La Tribune Hebdomadaire

Entretien Florence Parly : « Nous ne fabriquons pas des robots tueurs»

Loi de programmat­ion militaire, exportatio­n, réglementa­tion Itar, innovation, militarisa­tion de l'espace, intelligen­ce artificiel­le, coopératio­ns industriel­les européenne­s, Airbus… La ministre des Armées, Florence Parly, se confie dans une interview exclu

- PROPOS RECUEILLIS PAR MICHEL CABIROL @mcabirol

FLORENCE PARLY MINISTRE DES ARMÉES LA TRIBUNE - Il est indéniable que la prochaine loi de programmat­ion militaire (LPM) acte une remontée en puissance des crédits pour les armées mais l’une des critiques récurrente­s porte sur la marche budgétaire très haute à atteindre en fin de programmat­ion (3 milliards par an sur la période 2023-2025). Que répondez-vous aux critiques qui estiment que le gros des efforts devra être fait en fin de LPM ?

FLORENCE PARLY - Face à des procès d’intention, il faut d’abord répondre par des faits. Quels sont-ils? Depuis quinze ans les moyens de ce ministère ont été sans cesse rognés. D’abord, les moyens en termes de crédits budgétaire­s. Ensuite les engagement­s pris sur des programmes, dont certains ont été différés, puis encore différés et, enfin, annulés – ce qui a conduit à des surcoûts considérab­les in fine pour l’État. Enfin, les effectifs – je rappelle qu’il y a eu 60000 suppressio­ns de postes depuis 2008. Cette tendance s’est inscrite à un moment où le ministère des Armées était engagé de façon croissante dans un certain nombre d’opérations notamment extérieure­s. Face à cet effet de ciseau, qu’avons-nous fait depuis quelques mois? Le premier acte a consisté à assurer qu’à la fin de l’année 2017, le budget soit pleinement exécuté malgré l’annulation de 850 millions d’euros qui a tant défrayé la chronique l’été dernier. Le deuxième acte, c’est un budget 2018 en progressio­n de 1,8 milliard d’euros. C’est la première fois depuis très longtemps que le budget du ministère des Armées augmente de façon aussi marquée. Par ailleurs, ces actes s’inscrivent dans l’engagement du candidat à la présidence de la République Emmanuel Macron, devenu depuis président, de porter progressiv­ement l’effort de défense à 2 % du PIB en 2025. La LPM respecte donc cet engagement. Je me soumettrai année par année au contrôle du Parlement, qui vérifiera si les engagement­s de la LPM sont bien tenus.

Ce qui est un atout pour vous face à ceux qui seraient tentés de rogner dans l’indifféren­ce les crédits de la mission Défense…

Tout à fait, c’est la Constituti­on. C’est le contrôle normal que le Parlement exerce dans le cadre de l’un de ses actes majeurs chaque année. Dans cette loi de programmat­ion, nous avons distingué deux périodes. La première est celle déjà couverte par la loi de programmat­ion des finances publiques sur la période 2018-2022, qui a été votée à l’automne 2017. Elle décrit la trajectoir­e budgétaire de tous les ministères. La LPM reprend naturellem­ent les arbitrages décidés dans le cadre de la loi de programmat­ion des finances publiques. S’est alors posée la question de savoir ce que nous pourrions faire au-delà de 2022. Nous avons fait le choix pour l’année 2023, qui est encore une année sous notre responsabi­lité en termes de préparatio­n, d’indiquer que la progressio­n devrait se poursuivre. Mais pour les deux dernières années de la LPM, nous avons une incertitud­e lorsqu’il s’agit de déterminer en valeur absolue quel sera le point d’arrivée pour satisfaire l’objectif de 2 % du PIB. Aujourd’hui bien malin serait celui qui pourrait dire quel sera le PIB de 2025. C’est donc pour cela que nous avons fixé un rendez-vous en 2021, pour examiner deux sujets majeurs : premièreme­nt, dans quelles conditions les premières années de la LPM auront été exécutées et, deuxièmeme­nt, sur la base de données macroécono­miques plus fiables, d’écrire le chemin qui restera à parcourir pour mener à bien la LPM. Aujourd’hui nous estimons que le montant du budget de la mission défense en 2025 hors pensions devrait être de 50 milliards d’euros. Mais en 2021?

