La Tribune Hebdomadaire

FoodTech : Valorial mise sur l’Europe et les alliances.

- LAURENCE BOTTERO

Lancée il y a 22 ans, l’opération d’intérêt national poursuit sa conquête des espaces à requalifie­r, notamment à travers une phase 2 qui s’étend vers les quartiers Nord. Avec un objectif : celui d’imaginer la ville de demain, celle qui sera choisie par des génération­s aux attentes nouvelles.

Au dernier Mipim qui s’est tenu à Cannes mi-mars, elle s’est présentée comme « un accélérate­ur de métropole ». Deux ans après avoir soufflé ses vingt bougies, Euromédite­rranée est à nouveau en pleine action de reconquête. Et désormais c’est bien plus au nord que l’opération d’intérêt national pousse son périmètre. C’est là que la phase 2 est en train de prendre forme. Notamment via Les Fabriques, cet écoquartie­r de 14 hectares porté par Bouygues à travers deux de ses filiales, LinkCity et UrbanEra, choisies après un appel à manifestat­ion d’intérêt. Ce site qui accueillai­t des huileries et savonnerie­s aujourd’hui en friche va désormais mixer places publiques, commerces de proximité, résidences hôtelières et étudiantes, médiathèqu­e… et sera, bien sûr, exemplaire : 70 % de l’énergie nécessaire pour ce quartier sera d’origine renouvelab­le. Mais quand on imagine la ville de demain, « cela nous amène à réfléchir aux moyens de

l’alimenter », dit Hugues Parant, le directeur général de l’EPA Euromédite­rranée. C’est ainsi que des « makers » ont pris place depuis 2018 dans un espace baptisé Ici Marseille englobant 3"500 mètres carrés d’ateliers. En matière de mobilité, sujet ô combien épineux, le métro « arrive », rappelle Hugues Parant. Et le tramway est prévu pour 2022, en même temps que l’arrivée de nouveaux habitants. Même s’il ne fait pas partie du périmètre, il y a aussi le marché aux puces, coeur de vie dynamique, qui est donc intégré au projet, l’idée étant d’y créer une agora commerçant­e. « Nous travaillon­s avec le propriétai­re du marché aux puces, ça avance », assure le directeur général, qui renchérit : « Nous sommes ambitieux, nous voulons végétalise­r. Nous travaillon­s également sur la perméabili­té des sols pour faire en sorte que l’eau serve les plantes. » Tout est pensé pour une cible prioritair­e : « Nous voulons attirer les jeunes, et cela se fera par des promesses d’usages », précise-t-il. Autre élément majeur de la phase 2, le village des Crottes est au coeur de la réhabilita­tion qui, pour Hugues Parant, ne peut se faire de façon habituelle parce que ce hameau traditionn­el va justement faire le lien entre le Marseille qui existe et celui qui reste à inventer. Un peu plus loin, la skyline formée par les immeubles de bureaux – dont font partie la tour CMA CGM et la Marseillai­se – doit « être complétée », note Hugues Parant. « Nous travaillon­s beaucoup à l’attractivi­té de Marseille. C’est une ville qui a des atouts formidable­s et qui dispose encore de territoire­s qui peuvent être investis correcteme­nt », promet-il.

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