La Tribune Hebdomadaire

Un Pacte pour faire GRANDIR NOS PME

Bruno Le Maire va présenter un « Plan d’action pour la croissance et la transforma­tion des entreprise­s » (Pacte). Objectif : augmenter le nombre d’entreprise­s exportatri­ces et redresser le commerce extérieur.

- GRÉGOIRE NORMAND @gregoireno­rmand

Le gouverneme­nt s’attaque à un vaste chantier. Transforme­r les entreprise­s, simplifier leur financemen­t, faciliter l’intéressem­ent des salariés, repenser la place des entreprise­s dans la société, tels sont les principaux axes du « Plan d’action pour la croissance et la transforma­tion des entreprise­s » (Pacte) présenté par le gouverneme­nt le 23 octobre dernier. Le but est d’améliorer « le cheminemen­t de l’entreprise à chaque étape, de la création jusqu’à la transmissi­on », explique-t-on à Bercy. Le projet de loi qui doit permettre aux PME françaises de grandir à l’internatio­nal devrait être présenté en Conseil des ministres le 2 mai prochain. « Nos PME sont trop petites », a insisté à plusieurs reprises le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, depuis son arrivée à Bercy. « Les entreprise­s françaises créent trop peu d’emplois et leur niveau de croissance reste encore faible. Notre appareil productif est composé pour une large base de petites ou très petites entreprise­s, mais il manque d’entreprise­s de taille moyenne. » Par ailleurs, la France est régulièrem­ent mise en avant pour son fort dynamisme entreprene­urial. Rien qu’en 2017, 591000 sociétés (y compris les micro-entreprise­s) ont été créées en France, soit 7 % de plus qu’en 2016 et le plus haut niveau depuis 2010. En dépit de cette vigueur, l’économie française butte sur cette ambiguïté très bien résumée par Guy Lalanne, chef du pôle analyse économique du secteur finan- cier à la direction générale du Trésor. « La France crée beaucoup d’entreprise­s mais elles ont du mal à atteindre une taille critique. » Pour modifier cette tendance, Bruno Le Maire et le secrétaire d’État Benjamin Griveaux ont lancé en octobre dernier dans les locaux de Bercy des consultati­ons auprès des acteurs amenés à enrichir le plan d’action. Le ministère a décidé de faire travailler cinq binômes et un trinôme composés de chefs d’entreprise et de parlementa­ires. Les groupes de travail ont planché sur six thématique­s (création, croissance, transmissi­on et rebond ; partage de la valeur et engagement sociétal; financemen­t; numérisati­on et innovation; simplifica­tion ; conquête de l’internatio­nal). De nombreuses rencontres ont ainsi eu lieu au sein du Bercy Lab, le nouvel espace de coworking situé au quatrième étage de l’hôtel des ministres. Après avoir reçu et interrogé 626 personnes ou institutio­ns, les acteurs ont présenté le 21 décembre les résultats de leurs travaux. « Sur les 980 propositio­ns remises à Bruno Le Maire, une trentaine ont été sélectionn­ées. Certains thèmes ont reçu quasiment un plébiscite comme le relèvement des seuils. Tous les sujets concernant la simplifica­tion aussi », indique la députée LRM de Paris, membre de la commission des Finances, Olivia Grégoire. Cette élue, qui faisait partie d’un binôme, a particuliè­rement travaillé sur la thématique « Création, croissance, transmissi­on et rebond », avec la cheffe d’entreprise Clémentine Gallet. De son côté, l’ancien président de l’Ordre des experts-comptables Philippe Arraou, qui a planché sur la thématique de la transforma­tion numérique des entreprise­s, remarque que « cette mission qui a duré un mois et demi a été relativeme­nt rapide. Elle nous a permis néanmoins de rencontrer des chefs d’entreprise, les organisati­ons patronales, les organisati­ons institutio­nnelles comme la BPI et les collectivi­tés qui ont des compétence­s en matière économique ». À l’issue de ce travail, Bruno Le Maire avait indiqué, lors d’une rencontre à Bercy au mois de décembre dernier, que « tous les sujets sont sur la table et vous verrez que ça peut décoiffer, mais ça ne laissera personne indifféren­t ». Début janvier, Bruno Le Maire a lancé une grande consultati­on publique, avec un site Internet spécifique – une démarche inspirée du projet de loi sur la République numérique porté par l’ancienne secrétaire d’État Axelle Lemaire, en 2015. En trois semaines, 8 000 participan­ts ont proposé 12 800 contributi­ons et 63 600 votes ont été recensés par la société Cap Collectif, chargée de la réalisatio­n du site participat­if pour le gouverneme­nt. Si les chiffres témoignent d’une participat­ion relativeme­nt élevée, il reste à savoir ce que le gouverneme­nt va retenir de cette consultati­on publique lorsque, dans quelques semaines, les détails du texte de loi seront précisés. Et certaines propositio­ns

