Internet : le retour de la Force ? Entretien Frédéric Motte : « Le Medef doit se réinventer »
L’audition de Mark Zuckerberg cette semaine devant le Congrès des États-Unis est un tournant dans l’histoire de la relation que nous entretenons avec les géants du numérique. L’affaire Facebook-Cambridge Analytica a servi de déclencheur à la prise de conscience de l’enjeu clé de la propriété des données, principal carburant de la puissance des Gafa, acronyme inventé en Europe pour désigner Google, Apple, Facebook et Amazon, et, par extension, tous les géants américains de la tech. Il faut dire que l’affaire et grave, avec 87 millions de comptes Facebook piratés et utilisés pour faire de la manipulation politique de masse. « Bienvenue en 1984 », aurait dit George Orwell ! Le patron de Facebook s’est certes excusé, affichant une mine contrite, mais le milliardaire de 33 ans n’a apporté aucune réponse convaincante sur les moyens de « réparer Facebook » . Face à la pression, grandissante, aux États-Unis comme en Europe, pour une meilleure régulation, Mark Zuckerberg s’en tient à un discours convenu: pas question de remettre en cause un modèle gratuit basé sur la publicité. « La vraie question, c’est quelle est la régulation appropriée? » a-t-il lancé. Dans un paysage mondial où s’opposent deux blocs, pour simplifier, les Gafa à l’Ouest, les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) à l’Est, l’Europe apparaît comme un nain numérique. Nous avons trop longtemps abdiqué, renoncé à tout pouvoir sur nos données en échange du service gratuit apporté par ces sociétés. Nous, Européens, sommes des colonisés du numérique américain et peut-être bientôt chinois. Et cela a, on le voit bien, des conséquences. Économiques d’abord, du fait de la tentation naturelle au monopole de ces acteurs, que reflète le niveau anormalement élevé de leur rentabilité. En 2017, les Gafa ont dégagé environ 135 milliards de dollars de résultats, plus que le CAC 40, et pèsent 4000 milliards de dollars de capitalisation boursière, les deux tiers du PIB de la France et ses 67 millions d’habitants, alors qu’ils ne comptent qu’un peu plus de 420000 salariés. Le Danemark a carrément nommé un « ambassadeur » auprès de ces quatre entreprises. Un poste inédit qui semble placer les géants privés de la Silicon Valley au même niveau que des États souverains, ce qui ne manque pas de piquant quand on voit l’énergie qu’ils déploient pour échapper aux lois, aux impôts et aux réglementations. Même le très libéral The Economist a renommé en janvier les Gafa BAADD (pour Too Big, Anti-competitive, Addictive et Damaging Democracy). Si l’Europe s’est laissé coloniser, c’est largement de sa faute. En l’absence de marché unique du numérique, face à 28 marchés fragmentés donc, les Gafa ont vaincu sans même avoir à livrer bataille. La Chine, elle, ne s’est pas laissé faire et a su protéger son écosystème numérique. Mais d’un autre côté, l’Europe est devenue un marché crucial pour les géants du numérique, qui en tirent une bonne partie de leurs bénéfices. Faisons de cette faiblesse une force. C’est une opportunité pour imposer aux Gafa un new deal, une nouvelle donne. La riposte ne peut pas être technologique: il faut prendre acte du fait que, pour l’heure, la guerre est perdue. Les 97 % d’Européens qui font des recherches sur Google ne vont pas changer d’habitude de sitôt, d’autant que le moteur ne cesse d’être amélioré par des armées d’ingénieurs qu’aucun groupe européen ne serait capable de mettre en face. Bien sûr, l’affaire Cambridge Analytica peut conduire les utilisateurs à supprimer Facebook, mais à bien regarder, le mot d’ordre #deleteFacebook n’est pas massivement suivi. L’absence d’alternative est bien sûr un élément d’explication. Mais la vraie réponse que peut apporter l’Europe pour surmonter ce défi est d’une autre nature. C’est désormais d’une bataille politique et culturelle qu’il s’agit. Ce qu’il faut imposer, c’est l’idée d’un Internet européen des Lumières, humaniste et respectueux de nos valeurs et des règles de l’économie de marché. La résistance a