Le « renouveau » du tissu industriel dunkerquois
HR Path est devenu le leader français des systèmes d’information des ressources humaines. François Boulet, son dirigeant et co-fondateur estime que la France dispose d’atouts solides pour retrouver une croissance dynamique et enrichissante. Il nous livre
Dans votre nom, HR Path, il y a la promesse d’un passage ou à défaut d’une transition… Quand nous avons créé cette entreprise, il y a maintenant 17 ans, notre ambition était en effet d’accompagner les entreprises dans le tourbillon du nouveau siècle. Les fonctions RH se sont métamorphosées, elles ont transformé l’espace de travail et les règles de gestion de la ressource. Aujourd’hui, nous accompagnons nos clients sur la globalité de leurs réflexions en ressources humaines. Nous proposons une vision stratégique en partageant nos expériences avec l’ensemble de nos clients. HR Path déploie au quotidien son expertise en termes de mise en place de stratégies RH et de changements organisationnels. Nous apportons également notre expertise pour accélérer la transition digitale. Précisément, les ressources humaines intègrent des fonctions très pratiques et d’autres beaucoup plus « politiques »… Oui, vous avez raison, on peut considérer que le recrutement ou la gestion des compétences sont des fonctions stratégiques et politiques. Il n’est de richesse que d’hommes. Les entreprises fonctionnent grâce au talent et au développement de leurs collaborateurs. Notre expertise dans ce domaine est très appréciée. Elle s’adosse au savoirfaire de nos consultants et à nos méthodes de travail. HR Path s’appuie également sur des collaborations avec les grands éditeurs de solutions (Cégid, Oracle, Sage, SAP, Sopra, Talentsoft, Workday). Notre mission est ici de confi gurer et d’implémenter les systèmes d’information et de gestion. Au surplus, nous sommes éditeur de deux softwares ; Pandore, logiciel de paye, de gestion des temps et des activités et BiHRdy, logiciel augmenté d’HR Analytics qui permet de collecter, analyser et comparer des données RH et fi nancières. Cette solution mesure par exemple la pertinence des plans de rémunération par rapport à la concurrence ou évalue le coût complet du Turn Over pour nos clients. Comme vous le voyez, nous couvrons des sujets aussi divers que l’émission des bulletins de paye (pour 150 000 salariés par mois) ou la réflexion stratégique sur les politiques RH. Les entreprises en croissance sont tenues de maitriser tous ces paramètres, de la stra tégie d’ensemble aux outils du champ de bataille économique et social. C’est un enjeu capital pour réussir à franchir les étapes. Vous-même comment percevez-vous votre propre croissance ? HR Path est une entreprise en croissance. Nous sommes partis à deux au début des années 2000, nous sommes aujourd’hui 600 collaborateurs pour 75 millions de chiffre d’affaires et notre ambition est de doubler le chiffre d’affaires en 2022. Pour y parvenir nous avons levé 30 millions d’€. Nous appliquons nous-même les règles de bonne gestion que nous proposons à nos clients et manifestement avec succès ! Les DRH et les dirigeants d’entreprise ne savent pas toujours comment comprendre les aspirations des jeunes au travail. La croissance a besoin de cette formidable ressource qu’est la jeunesse. Comment s’y prendre ? Là, on rentre dans de la dentelle fi ne. Je distinguerais ceux qui sont nés avant 1997 : la génération Y et ceux qui sont nés après, dont les 20/20 (génération Z), ceux qui auront 20 ans en 2020 et qui vont arriver dans le monde du travail. Si on parle de croissance, il faut évoquer le cas de ces jeunes générations. La génération Y, on parvient encore à l’attirer. Ce sont des collaborateurs qui privilégient le bien être au travail, qui sont davantage attachés aux missions qu’à l’argent. Cette génération n’aime pas les conflits. Elle peut être volage. Son moteur, c’est l’intérêt du travail et des missions. La génération suivante, la génération Z arrive sur le marché du travail avec l’esprit d’entreprise, avec le souffle de l’entrepreneur de start-up. C’est une génération qui a foi dans les valeurs du