La Tribune Hebdomadaire

Grand Paris : l’avenir des infrastruc­tures routières s’invite aux municipale­s

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Après trois ans de rebondisse­ments judiciaire­s, la Cour administra­tive d’appel de Paris a tranché en faveur d’Anne Hidalgo!: depuis le 21 juin dernier, l’interdicti­on aux voitures des 3,3!kilomètres de la voie Georges-Pompidou est bien légale. Dans son arrêt, la Cour juge que «!compte tenu de l’existence d’itinéraire­s alternatif­s à proximité des voies sur berges et du maintien de la circulatio­n sur les quais hauts, ce"e interdicti­on de circuler n’a pas eu pour effet de rendre impossible la traversée de Paris d’ouest en est, mais seulement de rallonger le temps de ce parcours!». Idem pour les nuisances sonores «!évaluées à seulement deux décibels sur les quais hauts en façade!».

Ou en matière de pollution atmosphéri­que aux particules fines : «!Celle-ci n’est estimée que de 5 à 10$% au niveau du quai Henri-IV et de 1!à 5$% sur les carrefours des quais hauts, et est négligeabl­e sur les autres voies du report plus éloignées des berges!». Mais surtout la justice vient confirmer que «!la maire de Paris n’était pas tenue, avant de prendre son arrêté, d’organiser une procédure de participat­ion du public!». Car si Anne Hidalgo a toujours déclaré avoir mené une concertati­on avant de prendre ce"e décision, ses adversaire­s lui reprochent, encore aujourd’hui, de l’avoir adoptée unilatéral­ement.

TROIS SCÉNARIOS POUR LE PÉRIPH’ DE DEMAIN

La maire de Paris a-t-elle changé de méthode depuis la délibérati­on du 26 septembre 2016 déclarant d’intérêt général l’aménagemen­t des berges de la rive droite de la Seine!? Dans le cadre du Forum métropolit­ain, la Ville a en tout cas lancé, le 24 mai 2018, avec l'État, la Région, la métropole et les départemen­ts, une consultati­on internatio­nale sur le devenir des autoroutes, du périphériq­ue et des voies rapides du Grand Paris. Soit 800!kilomètres de routes. Et cela avance. Depuis le 6 juin dernier, quatre équipes, choisies par les collectivi­tés, se réunissent tous les mois. Objectif : se mettre d’accord sur des points de convergenc­e entre leurs différents projets.

Deux ont déjà émergé : elles raisonnent à l’échelle de l’Île-de-France et demandent une gouvernanc­e forte, assure André Broto, conseiller du président de Vinci Autoroutes, chargé de la prospectiv­e, et partie prenante de la démarche «!New Deal!». Les finalistes planchent sur trois scénarios de court, moyen et long terme : 2020-2024, 2024-2030 et 2030-2050, dans un souci écologique, énergétiqu­e et numérique. «!Nous devons répondre à l’accroissem­ent de la mobilité et de la population en Île-deFrance!», insiste Madeleine Masse, responsabl­e du pôle Urbanisme à l’Arep et membre du groupement SUN, pour «!Shared!» (partagés), «!Utility!» (services à la ville) et «!Network!» (réseaux et interconne­xions). Avant l'été, le préfet de Paris, aussi préfet d’Île-de-France, Michel Cadot se disait encore dans l’a"ente d’initiative­s «!pour poursuivre le travail!». Parmi les scénarios, une solution consistera­it à réserver, très rapidement, le périphériq­ue, intérieur ou extérieur, aux mobilités actives – marche et vélo – et partagées.

Le périph’ s’est justement invité dans le débat public il y a un an, lorsque l’ancien conseiller en communicat­ion de Bertrand Delanoë, Gaspard Gantzer, a proposé de le supprimer. Prise de court, Anne Hidalgo a alors lancé une mission d’informatio­n et d’évaluation transparti­sane sur son avenir. De ce travail du Conseil de Paris, il en est ressorti, en mai dernier, qu’il fallait «!en finir!» avec ce"e infrastruc­ture. Prudente, la maire a lancé des «!Ateliers du périphériq­ue!» avec les riverains et les acteurs publics et privés concernés pour «!étudier les propositio­ns, confirmer leur faisabilit­é et surtout se concerter!». «!Personne ne peut décider seul de ces transforma­tions!», a même déclaré Anne Hidalgo lors du Conseil de Paris du 11 juin dernier. Depuis, le premier atelier s’est tenu à Malakoff le 12 juillet, suivi d’un deuxième à Neuilly-sur-Seine le 7 octobre.

Ses rivaux n’en ont cure : le candidat officiel de la République en marche, Benjamin Griveaux, s’est rapproché des promoteurs immobilier­s rêvant de construire des logements par-dessus, à l’image du projet «!Mille arbres!» sur la gare routière de la Porte Maillot. Le dissident Cédric Villani pense, lui, à «! des moyens d’analyse et de prédiction du trafic [pour] simuler ce que ferait un doublement de bus, la piétonisat­ion d’une voie!».!

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Le candidat o"ciel de la République en marche à Paris, s’est rapproché des promoteurs rêvant de construire des logements par-dessus le périphériq­ue.
"SOU FUJIMOTO ARCHITECTS # MANAL RACHDI OXO ARCHITECTE­S ## COMPAGNIE DE PHALSBOURG # OGIC # MORPH$ BENJAMIN GRIVEAUX S’INSPIRE DU PROJET « MILLE ARBRES » Le candidat o"ciel de la République en marche à Paris, s’est rapproché des promoteurs rêvant de construire des logements par-dessus le périphériq­ue.

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