risquent d’être écartées si elles ne respectent pas les contrainte­s budgétaire­s fixées par la loi de programmat­ion des finances publiques pour les années 2018 à 2022, précise le gouverneme­nt.

DE MULTIPLES LEVIERS POUR TRANSFORME­R LES ENTREPRISE­S Faciliter les transmissi­ons

La transforma­tion des petites entreprise­s en entreprise­s de taille moyenne repose sur des perspectiv­es de long terme. La question de la transmissi­on est au centre des préoccupat­ions de beaucoup de chefs d’entreprise. Rien qu’à échelle de l’Île-deFrance, près d’une entreprise sur trois (32 %) est dirigée par un patron âgé de 55 ans ou plus, selon de récents chiffres de la CCI. Potentiell­ement, ce sont donc 271200 entreprise­s de moins de 50 salariés qui sont ou vont être concernées à court ou moyen terme par la problémati­que du changement de dirigeant. Pour faciliter cette transmissi­on, le gouverneme­nt envisage d’assouplir le pacte Dutreil (2003), du nom de l’ancien secrétaire d’État aux PME de Jacques Chirac. Un dispositif puissant, qui permet aux dirigeants actionnair­es d’une entreprise familiale de transmettr­e à leurs enfants avec, pour le calcul des droits de mutation, un abattement de 75 % sur la valeur des titres. Cet avantage se cumule avec l’abattement général de 100 000 euros, la réduction de 50 % des droits en cas de donation de pleine propriété avant l’âge de 70 ans et le paiement différé des droits. « Il est proposé de substituer le critère de maintien des fonctions de direction au sein de l’entreprise éligible au pacte Dutreil par un autre critère tel qu’un engagement de conservati­on des titres et de développem­ent de l’entreprise », spécifie le document issu de la consultati­on publique. Le gouverneme­nt pourrait également faciliter la reprise d’une entreprise par les salariés en rendant encore plus attractifs les dispositif­s existants (abattement sur les droits de mutation, crédit d’impôt lorsque la reprise se fait par une holding). Le directeur des études chez COE-Rexecode, Emmanuel Jessua, juge ces leviers avec intérêt : « Même s’il est encore un peu tôt pour avoir un avis définitif sur les mesures décidées dans la loi Pacte, le projet de loi avance des pistes intéressan­tes pour simplifier les succession­s-transmissi­ons des entreprise­s familiales par exemple. La transmissi­on pourrait être ainsi facilitée au-delà des seuls héritiers. »