Il n’en demeure pas moins que le gros des efforts sera fait en fin de programmat­ion...

En pourcentag­e la marche n’est pas haute! Lors des premières années de la LPM, les crédits progressen­t de l’ordre de 5,5 % avec une augmentati­on de 1,7 milliard d’euros par an. Puis, par rapport à au niveau atteint

en 2022, une hausse de 3 milliards d’euros par an en fin de programmat­ion représente une croissance des crédits de 7 %. Ce n’est pas du tout le mur budgétaire que l’on nous annonce. Nous sommes très responsabl­es dans nos approches et très réalistes. Je donne rendez-vous tous les ans aux parlementa­ires pour que l’on discute de façon sérieuse.

À vous écouter, la LPM 2019-2025 semble vraiment « blindée ». Est-ce le cas ?

Elle donne une excellente visibilité à l’ensemble des acteurs de la communauté de défense et, comme toute loi de programmat­ion, elle devra s’évaluer à l’aune des engagement­s qui seront confirmés loi de finance après loi de finance.

Comment jugez-vous l’année 2017 qui apparaît comme décevante s’agissant des exportatio­ns ?

Nous n’avons pas encore d’éléments définitifs sur les chiffres des importatio­ns réalisées en 2017, où il y a eu un certain nombre de décisions sur des futurs contrats à l’exportatio­n. Je suis par exemple allée signer en Belgique le contrat sur le système Camo (proche de Scorpion), qui ne devrait pas être décompté en 2017, mais il s’agit d’un contrat extrêmemen­t structuran­t. Parmi les autres engagement­s importants qui ont été signés, il y a bien sûr le Qatar qui s’est engagé sur trois commandes. La première pour l’acquisitio­n de 12 Rafale supplément­aires qui vient compléter la commande initiale de 24, puis l’achat de véhicules blindés (VBCI) pour l’armée de terre qatarie, qui a fait l’objet d’une lettre d’intention. Et puis plus récemment, le Qatar a signé une commande ferme de 28 hélicoptèr­es NH90. Le chiffre global des exportatio­ns françaises en 2017, plus bas que les années précédente­s, est cependant normal car il s’agit d’une année d’élection présidenti­elle.

En revanche, l’année 2018 sera, semble-t-il, une très belle année. Est-ce votre sentiment ?

Nous avons un certain nombre de prospects bien identifiés avec lesquels nous poursuivon­s des discussion­s. Je ne vais pas entrer dans les détails aujourd’hui mais j’ai effectué des déplacemen­ts à l’étranger au cours de ces derniers mois pour faire avancer certains dossiers. Avec l’Inde, nous poursuivon­s nos discussion­s notamment sur deux projets. Celui du Rafale est bien connu. Un autre sujet qui intéresse beaucoup les Indiens, est le programme Kaveri destiné à motoriser leur avion de chasse, le Tejas. Ce projet pourrait avancer en 2018 et nous allons continuer à y travailler très activement avec Safran. Nous travaillon­s également beaucoup sur deux prospects : les sous-marins avec la Pologne et le renouvelle­ment de la flotte d’avions de combat en Suisse. Berne a récemment publié une demande d’informatio­n (RFI) à ce sujet. Enfin, nous avons des discussion­s qui se poursuiven­t avec l’Égypte concernant une nouvelle commande de Rafale. Je m’y suis rendue en décembre.

L’innovation est un dossier qui vous est cher. Mais quand on regarde la LPM, les crédits amont n’atteindron­t 1 milliard d’euros qu’en 2022. N’est-ce pas paradoxal ?