commencé. Elle est encore balbutiante en matière fiscale, mais le moment approche où les Gafa et consorts devront payer dans chaque pays le juste niveau d’impôts qu’ils doivent. En matière de concurrence aussi, la menace se précise contre le risque d’abus de position dominante des géants du Net. La princesse Leia de la Data War contre l’Empire des Gafa, c’est Margrethe Vestager, la commissaire européenne chargée de la concurrence, qui n’a pas hésité à prononcer des amendes historiques contre Google et à brandir la menace d’un démantèlement. Enfin, la guerre des data se joue sur le terrain politique et du droit à la vie privée. Le Règlement général de protection des données (RGPD) et la future directive ePrivacy vont renverser le rapport de force en faveur du consommateur à qui il faudra demander son consentement pour utiliser ses données personnelles. Pour cela, il faudra que ledit consommateur se serve vraiment de ce pouvoir, et que les Gafa apportent de très sérieuses garanties sur l’utilisation qu’ils font de nos données. Pour nous « décoloniser », il faut parvenir à inverser la fameuse loi de Metcalfe, qui dit que l’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré de ses utilisateurs: les utilisateurs, c’est vous, c’est moi, c’est nous. Là est la révolution qui s’engage. Comme l’a dit La Boétie dans le Discours sur la servitude volontaire, « c’est bien le peuple qui délaisse la liberté, et non pas le tyran qui la lui prend » . À nous de reprendre le contrôle et de faire émerger un autre Internet, décentralisé, respectueux de nos valeurs. En s’européanisant, les Gafa ont peut-être l’occasion de se racheter, eux qui, à l’exemple de Google, affirment depuis vingt ans vouloir faire le bien ( « Don’t be evil » devenu « Do the right thing » ).
À la tête de Cèdres Industries, un groupe familial de sous-traitance industrielle qu’il a racheté avec un associé (400 salariés sur 16 sites), le Nordiste Frédéric Motte est l’un des neuf candidats aux prochaines élections du Medef. Président du syndicat patronal dans les Hautsde-France, il est bien décidé lui aussi à réformer le Medef. Entretien autour des trois piliers du programme qu’il vient de présenter : rassembler, transformer, engager.
LA TRIBUNE - La date limite de dépôt des candidatures à la présidence du Medef est fixée au 3 mai, êtes-vous toujours sûr de vouloir y aller ?
FRÉDÉRIC MOTTE - Je ne vais pas reculer, je vais même aller jusqu’au bout! Je crois dur comme fer à mon positionnement. C’est vrai que, sur le papier, certains candidats sont peut-être plus connus médiatiquement mais un élément de différenciation me semble important dans ma candidature: si on veut réhabiliter l’entreprise, l’entrepreneur et le Medef – soyons réaliste, nous ne bénéficions pas d’une bonne image, il faut absolument que les chefs d’entreprise puissent s’identifier dans le président du Medef. Élire à ce poste un dirigeant d’une très grosse boîte, ça ne va pas le faire, je pense. Premièrement, parce que ce n’est plus dans l’air du temps. Nous l’avons vu avec la dernière élection présidentielle, qui est allée à contre-courant des habitudes: Emmanuel Macron, est jeune, sans parti politique, et n’avait pas labouré la France de haut en bas comme ses prédécesseurs… Il a mis en place une démarche plus « bottom up » avec ses réseaux et non plus « top down », impulsée d’en haut par un parti. Cette tendance est en train de fondamentalement transformer la société, que ce soit via les réseaux sociaux qui permettent à chacun de diffuser des informations, ou sur l’aspiration du citoyen à vouloir participer, d’être associé à l’action collective. C’est pour ça que je crois à ma candidature. Je suis un entrepreneur de terrain, employant plusieurs centaines de salariés. Je suis un vrai créateur car je n’ai pas hérité de Cèdres Industries, j’ai racheté cette entreprise pour la développer. Comment aborder les questions de réforme de la formation professionnelle quand vous n’avez pas vous-même de salariés? Je veux être le candidat du rassemblement, je ne suis pas le candidat des territoires ou d’une branche.