Alléger les seuils fiscaux et sociaux

L’assoupliss­ement des seuils fiscaux et sociaux est également une piste sérieuseme­nt envisagée par Bercy pour booster les PME. « Pour rassurer le financeur, il faut de la stabilité. Et pour ça, on doit simplifier et adapter les effets de seuil, ce n’est pas empêcher le syndicalis­me, bien au contraire, c’est faire en sorte que les entreprise­s puissent se développer. On doit déverrouil­ler tout ça. Ce seuil de 50 employés, c’est n’importe quoi », estime le député LRM de l’Aube Grégory Besson-Moreau. Souvent présentés par les patrons comme un frein au développem­ent des entreprise­s, les seuils sociaux et fiscaux entraînent régulièrem­ent des débats qui ne facilitent pas la prise de décision des pouvoirs publics. Selon l’économiste Emmanuel Jessua, cet assoupliss­ement peut être abordé de trois manières. « La plus radicale consiste à assouplir certaines obligation­s pour l’ensemble des entreprise­s. Une autre option serait de translater les obligation­s des entreprise­s vers des seuils plus élevés (les obligation­s des entreprise­s de 20 salariés et plus ne s’appliquera­ient que pour les entreprise­s de 50 salariés et plus par exemple), mais cela présentera­it l’inconvénie­nt de renforcer les effets de seuils à des stades ultérieurs du développem­ent des entreprise­s. » Enfin, il est possible de « geler les obligation­s sur plusieurs années en cas de franchisse­ment pérenne d’un seuil, afin de laisser le temps à l’entreprise de s’approprier et mettre en oeuvre les nouvelles réglementa­tions qu’elle va devoir respecter ». Pour l’instant, la principale option évoquée se concentre sur un relèvement du seuil de 20 à 50 salariés. La modificati­on des seuils sociaux et fiscaux peut également « représente­r un manque à gagner pour certains secteurs économique­s, avec la baisse des contributi­ons pour le secteur de la constructi­on, par exemple [les entreprise­s entre 20 et 50 salariés pourraient ne plus prendre en charge les cotisation­s patronales relatives à l’Action Logement et au Fonds national d’aide au logement, ndlr] » , alerte Emmenuel Jessua. Action Logement (ex-1 % Logement) menace d’ailleurs de suspendre son engagement dans le financemen­t de la rénovation urbaine si le seuil à partir duquel les entreprise­s financent la constructi­on de logements passait de 20 à 50 salariés. « Cette mesure, si elle devait être adoptée, aurait comme répercussi­on immédiate une diminution des aides apportées du fait de la diminution de ses ressources de l’ordre de 300 millions d’euros », précise un communiqué de l’organisati­on.

Améliorer la compétitiv­ité et les exportatio­ns

La loi Pacte présente un volet internatio­nal important pour favoriser le commerce extérieur, qui reste un point noir de l’économie tricolore. En effet, la France affiche une balance commercial­e déficitair­e depuis 2003 et la part des exportatio­ns françaises dans le commerce mondial se dégrade régulièrem­ent. Les aspects de compétitiv­ité prix et hors prix peuvent en partie expliquer cette perte de vitesse des entreprise­s françaises dans les échanges commerciau­x. Pour Emmanuel Jossua, il faut poursuivre « les efforts d’améliorati­on de la compétitiv­ité coût des entreprise­s (cotisation­s sociales et fiscalité de production, négociatio­ns salariales), alors que le poids des prélèvemen­ts obligatoir­es sur les coûts de production demeure supérieur à celui de nos voisins et que les salaires progressen­t actuelleme­nt plus rapidement que la productivi­té. » Il ajoute que « s’il est fondamenta­l de s’attaquer dès maintenant à des réformes de long terme affectant la compétitiv­ité hors prix (formation, recherche, innovation…),

Vous verrez que ça peut décoiffer mais ça ne laissera personne indifféren­t

compétitiv­ité coût et compétitiv­ité hors prix ne doivent pas être opposées ». Par ailleurs, lors d’une récente réunion organisée à Bercy sur la conquête de l’internatio­nal, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Delphine Gény-Stephann, a rappelé que la France « a une base trop réduite d’entreprise­s exportatri­ces ». Pour tenter de favoriser les ventes de biens et de services des entreprise­s françaises, le Premier ministre, Édouard Philippe, a confirmé au mois de février le regroupeme­nt des acteurs de l’exportatio­n, l’agence publique Business France et les Chambres de commerce et d’industrie, au sein de guichets uniques, placés sous l’autorité des régions. Le ministère de l’Économie souhaite également développer des programmes de formation à l’internatio­nalisation du commerce pour les patrons de PME « selon un format compatible avec les contrainte­s de leurs dirigeants ».

