La Tribune Hebdomadaire

La loi LOM enfin adoptée!: les principale­s mesures

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Dernière étape d’un long parcours pour la loi d’orientatio­n des mobilités (LOM) : le Parlement a adopté définitive­ment ce mardi soir, par un ultime vote de l’Assemblée, ce texte, le premier à traiter des transports depuis la loi Loti de 1982 qui entend améliorer les déplacemen­ts au quotidien des Français, tout en intégrant l’enjeu environnem­ental. Présenté il y a un an en Conseil des ministres alors qu’émergeait tout juste le mouvement des « gilets jaunes », ce texte se veut notamment une réponse au « sentiment d’abandon » dans certains territoire­s. Porté initialeme­nt par Élisabeth Borne puis par le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, le texte part du constat d’une mobilité « en panne » et vise à « des transports du quotidien à la fois plus faciles, moins coûteux et plus propres ».

Une enveloppe de 13,4 milliards d’euros doit être affectée sur la période 2018-2022 au développem­ent des infrastruc­tures, essentiell­ement pour les « déplacemen­ts du quotidien ». Priorité est notamment donnée à l’entretien des réseaux existants. L’effondreme­nt meurtrier lundi d’un pont près de Toulouse en a démontré l’urgence.

Parmi les mesures phares du texte en matière de « verdisseme­nt », figure notamment l’objectif d’une fin de la vente des véhicules « à carburants fossiles », c’est-à-dire essence ou diesel, d’ici à 2040. Est prévue aussi la mise en place d’un forfait mobilité, qui doit permettre aux employeurs de verser jusqu’à 400 euros par an à leurs salariés se rendant au travail en covoiturag­e ou à vélo. Ce forfait pourra être versé via un « titre mobilité », à l’instar des titres restaurant. La limitation à 80 km/h sur les routes secondaire­s depuis juillet 2018, qui avait été un des détonateur­s de la crise des « gilets jaunes », a également occupé une large place dans les débats. Après l’aval du Premier ministre, Édouard Philippe, l’Assemblée avait voté en juin en première lecture un assoupliss­ement de la mesure : les patrons de départemen­ts pourront relever la vitesse à 90 km/h sur certaines routes secondaire­s, mais aussi les maires pour les routes relevant de leur compétence.

Les élus LR ont regre!é l’exclusion des routes nationales (sous autorité de l’État), déplorant « un assoupliss­ement en trompe-l’oeil ».

Le texte prévoit d’autres mesures pour encourager l’usage du vélo – notamment un marquage pour lutter contre le vol – et des voitures électrique­s. Trottinett­es, vélos et autres gyropodes en libre-service seront aussi davantage régulés grâce à de nouveaux pouvoirs donnés aux collectivi­tés locales.

Pour les plateforme­s employant des chauffeurs VTC et coursiers, le texte met également en place un socle d’obligation­s (droit à la déconnexio­n et transparen­ce au niveau du prix des courses). Des chartes sociales complément­aires pourront être mises en place par les plateforme­s. Les parlementa­ires socialiste­s envisagent de saisir le Conseil constituti­onnel sur ce volet du texte.

LA QUESTION DU FINANCEMEN­T

Le gouverneme­nt espérait une adoption définitive du projet de loi avant l’été, mais il a subi un coup de frein en juillet lorsque députés et sénateurs ont échoué à s’accorder sur une version commune. Malgré un accord sur la majeure partie des mesures, les discussion­s avaient achoppé sur la question du financemen­t d’une nouvelle compétence a!ribuée aux intercommu­nalités, qui doivent devenir des « autorités organisatr­ices de la mobilité » avec pour mission de coordonner les modes de déplacemen­t. Le Sénat, lui, l’a rejeté d’emblée en nouvelle lecture début novembre, notamment parce qu’il considère que l’État ne transfère pas de financemen­ts suffisants pour la reprise par les Régions des petites lignes de la SNCF. Le Premier ministre a promis que les collectivi­tés qui s’empareront de cette compétence bénéficier­ont d’un transfert de rece!es de la TVA pour financer la réparation et la maintenanc­e des infrastruc­tures.

Le débat sur les mobilités devrait aussi s’inviter dans l’actualité du mois de décembre avec les grèves dans les transports sur la réforme des retraites. Outre la SNCF, le texte impacte la RATP qui devra ouvrir à la concurrenc­e son monopole sur les bus à Paris et en petite couronne d’ici à 2025.$

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