La firme va investir en France
D’ici à 2022, le réseau social va consacrer 10 millions d’euros à des projets dans le domaine de l’IA et doubler les effectifs de son centre de recherche européen, situé à Paris.
La France se gargarise régulièrement de la qualité mondialement reconnue de ses ingénieurs et de sa recherche scientifique. Le géant Facebook va dans le même sens : il a annoncé, le lundi 22 janvier, sa volonté de doubler d’ici à 2022 les effectifs du Facebook AI Research (FAIR), son centre de recherche européen consacré à l’intelligence artificielle (IA) implanté à Paris. Ouvert en 2015, le FAIR est le premier centre de recherche de la firme américaine situé hors des États-Unis, un signe de l’attractivité de la France pour le géant de la Silicon Valley. D’ici à 2022, le centre accueillera une soixantaine de chercheurs et d’ingénieurs, contre une trentaine actuellement. Le nombre de doctorants va quant à lui tripler, pour atteindre la quarantaine.
IRRIGUER LE TERRITOIRE
Alors qu’un débat agite actuellement les milieux économiques français sur la « captation » des talents hexagonaux par les entreprises américaines, Facebook a pris soin d’enrober son expansion en France par l’annonce d’un nouvel inves- tissement de 10 millions d’euros qui servira à développer la recherche dans l’intelligence artificielle dans le pays. Dans le détail, cet argent servira à financer plusieurs projets destinés à irriguer le territoire. Sans préciser les montants alloués à chaque initiative ni les établissements concernés, Facebook annonce la création à venir de « dix serveurs de dernière génération au profit d’instituts de recherche », d’un « fonds pour la collecte de données ouvertes », ainsi que de « bourses d’études et d’excellence » et de doctorats dans plusieurs universités françaises dans les domaines des mathématiques, de la physique, de l’informatique, de l’ingénierie et des systèmes complexes.
POUSSER LES ENTREPRISES À UTILISER SES OUTILS
Le timing de ces annonces intervient alors que Sheryl Sandberg, la directrice générale de Facebook, était à Paris ce même l undi pour participer, avec 140 chefs d’entreprises internationales, au « Davos avant Davos » organisé à Versailles par Emmanuel Macron. La firme de Mark Zuckerberg, qui reven- dique sa responsabilité sociétale et sa volonté d’agir positivement dans les pays dans lesquels elle est implantée, profite de l’occasion pour s’engager à « former 65 000 personnes aux compétences digitales en France d’ici à fin 2019 ». Concrètement, 50 000 personnes éloignées de l’emploi bénéficieront de formations, en partenariat avec Pôle emploi, tandis que 15000 femmes seront accompagnées en 2018, dans le cadre de l’initiative #SheMeansBusiness, lancée en partenariat avec la startup Social Builder. Tout ceci fait partie d’un plan plus vaste visant à former, d’ici à 2020, un million de personnes et créateurs d’entreprise aux métiers du numérique. L’objectif de Facebook n’est pas seulement philanthropique : comme d’autres géants du Net, à commencer par Google, le réseau social investit dans la formation et la pédagogie autour du numérique pour pousser les entreprises à utiliser ses propres outils. Facebook mise notamment beaucoup sur Workplace, son propre réseau social d’entreprise, qui peine à s’implanter dans les usages, qu’il commercialise avec un abonnement mensuel compris entre 4 et 5 euros par employé.