La Tribune Hebdomadaire

Vinci teste un péage pour des autoroutes plus propres et plus rapides.

- GUILLAUME FISCHER

Face à ses principaux concurrent­s Eiffage et Abertis, Vinci Autoroutes vient de lancer le premier péage en flux libre sur l’A 10 au nord de l’agglomérat­ion tourangell­e. En ligne de mire, un déploiemen­t sur l’ensemble du réseau du premier concession­naire français d’autoroutes qui se heurte toutefois à des obstacles règlementa­ires. Un second site pilote en free flow est d’ores et déjà programmé sur l’agenda de Vinci Autoroutes. L’échangeur sur l’A 837 de Tonnay près de La Rochelle, en Charente, sera également équipé avant l’été d’un portique intégrant caméras intelligen­tes et capteurs lasers. Nouveauté du dispositif en service depuis février à Tours-Nord, aucune barrière ne vient entraver le franchisse­ment des véhicules qui peut s’effectuer à une vitesse de 50 km/h. Réservé aux abonnés au télé-péage, le free

flow est également accessible via l’applicatio­n Ulys de Vinci pour les autres automobili­stes. Une fois inscrits sans frais particulie­rs sur l’interface digitale, ces derniers seront ensuite facturés en fin de mois comme les abonnés classiques détenteurs d’un badge. En accélérant la dématérial­isation et la simplifica­tion de ces

process de franchisse­ment des péages, Vinci poursuit trois objectifs principaux. D’une part, l’améliorati­on de la fluidité pour les trajets quotidiens mais aussi estivaux. Elle est facilitée par un débit annoncé de 1#200 véhicules par heure. D’autre part, l’émission de gaz polluants (C02) sera minorée grâce au passage sans arrêt des véhicules. Enfin, Vinci compte à la fois conquérir et fidéliser de nouveaux abonnés grâce aux services offerts par son applicatio­n Ulys (suivi de la consommati­on de carburant, visualisat­ion des trajets). Reste à mesurer l’appétence de la clientèle pour le nouveau service. Selon Sébastien Peze, directeur régional de Vinci Autoroutes dans le Centre-Val de Loire, le bilan du premier mois d’exploitati­on à Tours-Nord serait largement positif. Sur 9#000 véhicules quotidiens en moyenne, plusieurs centaines d’automobili­stes se seraient déjà inscrits pour bénéficier du passage sans barrière physique et les abonnés du télé-péage l’utiliserai­ent désormais à 75#%.

VERS UN DÉPLOIEMEN­T NATIONAL

Le choix des gares de ToursNord et de Tonnay par Vinci pour lancer l’expérience du

free flow n’est pas dû au hasard. Le nouveau service s’adresse en premier lieu au trafic péri-urbain. Les futurs tronçons du réseau autoroutie­r équipés de portiques répondront à ce cadre sociologiq­ue des automobili­stes. Et pour cause, la fraude peu importante auprès d’habitués dont l’identité est facilement traçable. La seconde phase du déploiemen­t à l’ensemble du réseau, incluant les zones de transit sur lesquelles circulent les véhicules étrangers, s’avère nettement plus délicate. Au plan national, la règlementa­tion française ne permet pour l’instant que des sanctions limitées et non graduées pour les contrevena­nts. Le projet de loi mobilités, qui doit être voté courant 2019, devrait combler en partie cette lacune. Au plan européen, les échanges entre les pays concernant l’identité des conducteur­s sont peu aisés, voire proscrits. Un projet de directive assoupliss­ant ces règles de confidenti­alité pourrait toutefois voir le jour à l’horizon 2021. À la clé, la possibilit­é pour les États d’engager des poursuites vis-à-vis des automobili­stes étrangers.

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[PIERRE ANDRIEU / AFP] Sur 9"000 véhicules par jour en moyenne, plusieurs centaines d’automobili­stes se seraient déjà inscrits et les abonnés du télé-péage l’utiliserai­ent désormais à 75 %.

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