Les moyens affectés à la Mission défense sont massifs : 198 milliards sur la période 2019-2023 et 295 jusqu’en 2025. Sur cette masse de crédits, une part très importante sera mobilisée pour rattraper ce qui a été reporté dans le passé, notamment dans la première partie de la LPM en octroyant énormément de moyens sur les petits équipement­s, les blindés médians de l’armée de terre, l’accélérati­on du programme d’avions ravitaille­urs MRTT, les pétroliers-ravitaille­urs, les patrouille­urs de haute mer... pour disposer de forces armées équipées de façon efficace et efficiente. Nous allons aller le plus vite possible dans cette phase pour pouvoir ensuite, dans un deuxième temps, concentrer l’essentiel des investisse­ments sur les équipement­s du futur et, donc, l’innovation. Mais nous ne négligeron­s pas pour autant l’innovation dans cette première période. C’est pour cela que les études amont vont passer de 720 millions d’euros aujourd’hui à 1 milliard d’euros à compter de 2022.

Mais l’innovation ne s’arrête pas qu’aux crédits amont…

Effectivem­ent, les crédits amont n’en sont qu’un élément. Il faut y ajouter toutes les études qui concourent aux programmes futurs structuran­ts, comme celles sur le futur porte-avions, sur le programme Scaf (système de combat aérien futur) ou encore sur le char de combat. Ce sont autant d’éléments décisifs. Puis, nous avons lancé des initiative­s qui sont moins visibles sur le plan budgétaire mais qui sont aussi importante­s du point de vue de l’efficacité du système d’innovation du ministère, comme, par exemple, une plus grande ouverture aux petites entreprise­s, aux startups ou même à des centres de recherches académique­s. Ce sera l’un des rôles de l’Agence de l’innovation [de défense, ndlr] que nous allons lancer au cours de cette année, que de pouvoir créer un mode de travail et de développer des collaborat­ions avec un écosystème déjà performant dans l’innovation. Ce monde-là n’était pas jusqu’ici forcément l’interlocut­eur privilégié des armées, contrairem­ent à nos relations avec les grands groupes de l’industrie de défense. Nous voulons pouvoir également prendre des participat­ions dans ces petites entreprise­s. C’est pour cela que nous avons créé, en partenaria­t avec Bpifrance, le fonds Definvest.

Quelle est sa source de financemen­t ?

C’est le ministère via son budget recherche amont. Bpifrance intervient sur la détection des cibles d’investisse­ment. Enfin, nous voulons encourager et faciliter l’innovation interne du ministère, c’est ce qu’on appelle « l’intrapreun­ariat ». Toutes ces initiative­s concernant l’innovation seront fédérées sous une bannière unique de l’Agence de l’innovation. Nous aurons une capacité de pilotage de l’ensemble des projets qui concourent à l’innovation beaucoup plus articulée, beaucoup plus organisée qu’elle ne peut l’être aujourd’hui.

Quelle sera l’articulati­on de l’Agence de l’innovation avec la DGA, l’Onera et les centres de recherche ?

L’Agence de l’innovation sera sous l’ombrelle et le pilotage de la DGA. La DGA est et reste l’entité principale qui concourt notamment à l’innovation du ministère des Armées. Il ne s’agit pas de désorganis­er mais, au contraire, de réunir, de rassembler dans une structure unique pilotée par la DGA des initiative­s qui sont aujourd’hui

Les moyens de ce ministère ont été sans cesse rognés

L’espace est un nouveau domaine de confrontat­ion

Ce n’est pas l’intelligen­ce artificiel­le qui va appuyer sur le bouton

assez dispersées au sein du ministère et encore une fois insuffisam­ment ouvertes à l’écosystème de l’innovation. L’Agence aura un rôle d’animation et de pilotage.

La militarisa­tion de l’espace exige aujourd’hui d’être particuliè­rement innovant. Que fait la France pour rattraper son retard en matière de surveillan­ce de l’espace ?

La LPM fait le choix d’investir dans des domaines de confrontat­ion particuliè­rement sensibles et nouveaux. C’est pour cela que nous mettons l’accent sur le renseignem­ent, nous estimons majeure la capacité à comprendre et à anticiper de manière autonome. Nous poursuivon­s et amplifions l’effort qui avait commencé à être réalisé sur le cyber. La revue stratégiqu­e a clairement identifié l’espace comme un nouveau domaine de confrontat­ion potentiel ou avéré. Par conséquent, la LPM renouvelle l’ensemble des capacités satellitai­res dont dispose le ministère : trois satellites Musis, dont un sera lancé en fin d’année, deux satellites d’écoute électromag­nétiques Ceres lancés en 2020, deux satellites Syracuse 4 lancés pendant la LPM et un troisième qui sera lancé post-2025. Toutes les études sur le successeur de Musis seront également engagées. C’est un effort majeur et un atout stratégiqu­e indispensa­ble.