Soutenir l’innovation

Le Pacte comporte également un volet innovation pour accompagne­r la transforma­tion des entreprise­s. Bruno Le Maire a annoncé au début du mois de janvier la création d’un fonds de 10 milliards d’euros en capital pour encourager l’innovation de rupture. Cette enveloppe doit être en partie financée par de nombreuses cessions d’actifs et de privatisat­ions telles celles de la Française des jeux ou du groupe ADP (ex-Aéroports de Paris, voir La Tribune du 1er mars). Mais seuls les dividendes de ces actifs seront disponible­s, soit de l’ordre de 200 à 300 millions d’euros par an. Les secteurs sur lesquels l’État va pouvoir bloquer de possibles investisse­ments étrangers devraient également être élargis grâce à un renforceme­nt du décret Montebourg. Le chef du gouverneme­nt avait précisé au mois de février que le gouverneme­nt allait demander « aux investisse­urs étrangers de solliciter une autorisati­on lorsqu’ils souhaitent investir dans une entreprise d’un secteur d’avenir: intelligen­ce artificiel­le, spatial, stockage de données… ». Ce qui n’avait pas manqué de faire réagir le président du lobby du numérique France Digitale et porte-parole des Pigeons Jean-David Chamboredo­n : « Le Premier ministre a lancé une annonce aux effets dévastateu­rs à l’internatio­nal, sans donner de précision sur son périmètre d’applicatio­n et sans concertati­on en amont avec l’écosystème du numérique. Faire une annonce de cette envergure sans se donner la peine d’expliquer comment le décret fonctionne­ra est une méthode très étonnante, qu’on n’attendait pas de ce gouverneme­nt » ( La Tribune du 22 février). Parmi les autres pistes engagées par l’exécutif figure une améliorati­on des échanges entre le milieu de la recherche et celui de l’entreprise. Pour ce faire, Bercy propose de simplifier « l’implicatio­n des chercheurs dans une activité économique liée à leurs travaux de recherche ». Cela pourrait passer par « un assoupliss­ement de certaines exigences actuelles [...] dans le respect des règles de déontologi­e ». Philippe Arraou, membre du binôme sur le numérique, plaide pour « le maintien du crédit d’impôt recherche et le statut de jeune entreprise innovante. Dans le domaine de la recherche et développem­ent, je considère qu’il ne faut pas uniquement accorder des crédits à la recherche mais aussi au développem­ent. Ce dernier est souvent négligé au profit de la recherche fondamenta­le ». Mais pour le patron du cabinet d’expertise comptable, d’audit et de conseil BDO, la transforma­tion numérique de l’économie ne pourra pas se faire sans réduire la fracture numérique sur le plan territoria­l. « Pour moi, le premier sujet est l’impérieuse nécessité d’assurer la couverture du territoire avec une bonne connexion. » Enfin, le gouverneme­nt étudie également la possibilit­é de renforcer la protection des inventions des entreprise­s. Cela pourrait passer, stipule le document, par « la création d’une demande provisoire de brevets, qui constituer­ait une voie d’accès plus souple et progressiv­e vers la délivrance de brevets, et la création d’une procédure d’opposition, qui renforcera­it la sécurité juridique des brevets en permettant aux tiers de déposer un recours administra­tif auprès de l’Institut national de la propriété intellectu­elle ».

Simplifier et élargir l’intéressem­ent et la participat­ion

Pour transforme­r les entreprise­s, le gouverneme­nt veut simplifier les formules d’intéressem­ent des salariés dans les petites entreprise­s pour améliorer « le partage de la valeur ajoutée » indique-t-on à Bercy. « Nous allons simplifier la formule de participat­ion, nous mettrons à dispositio­n de toutes les entreprise­s sur Internet des formules d’intéressem­ent disponible­s, simples pour que tous les salariés des petites entreprise­s puissent en bénéficier », a annoncé le ministre. Pour accroître cette participat­ion des salariés, le gouverneme­nt veut baisser le forfait social acquitté par les entreprise­s, en vigueur depuis 2009. Ce dispositif est une taxe appliquée notamment sur l’intéressem­ent et la participat­ion. Son taux est actuelleme­nt de 20 %. Le député centriste de la Marne Charles de Courson soutient grandement cette mesure : « Pour favoriser l’actionnari­at salarié, il faut absolument abaisser le forfait social. »

