Diodon, une startup qui produit des drones gonflables pour des missions militaires.
Fondée il y a deux ans par deux étudiants de l’Isae-Supaero, l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace, la startup toulousaine Diodon Drone Technology propose des drones, gonflables et étanches, destinés au marché de la défense. L’un était passionné de drones, l’autre de sports de glisse. Roman Luciani et Antoine Tournet, deux camarades de promo de l’Isae-Supaero, ont eu l’idée de créer un drone gonflable permettant aux amateurs de sports extrêmes de pouvoir se filmer dans des conditions difficiles. « Quand il se dégonfle, il est très facile à transporter et à utiliser, par exemple en montagne. Mais il est aussi très robuste, sa structure va encaisser les chocs » , explique Antoine Tournet. Mais face à un marché du drone hyperconcurrentiel, les deux jeunes entrepreneurs ont décidé de se réorienter vers le secteur militaire. « Nous avons rencontré les forces spéciales françaises et nous nous sommes aperçus que notre technologie avait un véritable intérêt pour leurs missions » , se souvient Antoine Touret.
DES DRONES BIENTÔT TESTÉS PAR L’ARMÉE FRANÇAISE
En s’appuyant sur l’argument de la robustesse – essentielle pour la reconnaissance en zone de combat ou dans un contexte d’incendie –, Roman Luciani et Antoine Tournet ont décidé de monter en 2017 la société Diodon Drone Technology. Dans la foulée, leur innovation a été présentée sur le stand du ministère de la Défense lors du salon des forces spéciales Sofins. L’entreprise obtient le label Generate lancé par le Gicat (Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres) et destiné aux startups du secteur de la défense. « Nous avons fait partie de la première promotion du label, cela nous a permis d’aller à la rencontre des acteurs clés de notre marché : la DGA (Direction générale de l’armement) ou les opérateurs et les industriels » , raconte l’entrepreneur. Diodon Drone Technology a livré les premiers systèmes en novembre 2018 à une armée européenne (dont la nationalité reste secrète) et produit environ quatre drones par mois. « Nous en avons vendu moins d’une dizaine auprès d’une seule armée. L’armée française devrait l’essayer sur le terrain dans quelques semaines » , précise Antoine Touret. À la fin du mois de mars, Diodon Drone Technology terminera sa levée de fonds, dont l’objectif est de récolter 500#000 euros.