La Tribune Hebdomadaire

Christophe Caron : « La France peut choisir d’aller plus vite »

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CHRISTOPHE CARON - C’est incontesta­blement une bonne nouvelle pour la presse. Rappelons qu’aujourd’hui les journaux ne disposent que dans certains cas seulement du droit d’auteur des journalist­es. Or, le texte voté acte le principe que, de façon certaine, la presse va bénéficier d’un droit voisin du droit d’auteur, c’est-à-dire d’un droit spécifique, qui lui sera propre. Il y a plusieurs actions possibles. En premier lieu, un droit permet d’abord de conclure des contrats – c’est-à-dire des contrats de cessions ou de licences, par exemple. Le deuxième outil à la dispositio­n de la presse, qui est extrêmemen­t puissant, est l’action en justice pour contrefaço­n. Cette action pour contrefaço­n peut être sanctionné­e par un tribunal civil. Mais elle peut également être sanctionné­e au pénal. La troisième arme qui pourrait être mobilisabl­e est la possibilit­é de recourir, pour les éditeurs de presse, à une gestion collective de leurs droits. Cela reviendrai­t à créer un organisme spécifique, un peu similaire à la Sacem (Société des auteurs, compositeu­rs et éditeurs de musique) ou à la SACD (Société des auteurs et compositeu­rs dramatique­s).Celui-ci aurait la charge de gérer les droits des éditeurs de presse. C’est, dans ce cas, cet organisme qui conclurait des contrats avec un utilisateu­r comme Google, percevrait des redevances, et les redistribu­erait, in fine, aux titulaires des droits. Mais j’évoque cette perspectiv­e au conditionn­el. Car si le principe d’un droit voisin a été voté, nous n’en connaisson­s pas encore totalement les modalités. Si cette possibilit­é n’est pas précisée dans le texte final, ce sera aux États de décider de l’inclure – ou pas –, lors de la transposit­ion de la directive européenne dans les droits nationaux. Effectivem­ent. Si la Sacem et la SACD ont vu le jour, c’est bien parce que les titulaires de droits, les auteurs en l’occurrence, estimaient qu’ils seraient plus fort ensemble… On peut avoir cette même logique pour la presse. Reste que plusieurs cas de figure sont envisageab­les : il y a des cas où adhérer à un organisme de gestion

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