La Tribune Hebdomadaire

Banques centrales : la hausse des taux a déjà en partie eu lieu

- Grégoire Normand

Avec le retour de la croissance, les banques centrales des deux côtés de l’Atlantique ont décidé de freiner progressiv­ement leur politique de soutien à l’économie. Depuis 2015, la réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux directeurs en dépit des pressions politiques de Donald Trump. Nommé en novembre 2017, Jerome Powell, qui a succédé à Janet Yellen à la tête de l’établissem­ent bancaire, a poursuivi cette remontée des taux mais les relations entre le banquier et le chef d’État américain se sont détériorée­s. Au mois de décembre, le Président américain avait assuré que « le seul problème de l’économie américaine, c’est la Fed. Elle ne sent pas le marché. » Il a jugé « ridicule » le relèvement des taux qui complique le financemen­t des déficits creusés par sa politique fiscale et économique. De son côté, la banque centrale considère que « le marché du travail continue de s’améliorer et [que] l’économie américaine se renforce » . Pour 2019, la banque centrale a programmé deux hausses de taux d’un quart de point. Les taux d’intérêt oscillent actuelleme­nt entre 2,25 et 2,5 après quatre hausses en 2018. Le directeur de la Fed a assuré que la banque centrale resterait « patiente » concernant les taux d’intérêt. De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé mi-décembre à un tournant historique en entérinant la fin de son programme de rachats de dettes (Quantitati­ve easing) de 2600 milliards de dollars mis en place à partir de 2015. En revanche, l’institutio­n basée à Francfort a maintenu ses taux d’intérêt directeur à leur plus bas niveau historique. Le membre français du directoire de la BCE, Benoît Coeuré, a précisé récemment que les taux « vont rester au niveau actuel, c’est-à-dire à zéro et même en dessous de zéro, jusqu’après l’été de 2019 au moins et aussi longtemps qu’il faudra pour que l’inflation revienne vers [l’objectif de] 2%» .

Newspapers in French

Newspapers from France