Netflix vs Hollywood
Demain, la guerre des prix
Que les amateurs de films, de séries et de documentaires en streaming vidéo se réjouissent tant que cela dure. Actuellement, en payant entre 6 et 15 dollars ou euros par mois, ils peuvent profiter d’une offre pléthorique en s’abonnant à un seul service de vidéo à la demande. Souvent, il s’agit de Netflix, le leader mondial avec 137 millions d’abonnés, ce qui lui permet de toucher 300 millions de personnes dans plus de 190 pays et de détenir à lui seul 75 % du marché américain. Son secret : un énorme catalogue de 15 400 titres en janvier dernier. Si la firme de Reed Hastings a dépensé quelque 13 milliards de dollars dans ses créations originales en 2018 pour produire 700 séries et 80 films, l’essentiel de ses contenus proviennent d’accords de licence conclus avec les grands studios hollywoodiens. Netflix en est toujours très dépendant : d’après une étude du cabinet 7Park Data, le contenu sous licence (vieux films, séries populaires comme Friends, Breaking Bad ou How I Met Your Mother) représente 80 % du temps passé sur la plateforme aux États-Unis. Amazon Prime Video et Hulu, les deux principaux concurrents de Netflix aux États-Unis, vivent la même réalité. Autrement dit, le catalogue est peu ou prou le même sur toutes les plateformes car les intérêts de tous les acteurs convergent : les studios veulent disséminer leurs films et séries partout, tandis que les plateformes doivent proposer un large choix de programmes pour attirer l’abonné, tout en se différenciant entre elles par leurs contenus originaux. Cela va changer. Bien conscients que la télévision du futur sera à la demande et sur Internet, les studios ne peuvent plus rester
Défriché par Netflix, Amazon Prime Video et Hulu, le juteux marché de la vidéo à la demande est pris d’assaut par les grands studios hollywoodiens. De Disney à NBCUniversal, en passant par WarnerMedia et CBS, tous se lancent dans l’arène du « streaming » pour reconquérir le public et valoriser leur catalogue de films et de séries aujourd’hui cédés sous licence à Netflix et consorts. Désormais, chaque studio veut sa propre plateforme avec ses propres contenus.
les bras ballants pendant que les audiences s’érodent lentement mais inexorablement sur les chaînes traditionnelles et câblées, qu’ils détiennent pour la plupart via des filiales. Les voici donc lancés, à leur tour, dans la guerre des contenus. L’INTÉGRATION VERTICALE POUR AFFAMER LES TRUBLIONS DU NET L’objectif des studios est double : reconquérir le public en prenant une part du marché du streaming vidéo, et tirer davantage de valeur de leur propre catalogue. C’est le principe de l’intégration verticale : chaque studio veut sa plateforme de streaming pour maîtriser à la fois la production, la diffusion et la distribution dans le temps de ses programmes. 2019 va être l’année du grand basculement.