Les cartes de cette élection sont-elles déjà distribuées à votre avis ?
Non, ce n’est pas déjà joué. Néanmoins il faut être réaliste : le mode électoral au Medef a plutôt tendance à favoriser une démarche « top down ». Mon challenge est aujourd’hui à la fois d’aller convaincre le « top » mais aussi présenter ma démarche au « down ». Nous menons une campagne par ces deux bouts. J’enchaîne un nombre absolument délirant de rendez-vous parisiens, pour aller voir tous les grands acteurs de l’écosystème économique, social, paritaire, public, etc. Je suis au minimum trois jours par semaine à Paris, j’enchaîne six à sept rendez-vous par jour pour aller voir les présidents des branches professionnelles, les grands acteurs économiques, la haute fonction publique, les syndicats, etc. Je les écoute d’abord, et je me présente aussi. Incontestablement, je sens que mon discours a un réel écho. C’est ce qui me motive à ne surtout pas baisser le rythme. Je ne regrette pas d’être parti tôt, dès décembre dernier, dans cette campagne. Maintenant, il faut être honnête : notre monde patronal n’est pas un monde de militants. Tout se joue plutôt en off et à fleurets mouchetés. Dans un premier temps, ceux qui vont voter, ce sont les 45 du conseil exécutif. Pour l’instant, personne ne se prononce: d’abord parce que certains n’ont pas encore sorti leur programme, ensuite parce que tout le monde va logiquement se rallier au vainqueur potentiel à la dernière minute. Je suis peut-être un peu moins connu que les deux principaux challengers mais je souhaite mener ma campagne du mieux que je peux, en montrant ma capacité à porter la transformation du Medef. Je crois résolument à mes chances. Mon challenge, c’est que la bascule se fasse avant le 11 juin, date où le conseil exécutif va voter à titre consultatif. Il faut donc que d’ici là, toutes les personnes qui ont acquiescé à mon projet et à mon profil, osent se mouiller pour me soutenir. Je suis à la fois très serein car ma famille et mon entreprise vont bien – nous discutons actuellement de croissance externe. Je connais bien le Medef. Je possède un bon ressenti des aspirations des chefs d’entreprise.
Alors justement, quels sont les grands axes de votre programme ?
Le premier challenge, c’est rassembler. Nous devons nous rassembler en interne pour nous transformer. Au Medef, nous avons trop de querelles autour des branches ou des territoires. Mon entreprise en est le parfait exemple: certaines unités sont dans le service, d’autres dans l’industrie, bref mon activité est transversale. Nous devons également nous rassembler en externe, avec tous les acteurs du territoire. C’est ce qu’on fait déjà dans les Hauts-de-France: je mets en avant les rassemblements déjà opérés dans la région, quand j’étais maire de ma commune, quand j’étais président du Ceser, le Conseil économique, social et environnemental régio-
nal, et actuellement au sein du Medef Hauts-de-France. J’ai réuni récemment entre 80 à 100 acteurs du territoire : syndicalistes, élus, anciens élus, fonctionnaires, universitaires, chefs de petites ou grandes entreprises, de coopératives, etc. Tout le monde était même un peu bluffé car il y avait vraiment des personnes de tous les horizons, ce n’était pas qu’une réunion entre quelques patrons. Tous sont venus à titre privé pour réfléchir avec moi à différents enjeux dans le cadre de cette élection : conforter certains aspects, en infirmer d’autres, livrer leurs conseils, etc. L’exercice a été très formateur, très enrichissant pour eux comme pour moi. Je réfléchis à faire la même chose à Paris et ailleurs en France. Le deuxième challenge, c’est transformer. Notamment les corps intermédiaires, qu’ils soient patronaux, salariés ou syndicaux. Nous devons nous réinventer, comme les partis politiques : on n’y échappera pas. Nous devons donc nous poser la question de notre utilité, de notre valeur ajoutée, de nos missions et de l’organisation qui va en découler. Le troisième challenge, c’est s’engager. Je crois beaucoup au militantisme patronal: nous devons être des acteurs engagés dans le territoire, nous devons faire venir à nous de nouveaux chefs d’entreprise, et notamment des jeunes, des femmes, issus de toutes les diversités. Pour moi, en tant que citoyen engagé, l’entreprise est une partie prenante du territoire. Ce qui crée de l’emploi et de la richesse, c’est l’entreprise. L’État s’occupe ensuite de la solidarité mais l’un n’existe pas sans l’autre. Et je crois que tout le monde l’a bien compris. Au sein des entreprises, la diversité est une source d’enrichissement. J’ai deux exemples en tête. Mon usine de Lens emploie une femme dans l’atelier, ça change tout : dans l’état d’esprit, dans la fierté des gens, dans le rapport au travail, etc. Sur le site de Dunkerque, où nous avons beaucoup de personnel ouvrier avec une vision assez dure des rapports humains, nous avons embauché momentanément deux migrants, avec le concours d’une association. Je n’ai pas la prétention de révolutionner le monde mais si chacun apporte sa petite pierre, nous réussirons à faire bouger les lignes.
