La Tribune Hebdomadaire

Ces pales qui tombent pile pour l’emploi

- NATHALIE JOURDAN

NORMANDIE

Près de mille postes sont à pourvoir entre LM Wind Power, à Cherbourg, et Siemens Gamesa, au Havre. L’éolien marin souffle un vent d’optimisme sur le marché de l’emploi normand.

Tout vient à point à qui sait attendre. Après des années de stop and go qui ont mis ses nerfs à rude épreuve, la Normandie, dont le littoral abritera trois des six premiers parcs éoliens offshore français, commence enfin à tirer profit de son soutien financier et politique à la filière des moulins à vent marins. Direction Cherbourg, d’abord, où l’usine LM Vind Power, la seule à fabriquer les gigantesqu­es pales de l’Haliade de 12 MW de General Electric, a revu récemment ses prévisions d’embauches à la hausse pour 2019. De 120 recrutemen­ts annoncés au printemps, la filiale de GE les a réévalués à 200 à la rentrée. À l’origine de cette accélérati­on, le joli succès commercial de la « plus grande éolienne au monde ». Non content d’avoir été choisi par le danois Orsted pour ses parcs états-uniens, le groupe américain vient aussi de décrocher une promesse d’achat pour le parc britanniqu­e XXL de la société Dogger Bank Wind Farm. À la clé, une commande probable de plus d’un millier de pales pour l’usine du Cotentin.

LE VENT DANS LE DOS

Au Havre aussi, l’heure est à l’optimisme. Sans attendre le démarrage de la constructi­on de son usine de pales et de nacelles prévue pour mi-2020, le groupe Siemens Gamesa prépare la campagne de recrutemen­ts qui devrait être effectivem­ent lancée en fin d’année prochaine. À la manoeuvre, Arnaud Gomel, nouveau DRH pour la France et transfuge de Dresser-Rand. Ce normand a pour mission de signer 750 CDI en deux ans. Une vague d’embauches comme la ville du Premier ministre n’en a pas connu depuis longtemps. Malgré un taux de chômage qui tutoie les 11#%, l’exercice relève de la gageure car beaucoup des métiers d’opérateurs de production qu’il recherche sont déjà en tension, qu’il s’agisse des spécialité­s de la mécanique ou des composites. « L’un des enjeux sera de ne pas déséquilib­rer le marché de l’emploi local, reconnaît Arnaud Gomel. Nous voulons à tout prix éviter de vampiriser les sites environnan­ts. »

Pour rassurer les industriel­s locaux,SiemensGam­esaannonce qu’une bonne partie de ses recrutemen­ts concernero­nt « des personnes peu ou pas qualifiées », qui seront formés en interne durant trois à six mois. Les intéressés sont déjà invités à candidater à l’adresse lehavre. careers@siemensgam­esa.com pour une éventuelle embauche fin 2020. À bon entendeur.

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