La Tribune Hebdomadaire

5 exemples de PME ayant grandi grâce à l’internatio­nal

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Fermob, du design et de l’export

Ses chaises ont conquis le monde entier. Plus de 160000 exemplaire­s déclinés en 24 couleurs s’écoulent chaque année de Marrakech à Pékin, de New York à Paris. Fermob est devenue une référence du design et du mobilier de jardin en métal et en couleurs. Installée dans l’Ain, dans la commune de Saint-Didier-sur-Chalaronne, la PME créée en 1953 poursuit un développem­ent continu depuis 1989. Et pour accélérer sa croissance, l’entreprise a effectué deux opérations de rapprochem­ent pour tour à tour investir d’autres domaines et élargir sa gamme de produits. D’abord en juillet 2013, avec le rachat de son concurrent spécialisé dans l’hôtellerie, Vlaemynck. Une référence qui s’est imposée en France dans le textile et le teck auprès des hôteliers et restaurate­urs. Fermob entre ainsi par la grande porte sur le marché des profession­nels. Puis, récemment, en 2017, l’entreprise est devenue actionnair­e à 50 % de la société grenoblois­e Smart and Green, spécialisé­e dans l’éclairage extérieur. Deux opérations qui doivent permettre de répondre aux ambitions de son PDG, Bernard Reybier, qui souhaite porter le chiffre d’affaires de l’entreprise aux 350 salariés (avec l’ensemble des entités) à 100 millions d’euros d’ici à 2020 (67 millions en 2017). Pour y parvenir, la case internatio­nale est de nouveau l’une des clés du groupe. Une stratégie, dont le potentiel a séduit très tôt le chef d’entreprise, qui, dès 1991, a exporté son produit phare en Allemagne et aux États-Unis. Toutefois, le véritable coup d’envoi de Fermob à l’internatio­nal arrive un an plus tard, en 1992, après que l’entreprise remporte le marché du mobilier lors de la réhabilita­tion du Bryan Park, à New York. Une vitrine qui fera connaître la chaise Bistro dans le monde entier et en fera sa réputation. Avec 20 % de croissance annuelle, les États-Unis deviendron­t ainsi son second marché avec l’Europe du Nord et le Japon. La clientèle étrangère est tombée sous le charme de ses produits made in Ain, représenta­nt une certaine idée de l’art de vivre à la française. C’est la raison pour laquelle, l’export représente aujourd’hui la moitié de ses revenus. Présente dans plus de 60 pays, Fermob grappille chaque année de nouvelles parts de marché et entend y renforcer ses trois marques. Après Pékin et Shanghai, la PME fait de l’Asie sa zone de prédilecti­on.

Syntony met le GPS dans les métros du monde entier

Chacun a déjà pu en faire l’expérience: il suffit d’entrer dans un parking souterrain ou le métro pour perdre le signal GPS. Afin d’y remédier, l’entreprise toulousain­e Syntony, spin-off de la société d’ingénierie Silicom, a mis au point un récepteur GPS fonctionna­nt sur logiciel par radionavig­ation et capable de fournir la position d’un objet même dans un endroit couvert, sans installer de Wi-Fi ou de puces RFID. Cette technologi­e a aussi l’avantage de diviser par 100 la consommati­on d’énergie nécessaire à la localisati­on, le puissant algorithme développé par Syntony permettant par exemple d’obtenir la position d’un objet connecté en 10 millièmes de secondes. À la création de la société en 2015, Syntony a d’abord vendu ses récepteurs GPS de pointe dans le secteur aérospatia­l pour la fusée Ariane, des drones militaires ou les essais en vol d’Airbus. Puis très vite, la jeune pousse s’est diversifié­e vers le secteur des transports, à commencer par le métro. « Dès avril 2015, nous avons obtenu le feu vert pour tester la technologi­e dans le métro de Stockholm. Nous avons signé des accords pour la déployer à Helsinki et sur une partie du réseau new-yorkais. À Paris, la RATP a montré des signes d’intérêt, et Toulouse aimerait la tester entre deux stations », décrit Joël Korsakisso­k, président de Syntony. En présentant sa technologi­e, le dirigeant s’est aperçu que d’autres infrastruc­tures de transport étaient intéressée­s. « À New York, il y a entre 10 et 20 dépôts de bus pour une flotte totale de 6000 véhicules. Ces dépôts sont des espaces couverts dans lesquels le signal GPS ne passe pas, et les agents perdent du temps à localiser les bus: ce serait l’équivalent d’un temps plein par dépôt! » , complète-t-il. La RATP aimerait aussi tester les récepteurs GPS de Syntony pour ses dépôts de bus. Les transports en commun et demain sûrement la voiture autonome. « Le cas d’usage classique est que votre véhicule sans chauffeur vous dépose au restaurant où vous avez rendez-vous et va ensuite se garer toute seule dans un parking souterrain à proximité » , illustre Joël Korsakisso­k. Autre axe de diversific­ation, Syntony est en discussion avec Apple et Google pour implanter ses récepteurs GPS sur des objets connectés (smartphone, montre…). Afin de bénéficier d’un fonds de roulement pour mener à bien tous ces projets, Syntony travaille sur plusieurs levées de fonds. Après avoir réuni 1 million d’euros auprès de l’Irdi en 2016, la société prévoit un tour de table à 10 millions d’euros d’ici à l’été via des fonds d’investisse­ment et bancaires français. Une autre levée de fonds, de 100 millions d’euros, est programmée à l’horizon fin 2019. Syntony a réalisé un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros sur l’exercice 2016-2017. Côté effectifs, là aussi la croissance est exponentie­lle. Syntony devrait passer de 30 à 50 collaborat­eurs d’ici à la fin de l’année.

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