Quel est pour vous l’axe le plus important de votre programme ?
Dans mon programme, les quatre angles me semblent importants. Mais j’attache une attention toute particulière à la mission de l’entreprise: je crois résolument en l’économie de marché et dans le capitalisme car il stimule l’esprit d’entreprendre, l’innovation, la concurrence saine – dans la mesure où elle est bien encadrée. Pour autant, nos projets d’entreprise doivent aussi apporter du sens, du lien, des valeurs: promouvoir la responsabilité sociale et sociétale des dirigeants me semble extrêmement important. Notamment dans le cadre de l’égalité hommes-femmes: plutôt que de pointer du doigt les mauvais, le name and shame, je préfère la valorisation des bonnes pratiques, le name and praise. Dans le rapport Notat-Senard issu de la mission « Entreprise et intérêt général », plutôt que de faire évoluer l’objet social de l’entreprise, je préconise de faire confiance aux chefs d’entreprise: ne pas modifier le Code du travail mais ajouter un petit bout de phrase pour offrir la possibilité juridique à celui qui le souhaite d’aller plus loin. Les entreprises ont déjà bien assez à faire avec les règles et les contraintes. Le vrai défi des quelques années à venir ne sera, à mon sens, ni la fiscalité locale, ni la réglementation mais les ressources humaines: comment capter les talents? Et surtout comment les garder et les faire évoluer ensuite? Le rapport de force patronemployé est en train de s’inverser, à l’exemple de la Belgique: quand il y a 13 % de chômage, les salariés ont intérêt à rester là où ils sont mais aujourd’hui, avec la reprise de la croissance, les entreprises ont bien du mal à recruter. Le patron qui néglige la qualité de vie au travail et le sens donné au projet de l’entreprise voit ses recrues aller à la concurrence. Le projet de l’entreprise est fondamental pour donner du sens à l’action.
Comment définissez-vous aujourd’hui les missions du Medef ?
