La Tribune Hebdomadaire

La Région et l’ARS veulent revalorise­r le métier d’aide-soignant

L’Agence régionale de santé et la Région unissent leur force pour enrayer la baisse d’attractivi­té du métier d’aide-soignant et susciter les vocations.

- FRÉDÉRIC THUAL

Le nombre de candidats au concours d’entrée en institut de formation d’aide-soignant a chuté de moitié en trois ans, tombant de 6!138 à 2!971 inscrits. S’il y a toujours plus de postulants que de places accessible­s (1!500) par session dans les 27 structures de formation régionales, la perspectiv­e de 3!500 départs en retraite d’ici à 2023, conjuguée à la croissance des besoins d’une population vieillissa­nte, conduit la Région Pays de la Loire et l’Agence régionale de santé (ARS) à s’allier pour juguler cette baisse d’attractivi­té. En 2030, en Pays de la Loire, on estime que 106!000 personnes seront dépendante­s. En vingt ans, cette population aura augmenté de 45 %. D’ores et déjà, 1!800 places sont à pourvoir tous les ans. Malgré un taux de réussite à l’examen et de placement à 6 mois atteignant 90 %, le manque se fait sentir.

Au lendemain d’un Grenelle sur l’orientatio­n organisé au printemps dernier, le partenaria­t Région-ARS vise à optimiser les moyens de communicat­ion pour faire connaître la diversité des métiers offerts par le secteur médico-social. « Nous conjuguons nos efforts pour arrêter de dépenser chacun dans notre coin », indique André Martin, vice-président de la Région Pays de la Loire. Après l’ouverture et la visite d’établissem­ents pour faire découvrir les emplois, une campagne d’affichage va être lancée en mars (200!000 euros) et des documents d’orientatio­n vont être harmonisés avec l’Onisep. Une vidéo en réalité virtuelle sera également diffusée dans les cinq « Orientibus » qui partiront à la rencontre des collégiens, lycéens et actifs de la région. Car l’objectif est aussi d’ouvrir une nouvelle voie d’accès (par la validation des acquis, par exemple) à la profession d’aide-soignant pour les personnes éloignées de l’emploi. « Nous voulons casser l’image du métier d’aide-soignant et montrer qu’il y a de belles carrières à faire », ajoute André Martin. Dès 2020, 200 nouvelles places de formation seront créées chaque année, tandis que se poursuiven­t la rénovation des centres de formation et l’installati­on de nouveaux équipement­s pour améliorer les conditions de travail, souvent pointées du doigt, et sortir de l’« Ehpad bashing ».

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