Ces innovateurs toulousains qui transforment la France
TOULOUSE À travers le nouvel événement « Transformons la France!! », La Tribune veut mettre en avant des initiatives innovantes qui améliorent notre quotidien tout en répondant aux enjeux majeurs du moment. Décryptage.
La société est en perpétuel bouleversement en raison des multiples innovations qui chamboulent notre quotidien. Au-delà des nouveautés technologiques, elles peuvent être aussi sociétales, environnementales ou alimentaires. Mais surtout, ces disruptions sont transversales et peuvent concerner l’urbanisme, la formation et le management, les mobilités ou encore la santé. Et contrairement aux idées reçues, ces transformations ne voient pas toutes le jour uniquement dans la région parisienne. Toulouse et la région Occitanie sont aussi un creuset d’innovations, comme l’illustre notre sélection de « transformateurs ». C’est l’objectif de La Tribune : mettre en lumière les initiatives, à tous les niveaux, qui changent l’Hexagone dès aujourd’hui ou qui dessinent un avenir meilleur. Ainsi, le premier média économique des métropoles et des régions organise pour la première fois l’événement « Transformons la France#! », le 4 novembre.
UNE TRENTAINE DE SÉLECTIONNÉS
À travers ce rendez-vous, La Tri
bune, média de transformation au service des territoires, ambitionne également d’être un média des solutions. À Toulouse, notre rédaction a donc sélectionné une trentaine d’initiatives en tous genres (entreprises établies, startups, projets de recherches, initiatives sociétales, etc.) pour composer une sélection de solutions façonnées à Toulouse et en Occitanie. Celles-ci correspondent aux enjeux sociétaux majeurs de demain : mieux se protéger,
mettre en oeuvre une conception plus durable de l’urbanisme, réussir la transition écologique, faciliter la mobilité, nourrir l’humanité, vivre et vieillir en bonne santé, repenser la formation initiale et continue, et répondre à l’épanouissement de l’individu. Ce panel large et divers a par la suite été réparti en sept catégories : RH tech, alimentation, urba tech, e-mobilité, e-santé, écologie et manager de l’année. Au cours de la soirée, un jury d’acteurs économiques référents, réuni en amont de l’événement, désignera un lauréat choisi dans chacune des catégories. Cette cérémonie de remise des trophées se déroulera dans l’antre du Stade Toulousain, le stade Ernest-Wallon. Depuis son arrivée, en 2017, à la tête du champion de France de rugby en titre, Didier Lacroix a entrepris une profonde transformation du modèle économique du club afin de combler des résultats financiers moins positifs couplés à une baisse des performances sportives. « Nous avons un modèle économique qui nous amène à un déficit structurel depuis 2014. On ne peut pas se contenter d’avoir un club déficitaire pendant de nombreuses années et de régulièrement trouver des actionnaires pour combler ces passifs. Au contraire, il faut réaliser un certain nombre d’investissements qui permettront au Stade Toulousain d’avoir des revenus non plus issus uniquement de la période du match, mais qui aillent plus loin dans la recherche d’activités connexes. (…) Cette situation a entraîné une remise en question. Il en ressort qu’il fallait avoir un comportement plus commerçant globalement, basé davantage sur l’accueil et la bienveillance à l’égard du consommateur », déclarait-il dans un entretien accordé à La Tribune en mars 2018. Depuis le club va mieux sur le plan sportif et a modifié son modèle économique. Les équipes du Stade Toulousain travaillent notamment sur le développement d’une offre touristique.
Didier Lacroix ne sera pas le seul témoin de la nécessité de se transformer. La Tribune proposera à Pascal Picq, paléoanthropologue et maître de conférences au Collège de France, de prononcer le discours
inaugural de cet événement. La parole sera à cet expert reconnu pour traiter des termes de « transformation » et de « demain » en les contextualisant dans l’histoire très ancienne, mais aussi contemporaine, de l’innovation et des ruptures technologiques. Par ailleurs membre de l’Observatoire de l’ubérisation, Pascal Picq a publié en début d’année
L’Intelligence artificielle et les chimpanzés du futur. Pour une anthropologie des intelligences (Éd. Odile Jacob) où il analyse la coévolution des hommes et des espèces proches avec les innovations techniques et culturelles actuelles.
Autre témoignage pour mettre en lumière les 30 « transformateurs » de la région, celui de Salwa Toko, la présidente du Conseil national du numérique. C’est à la tête de cet organisme que Mounir Mahjoubi, l’ancien secrétaire d’État chargé du Numérique, s’est révélé aux yeux du grand public. Pour ce qui est de cette militante pour la diversité, son engagement, notamment en faveur de l’inclusion des femmes dans le milieu de la tech, l’ont propulsée naturellement vers cette fonction.
OEUVRER POUR SORTIR DES PRÉJUGÉS
Salwa Toko a créé en 2014 Wi-Filles, un programme d’initiation aux métiers techniques de l’informatique réservé aux filles, avec pour objectif de permettre à un groupe de collégiennes et de lycéennes de devenir des ambassadrices des filières informatiques. Pour sortir des préjugés, elle a lancé quatre ans plus tard l’association Becomtech qui oeuvre au niveau national pour la mixité dans l’informatique et le numérique. Enfin, le dernier grand invité de « Transformons la France$! » sera le Toulousain Baptiste Robert. Ce chercheur en cybersécurité est devenu l’ennemi numéro un des développeurs d’applications du monde entier. Son passe-temps$? Traquer les failles de sécurité et les fuites de données dont il publie ensuite tous les détails sur Twitter. C’est notamment lui qui a révélé que l’utilisation de l’application mobile FaceApp, développée en Russie, et devenue populaire grâce à un filtre vieillissant le visage, pouvait exploiter une partie des données personnelles de ses utilisateurs, sans leur accord. Une affaire qui montre l’importance du contrôle par les usagers de leurs data. Une exigeance de transparence de plus en plus forte qui a incité la région et des entreprises partenaires à s’associer pour lancer le projet Occitanie Data afin de créer un écosystème local de gestion des données.
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