Un certain nombre de candidats à la présidence du Medef sont d’accord sur le fait qu’il faille réconcilier les Français avec l’entreprise. Il faudrait idéalement aussi les réconcilier avec l’entrepreneur et avec le Medef. Si notre syndicat n’a aucun pouvoir sur le chef d’entreprise, il peut afficher une vision, pour promouvoir notamment les pratiques de responsabilité sociétale et environnementale. Rien que de tenir un discours pro-RSE nous engage déjà un peu. Le rôle du Medef serait alors de savoir accompagner le dirigeant sur ces questions. Il a également une mission de paritarisme. Je crois résolument en l’utilité du paritarisme, qui permet de représenter les salariés et les patrons: nous avons une place à prendre au sein des corps intermédiaires mais il faut moderniser ce paritarisme et revenir à nos fondamentaux. Pour moi, le paritarisme revient à gérer l’argent de nos entreprises : il est donc logique de s’en occuper. Le 1 % logement ou l’Agirc-Arrco pour la retraite complémentaire des salariés du secteur privé sont deux exemples vertueux qui attestent que le paritarisme sait se prendre en main, assumer ses responsabilités et sait se réorganiser. En revanche, je me pose des questions sur les caisses d’allocation familiales. Les fonds proviennent de la CSG ou d’autres impôts, c’est donc devenu de la solidarité nationale : quelle est notre légitimité à gérer une prestation qui concerne tous les Français? Les patrons deviennent parfois les faire-valoir et/ou les complices quand ça ne va pas. Même questionnement concernant l’Unedic: le paritarisme pourrait être vicié par l’intervention de l’État, qui garantit la dette mais fixe un certain nombre d’objectifs. Alors, qui gère vraiment? Pendant sa campagne, Emmanuel Macron voulait nationaliser l’Unedic: nous pensons au contraire que le Medef gérerait mieux le fonds. Il faudra repréciser toutes nos missions dans ces structures de sécurité sociale, de CAF, etc. Réinterrogeonsnous donc sur l’essence du paritarisme et l’intérêt pour le patronat.
Et le rôle du Medef auprès des patrons ?
J’allais y venir. Le syndicat patronal est une formidable machine, représentant tous les types d’entreprises. Nous avons un spectre couvrant l’ensemble des catégories: c’est à la fois toute la richesse et toute la difficulté de l’exercice. Gardons à l’esprit que les grandes entreprises irriguent les territoires. Si mon entreprise s’est modernisée et s’est « challengée » sur la qualité notamment, c’est parce qu’un de nos grands donneurs d’ordre nous y a encouragés. Là où j’ai une inquiétude, c’est que l’économie évolue de plus en plus vite, avec un consommateur toujours plus exigeant: un certain nombre d’entreprises ne se sont pas encore adaptées. Les sondages indiquent que plus de 80 % des entreprises n’ont pas encore commencé à appréhender les enjeux du numérique. Le Medef a un vrai rôle pour accompagner les entreprises. Il peut aussi faire comprendre au législateur que les entreprises ne sont pas toutes identiques. Une entreprise du CAC 40 n’a pas la même activité qu’un camping sur la Côte ou qu’une PME d’Ardèche. Comment en arrive-t-on à définir les critères qui permettront à ces PME de grandir et de se transformer? Sans avoir à passer des journées à remplir des tas de papiers et d’obligations? Alors, bien sûr, si vous faites des spécificités pour les plus petites entreprises, vous créez un effet de seuil. Nous nous battrons toujours sur cet abominable effet de seuil, par exemple celui des 50 salariés: il faudrait alors remonter ces seuils bien plus hauts, à 250 salariés plutôt qu’à 50. La loi Pacte de Bruno Le Maire devrait faire bouger les choses en ce sens. L’État en est conscient.
Dans vos propos, on comprend que le Medef n’est plus à l’image des entreprises...
Le Medef doit se réinventer sinon il va mourir. Nous devons adopter une logique de retour sur investissement : le Medef doit d’abord apporter des services mais avec cette dimension de militantisme, pour aller porter la parole de l’entreprise dans tous les mandats que gère le syndicat – Urssaf, prud’hommes, chambres de commerce, etc. En effet, les patrons ne sont pas obligés d’adhérer au Medef. À nous de les convaincre ! À Lille, cette méthode qui combine services et militantisme fonctionne très bien. Le problème numéro un du chef d’entreprise, c’est d’avoir à prendre les décisions tout seul. Au Medef, vous allez rencontrer d’autres acteurs, vous faire accompagner et constituer votre réseau. Lors de notre dernière université d’été, nous avons accueilli 40 % de nouveaux participants. Mais pour être militant, je reviens à mon propos du début : le Medef doit être à l’image des entrepreneurs. Il faut absolument que les chefs d’entreprise puissent s’identifier dans le président du Medef.
Je suis un entrepreneur de terrain, employant plusieurs centaines de salariés. Je n’ai pas hérité de mon entreprise, je l’ai rachetée pour la développer