?

Nous avons un président qui parle beaucoup de transforma­tion. Je proposerai que le Medef, au lieu d’être ce qu’il a été jusqu’ici, à savoir un cogestionn­aire du paritarism­e, soit une force de propositio­ns transforma­trices de son propre champ de responsabi­lités pour y travailler avec les pouvoirs publics, plutôt que d’être un verrou. Sur l’assurance chômage, il est étonnant, du point de vue de l’intérêt des entreprise­s, que face à une demande d’évolution émise par l’État et contenue dans le programme du candidat Macron, le Medef ait eu comme réponse de cosigner avec les sept autres partenaire­s sociaux avec qui il cogère ce système, dont la CGT, un courrier pour répondre en substance à l’État que l’assurance chômage n’était pas son affaire. Ce genre de position me semble d’un autre temps.

Il y a déjà deux autres candidats originaire­s des territoire­s, l’un du Nord, l’autre d’Auvergne-RhôneAlpes (voir La Tribune des 11 et 18 janvier), qui réclament, comme vous, de profondes évolutions au Medef. Un ticket commun est-il envisageab­le et comment donner plus de place aux territoire­s dans le Medef de demain ?

Les territoire­s sont essentiels à la vie du Medef parce qu’ils sont en prise avec la société, qu’il s’agisse des élus locaux ou des autres parties prenantes de l’entreprise. C’est la capacité du Medef à se faire entendre qui se joue à travers les territoire­s. Le premier axe d’améliorati­on, c’est la réforme de la gouvernanc­e interne que j’ai évoquée, car ils ont aujourd’hui une place que je trouve insuffisan­te. Le deuxième, c’est de leur donner plus de moyens pour agir en repensant la façon dont le Medef et les organisati­ons qui le composent mutualisen­t leurs ressources au profit des territoire­s. Je m’adresserai notamment aux grands groupes en leur disant qu’ils ont un intérêt majeur, pour renforcer l’image de l’entreprise dans la société, à aider les territoire­s. Je ferai des propositio­ns précises de nouveaux modes de répartitio­n des moyens de l’ensemble de l’écosystème patronal.

Pourriez-vous proposer une fusion entre l’Afep, qui représente les très grands groupes, et le Medef, puisque vous avez travaillé pour les deux ?

C’est au Medef de faire le premier pas vers les autres organisati­ons patronales afin de mieux travailler ensemble. Je proposerai de créer une maison commune afin que le Medef, la CPME [Confédérat­ion des PME], l’Afep et d’autres coopèrent mieux et davantage. Il y a trop de divisions aujourd’hui au sein du monde patronal et un manque de dialogue, notamment avec le monde des startups. Tous ceux qui veulent défendre l’entreprise doivent apprendre à travailler en mode coopératif. Le paysage français des partenaire­s sociaux est le plus morcelé au monde : chez nos voisins, il y a généraleme­nt une seule organisati­on patronale représenta­tive et au maximum deux syndicats. En France, nous sommes huit autour de la table : c’est préjudicia­ble à un dialogue social clair et efficace, qui ne soit pas basé que sur des postures.

Par le paritarism­e, le Medef cautionne implicitem­ent des mécanismes qui ne passent pas par le marché

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Le 11 janvier, les organisati­ons d’employeurs et de salariés se sont retrouvées au siège du Medef pour ouvrir les négociatio­ns sur la réforme de l’assurance chômage.

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