« VOUS AVEZ LES CLEFS DU MONDE, QUE CHANGEZ-VOUS ? »
Plaidoyer pour la destruction créatrice
Le plus important Tribunal citoyen, à l’origine de nombreuses réformes et refontes de la société, se tenait à La Haye en juillet 2019. Revenons sur cet événement marquant, à l’origine de la prise de conscience collective impulsée, pour une grande part, par l’avocat de la défense. Monsieur le juge, l’intelligence artificielle a fait son entrée dans les cours de justice américaine. Les algorithmes évaluent les risques de récidive des prévenus. Pensez-vous que l’IA serait capable de vous remplacer, vous, les juges ? Pensez-vous que nous gommerions toute émotivité dans chaque prise de décision ? N’ayez crainte, l’IA n’est qu’un appui, une aide, un soutien. Laissons l’IA nous aider, mais laissons notre intuition humaine nous guider. Le monde n’est pas et ne deviendra pas algorithmique, il est et restera instinctif, intuitif. Notre humanité, depuis quelques décennies, a changé d’ère, elle est passée à celle du numérique. L’humain a accès à tous ses semblables, de manière instantanée. À tous les savoirs à travers un nouveau langage universel. Le savoir est à portée de chaque esprit, il est collecté, collectif et connecté. Il s’agit du coeur de notre humanité car la richesse d’une société réside dans le partage, le partage d’informations, de données, de valeurs, d’idées. Et le numérique permet ce partage. Nous voici contraints de devenir intelligents pour ne pas nous laisser submerger par ces vagues d’informations. Mais à qui confier les clés de ce savoir partagé ? Les données, ces big data, devenues source de richesse, ne peuvent être laissées indéfiniment aux mains de l’État, des banques, des grands groupes, chacun doit s’approprier ses données propres. Le stockage des données personnelles de chacun n’est pas en soi le problème. Le problème est de savoir à qui elles appartiennent et ce qu’il advient d’elles. Nous devons reconquérir ce qui nous appartient, nous devons être propriétaires de notre identité numérique. Les plateformes utilisant nos données pour dégager du profit devraient verser un revenu aux véritables propriétaires des data que sont les utilisateurs. Défendons la propriété privée induisant la rémunération. Conférons à l’utilisateur la souveraineté sur son domaine propre, sur son bien immatériel.