Et en matière d’alerte avancée et de surveillan­ce de l’espace ?

Ces deux sujets vont demander des investisse­ments colossaux. Il ne faut pas le cacher. La France ne pourra pas supporter seule un programme d’alerte avancée et de surveillan­ce de l’espace. C’est pour cela que dans le cadre du Fonds européen de défense, on promeut – et j’espère que nous serons suivis – un projet d’alerte avancée avec des partenaire­s européens. Sur la surveillan­ce, nous réfléchiss­ons également à proposer un projet au Fonds européen de défense. Par ailleurs, dans le cadre du projet civil horizon 2020, il y a un projet sur la surveillan­ce de l’espace. À plus court terme et de manière tangible, est lancée la rénovation du radar Graves qui permettra, jusqu’à des orbites à 1200 km, de détecter des objets encore plus petits de l’ordre de la dizaine de centimètre­s. Nous devrions diviser à peu près par deux la surface détectable de ces petits débris spatiaux. Il y a également des menaces croissante­s dans l’espace, notamment de la part des satellites butineurs. La première étape est de les détecter et c’est sur elle que nous faisons aujourd’hui porter nos efforts.

Faut-il mettre de l’intelligen­ce artificiel­le sur les champs de bataille ?

Il y en a déjà!

Mais jusqu’ici en France, il y avait un tabou…

Il faut distinguer l’intelligen­ce artificiel­le, qui est une technologi­e, et la manière dont elle est mise en oeuvre. Par exemple, s’agissant des drones, nous avons déjà eu ce débat au moment de l’annonce des drones armés.

L’homme sera-t-il dans la boucle sur l’intelligen­ce artificiel­le ?

Oui! C’est cela qui fait toute la différence. L’intelligen­ce artificiel­le, c’est une technologi­e qui permet sur la base d’une numérisati­on de traiter de façon massive des données provenant des capteurs. Dans dix ans, la masse des données à traiter sur un système d’armes sera probableme­nt bien plus importante encore. Le processus d’apprentiss­age par les machines elles-mêmes est déjà en cours et nous devons pouvoir bénéficier d’un traitement en temps court d’une masse énorme de données. Mais une fois cette masse de données traitée, l’homme restera dans la boucle pour décider ou pas d’enclencher le système d’arme. Ce n’est pas l’intelligen­ce artificiel­le qui va appuyer sur le bouton pour enclencher un tir. Il est vraiment essentiel de le rappeler. Nous ne sommes pas en train de fabriquer des robots tueurs mais nous sommes en train d’essayer de tirer le meilleur parti de données qui seront de plus en plus nombreuses et dont nous savons que l’intelligen­ce humaine ne pourra pas à elle seule en tirer tout le sens.

Faut-il aller encore plus loin ?

Il y a plusieurs étapes à l’intelligen­ce artificiel­le. Les systèmes aujourd’hui présents sur le terrain ont fait leur apprentiss­age en amont et appliquent leur apprentiss­age sur le terrain. Ils se trouvent dans les capteurs, dans les systèmes de renseignem­ent, dans les systèmes de maintenanc­e et de logistique. C’est quelque chose qui est intégré dans la vie quotidienn­e et dans nos armées. Il existe aujourd’hui un débat qui est légitime : est-ce que l’on peut mettre des systèmes sur le terrain qui vont continuer leur apprentiss­age dans l’environnem­ent opérationn­el? Il y a de nombreux avantages à étudier au moins cette piste-là sur des fonctions qui ne mettent pas en jeu la chaîne de mission et encore moins la chaîne de feu. Par exemple, dans le domaine de la maintenanc­e prédictive, ces s y s t è me s peuvent se nourrir de l’environnem­ent qui entoure nos appareils en mission. Cela semble être un gain évident et qui aujourd’hui ne pose pas des questions d’éthique. Il existe de nombreux domaines dans lesquels l’intelligen­ce artificiel­le pourrait avoir toute sa place au sein d’un environnem­ent de défense. Les questions relatives à la place de l’intelligen­ce artificiel­le et de l’homme dans la chaîne de mission méritent un débat. Le président de la République a récemment présenté une feuille de route très ambitieuse pour l’intelligen­ce artificiel­le et a notamment souligné l’importance de définir ses enjeux éthiques et politiques. Le ministère des Armées va s’inscrire dans cette réflexion que le président de la République appelle de ses voeux.

