La Tribune Hebdomadaire

Et si nous étions tous philanthro­pes ?

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Il y a autant de philanthro­pies que de philanthro­pes. L’action philanthro­pique n’est pas réservée aux seules très grandes fortunes, car chacun peut contribuer à son échelle. D’où la question, à l’heure où les dérives du capitalism­e financier creusent les inégalités: et si nous devenions tous philanthro­pes? L’exemple vient d’en haut, avec les milliardai­res de la Silicon Valley, conscients de l’accumulati­on du capital que provoque la révolution numérique. Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a promis d’y consacrer 99 % de sa fortune, suivant l’exemple de la fondation Bill & Melinda Gates (Microsoft). Jack Ma, le président du géant du commerce en ligne Alibaba, qui vient de prendre sa retraite, a décidé de mettre son immense fortune au service d’un pro- Que pèse cette économie de la philanthro­pie? Difficile de le savoir. Les experts de BNP Paribas estiment que les super-riches (ceux ayant plus de 50 millions de dollars à investir) donneront 12 % de leur fortune aux États-Unis, 10 % en Asie et 9 % en Europe, en Afrique ou au Moyen-Orient. Cela donne une estimation de l’investisse­ment potentiel des plus riches dans l’économie du don. Mais celle-ci demeure très opaque, et l’OCDE a pointé du doigt le manque de transparen­ce du secteur en calculant qu’il ne représente que 7,6 milliards de dollars par an, bien loin des 60 milliards de dollars estimés par le Hudson Institute. Les États

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