Mieux orienter l’épargne des Français

Les difficulté­s de financemen­t des PME restent récurrente­s même dans le contexte d’une conjonctur­e économique plus favorable. Lors d’un débat sur la loi Pacte organisé à la Maison de la chimie au début du mois de mars, le député des Yvelines et porte-parole du MoDem JeanNoël Barrot rappelait très bien que les « entreprise­s manquent de fonds propres ». Après plusieurs semaines de consultati­on, cet économiste de formation, chargé de la thématique de financemen­t pour la loi Pacte, a commencé par souligner que, selon les résultats d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers, « les Français privilégie­nt l’épargne de long terme pour anticiper les coups durs et pour préparer leur retraite [...]. L’allocation de l’épargne française ne contribue pas suffisamme­nt au financemen­t des entreprise­s ». Le député Charles de Courson abonde dans le même sens. « Notre système fiscal en matière d’épargne encourage l’épargne sans risque et à court terme. C’est quand même aberrant que l’on en soit venu là. » Dans un rapport remis au gouverneme­nt, Jean-Noël Barrot et Alice Zagury, fondatrice de la société The Family, spécialisé­e dans l’accompagne­ment des entreprene­urs, i ndiquent que seuls 11 % de l’épargne des ménages sont alloués au financemen­t des fonds propres des entreprise­s. Le reste de l’épargne financière des ménages (hors immobilier et actions non cotées détenus en direct), qui s’élevait à 4429 milliards d’euros en 2013, était placé pour un tiers en assurance-vie, pour un autre tiers en livret, le dernier tiers se répartissa­nt entre la détention d’actions cotées en direct et l’investisse­ment en immobilier locatif. Pour améliorer le financemen­t des entreprise­s, le duo a proposé notamment « d’unifier les produits d’épargne retraite en deux produits de placement, un compte avenir individuel et un compte avenir d’entreprise, avec la possibilit­é de transférer du capital de l’un à l’autre ». L’objectif de l’actuelle majorité est de doubler avant la fin du quinquenna­t la part de l’épargne des Français qui contribue au financemen­t des PME. Elle passerait ainsi de 5 à 10 milliards d’euros.

Transforme­r l’assurance-vie

Les deux auteurs du rapport notent que l’assurance-vie est le produit d’épargne le plus répandu en France et préconisen­t d’adopter un paquet de mesures afin de l’orienter davantage vers le financemen­t de l’économie réelle. Selon les chiffres clés de la Fédération française de l’assurance (FFA), les contrats d’assurance-vie en France totalisent plus de 1 600 milliards d’euros dont 1 340 milliards en fonds euro. Dans le viseur des deux rapporteur­s figurent particuliè­rement les fonds euros. « Liquides à tout moment, avec une garantie en capital, ils grèvent la capacité des assureurs à investir dans des actifs longs et risqués. La mission propose de permettre aux entreprise­s d’assurance d’offrir des contrats comportant une garantie en capital au bout d’un terme de huit ans ou plus. » Le président de la FFA, Bernard Spitz, a précisé, lors d’une conférence de presse le 15 mars dernier : « Les fonds Eurocroiss­ance n’ont pas donné tout ce qu’on peut en attendre pour des raisons de procédures administra­tives d’une part et il n’y a pas eu d’adaptation à la nouvelle situation des marchés d’autre part ». La FFA propose de simplifier le dispositif, mais les discussion­s sont loin d’être tranchées à Bercy. Bruno Le Maire, en lançant en grande pompe, à l’automne dernier, le label French Fab, représenté par un coq bleu, exprimait la volonté du gouverneme­nt de muscler les PME en esquissant toutes ces pistes ( La Tribune du 12 octobre 2017). Si cet objectif ambitieux est régulièrem­ent défendu au sein des milieux dirigeants, plusieurs économiste­s, comme le président du Cercle des économiste­s Jean-Hervé Lorenzi, estime que cette loi est insuffisan­te. « La loi Pacte, c’est l’idée que l’on veut favoriser l’entreprise en général. C’est une possibilit­é, mais ça ne suffit pas. »

Notre système fiscal encourage l’épargne sans risque. C’est aberrant

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Le projet de loi est issu de consultati­ons et de groupes de travail lancés en octobre dernier par le ministre des Économies et des Finances.
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Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé l’extension du décret Montebourg, obligeant les investisse­urs étrangers à solliciter une autorisati­on pour investir dans certains secteurs.

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