travail. On ne retient pas ces jeunes collaborateurs sans un effort de réflexion exigeant. On parle toujours des jeunes mais il y a aussi leurs ainés qui sont toujours au travail. Les « séniors » de 40 à 55 ans sont moins ouverts aux risques, plus conservateurs. Cependant, c’est une population diverse. Dans les entreprises en croissance, il y a ceux qui sont rétifs au changement, ceux qui vont essayer de s’adapter et ceux qui seront actifs dans le changement. Les jeunes comme leurs ainés ont des comportements variés. Certains séniors sont proactifs pour acquérir des savoirs et des connaissances additionnelles. Le monde des Hommes au travail est complexe. Il faut une approche très qualitative. En France, 1/3 des entreprises affirment avoir des diffi cultés de recrutement. En dehors de cet aspect, quels sont les principaux freins à la croissance ? Les banques n’accompagnent pas toujours la croissance comme elles le pourraient. Dans certains cas, elles s’immiscent dans les décisions de gestion des entreprises, particulièrement quand ces entreprises conduisent des projets en matière de croissance externe ou d’organisation. De surcroît, nos banques ne sont pas assez internationales. El les souffrent de n’avoir pas atteint la taille critique. Avec nos propres banques, nous avons voulu ouvrir des comptes à Singapour, à Londres et à Mexico. HR Path est déjà installé dans 15 pays. Nous n’y sommes pas parvenus du premier coup ! De façon plus comptable, je pense que les ratios français de soutien à la croissance sont beaucoup trop conservateurs. Notre système bancaire n’est pas armé pour la guerre de conquête qui est engagée avec la mondialisation. On reproche aussi aux Français leur goût pour la réglementation, parfois trop abondante. C’est incontestablement un frein, ou plutôt je devrais dire que c’était un frein. La situation évolue favorablement. Les mesures prises récemment pour fluidifier la vie sociale vont incontestablement dans le bon sens. J’ai pu récemment mesurer l’impact très positif de la mesure de plafonnement des indemnités prudhommales sur les investisseurs étrangers. La sur-réglementation et en même temps l’incertitude juridique étaient clairement perçues comme des freins à la croissance. Ils sont en partie levés. C’est un signal très fort pour tous ceux qui veulent investir en France. La croissance postule le principe de l’investissement. Je crois beaucoup aux incitations. Celle-ci est très encourageante. Les chefs d’entreprises français n’ont-ils pas eux-mêmes des faiblesses. La croissance est le produit de l’environnement mais elle repose aussi sur les initiatives des agents économiques. Oui, vous avez raison, il faut imaginer un modèle de French Connection. Je m’explique. Quand les Allemands partent à l’exportation, ils arrivent avec des solutions intégrées. Nous sommes encore trop solitaires. Si vous me permettez l’expression, il faut chasser en meute ! Nous avons pourtant beaucoup d’atouts en France ! Oui, d’abord beaucoup de compétences et d’expertises. Quoi qu’on en dise, il reste dans notre pays une industrie de haute technologie innovante, un tissu de PME souvent avec l’esprit Start-up, les fonds d’investissement sont abondants. Pour eux, la question n’est pas de savoir s’il faut ou non investir, la question est plutôt de savoir où ! Enfi n, j’y reviens, la gouvernance du pays est plus éclairée, plus ouverte à l’aventure de l’entreprise et de l’initiative. On vous sent enthousiaste à accompagner ce changement ! Nous avons besoin d’ondes positives. Nous apportons de l’agilité et des outils précis d’accompagnement à la prise de décision. Dans le secteur du bâtiment, nous gérons la transformation digitale de la communication interne pour un grand groupe. Dans le secteur des assurances qui lui aussi se transforme, nous apportons un service 3 en 1 : conduite du changement, restructuration des filiales et implémentation d’un nouveau système d’information. Ce qui se passe aujourd’hui dans les entreprises est tout à la fois prometteur et passionnant. Nous sommes collectivement fiers d’accompagner ce mouvement.
« Nous avons besoin d’ondes positives »