Pendant que Trump tweete, les États-Unis éme!ent moins de CO2
En ce début novembre, les États-Unis ont entamé o!ciellement leur retrait de l’accord de Paris sur le climat.
À peine élu, Donald Trump, qui a répété être climatosceptique, avait décidé de retirer le deuxième pays éme%eur mondial de gaz à effet de serre de cet accord, signé par Barack Obama, l’UE et 194 autres pays en 2016, à la suite de la COP21. Paradoxalement, la décision de Donald Trump a revigoré les initiatives outre-Atlantique. La plus jeune élue du Congrès, Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), qui s’est fait un nom en proposant un Green New Deal, a réussi, sinon à convaincre le Parti démocrate, au moins à faire du sujet un thème central de la prochaine présidentielle. Pour autant, ne se passe-t-il rien en la matière aux États-Unis ? C’est inexact, outre que de nombreux États, plutôt démocrates, et des entreprises ont pris des initiatives, un autre projet bipartisan émanant d’élus, majoritairement démocrates, du Congrès américain pourrait intensifier la lu%e. Ce projet de loi, intitulé $Energy Innovation and Carbon Dividend Act $(EICDA), vise à imposer un mécanisme de taxation du carbone aux entreprises. Mais, et c’est là la nouveauté, plutôt que le montant de ce%e taxe alimente le budget fédéral, il sera redistribué aux ménages sous la forme d’un chèque ou d’une déduction d’impôt.
Avec un tel mécanisme, les entreprises seront incitées à réduire au plus tôt leurs émissions
en adoptant par exemple des technologies plus efficientes, chacune à leur rythme, sans contrainte étatique. Le projet prévoit également des mesures pour protéger la compétitivité des entreprises opérant sur le sol américain en taxant les importations et pour éviter qu’elles ne relocalisent leurs activités dans des pays qui n’auraient pas une législation aussi restrictive sur les émissions.
Le Center on Global Energy Policy de l’université de Columbia a chiffré un tel scénario en partant d’une taxe carbone initiale de 15 dollars par tonne de CO2 et en l’augmentant de 10 à 15 dollars chaque année, selon l’évolution du niveau des émissions totales. Ce dispositif perme%rait de réduire de 90"% les émissions de CO2 en 2050, par rapport à leur niveau de 2016. Quant aux rece%es générées par la taxe, elles rapporteraient entre 72 et 75 milliards de dollars en 2020 et de 403 à 422 milliards de dollars en 2030. Elles seraient reversées sous forme de dividendes, chaque adulte américain percevrait entre 250 et 260 dollars annuellement à partir de 2020 et de 1"410 dollars à 1"470 dollars à partir de 2030. Bénéficiant du soutien d’entreprises, d’économistes et d’ONG, ce%e loi pourrait grâce à un tel mécanisme faire des États-Unis un pionnier dans la lu%e contre le réchauffement climatique, que Trump soit à nouveau président ou pas"!$