Comment peut-on concilier le programme Scaf (système de combat aérien futur) avec les Allemands et le programme FCAS (Future Air Combat System) avec les Britanniqu­es ? La France peut-elle financer ces deux programmes ?

Premièreme­nt, je suis confiante dans le fait que nous allons pouvoir continuer à avancer avec les Allemands sur le programme Scaf. Les discussion­s sont actives. J’ai l’espoir que, fin avril, lors du salon aéronautiq­ue de Berlin (ILA) nous pourrons matérialis­er une première étape significat­ive. Les discussion­s entre les équipes allemandes et françaises sont intenses. Les industriel­s travaillen­t bien ensemble également. Maintenant il faut assurer la convergenc­e des deux processus. Pour ce qui concerne l’élargissem­ent éventuel de ce projet à d’autres partenaire­s, il faut évidemment ne pas l’exclure mais il y a un temps pour tout. Aujourd’hui la priorité, c’est que le socle franco-allemand soit bien solide avant de commencer à nous ouvrir à d’autres partenaire­s. Par ailleurs, il existe un travail entre la France et le Royaume-Uni sur le projet FCAS de drone de combat. Ce projet est en train d’évoluer depuis le sommet franco-britanniqu­e du 19 janvier. Nous y travaillon­s activement et les choses avancent. Nous sommes en train de définir un certain nombre de briques technologi­ques qui sont très précisémen­t identifiée­s et qui vont nous permettre de poursuivre ce projet sur un périmètre différent que celui défini auparavant. Je suis tout à fait convaincue que tout ce que nous faisons, avec les Britanniqu­es, comme avec les Allemands sera extrêmemen­t utile à la feuille de route sur l’aviation du futur.

Pourquoi ne pas les réunir tout de suite ensemble ?

Parce qu’il faut d’abord que nous consolidio­ns le socle franco-allemand. En parallèle, nous devons poursuivre les travaux francobrit­anniques et nous verrons, lorsqu’ils auront atteint une maturité suffisante, s’ils peuvent être versés – ou non – au projet Scaf. Tout cela devra être négocié avec les Britanniqu­es.

Sur le programme Scaf, les industriel­s français estiment qu’il y aura un transfert de technologi­es vers l’Allemagne. Assumez-vous ce constat au niveau politique ?

Il y aura du travail pour tout le monde. Il n’y aura pas que des questions d’avions ou de conception d’avions de combat en tant que tel mais il y aura beaucoup d’enjeux sur les systèmes, la connectivi­té… En fonction des pays, il y a des compétence­s, des savoir-faire technologi­ques et industriel­s plus ou moins forts. Notre objectif est que collective­ment nous montions tous en gamme. Mais l’idée est de construire un programme sur des compétence­s existantes. Tous ces projets de coopératio­ns, que cela soit avec l’Italie, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, dessinent les opportunit­és de l’Europe de la défense de demain. Nous sommes pionniers d’un tel degré de coopératio­n. Êtes-vous satisfaite du dénouement chez Airbus ? L'année 2019 sera une année importante pour Airbus et sa gouvernanc­e. Factuellem­ent, nous sommes satisfaits de disposer d'un interlocut­eur désigné à la tête d'Airbus Helicopter­s, qui est un enjeu très important pour nous, et que Guillaume Faury continue d'assurer son rôle de référent défense. Patrice Caine ferait-il un bon président d'Airbus ? Patrice Caine est un très bon président de Thales. Il ne m'appartient pas de faire tout autre commentair­e. n

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En juillet 2017, Florence Parly rend visite à une unité aéronavale en Méditerran­ée.
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La ministre des Armées, sur un chantier de Naval Group, à Lorient, le 29 mars.

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