La Tribune Hebdomadaire

Vivre autrement, en partageant ses espaces"

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COLIVING.

Si peu d’acteurs ont encore franchi le pas de la livraison, on ne compte plus les projets de résidences de coliving dans plusieurs lieux de l’Hexagone. En région Rhône-Alpes, on dénombre au moins un dossier en cours à Lyon et à Saint-Étienne, et trois projets à Grenoble, portés par de grands groupes comme The Babel Community, mais aussi par des acteurs plus locaux. C’est notamment le cas du fondateur de Cowork in Grenoble, Mathieu Genty, qui vient de remporter un appel lancé par la ville, Gren’ de projets, pour déployer une"résidence de coliving et de coworking au sein de l’ex-couvent des Minimes.

UNE OFFRE MULTIPLE POUR SATISFAIRE LES MILLÉNIUMS

« Il existe presque autant de concepts de coliving!que de marques qui souhaitent aller sur ce !marché », résume Émilie Schlageter, directrice de projet chez Bikube, une filiale lyonnaise du groupe Vinci Immobilier, qui proje!e d’ouvrir ses premières résidences de coliving d’ici à deux"ans. Avec, pour cible, les dix plus grandes a#glomératio­ns françaises. Alors qu’elle se positionne plutôt sur des résidences de 150 à 170"appartemen­ts, d’autres ont choisi de proposer des petites maisons, comme la startup parisienne la Casa, ou bien, au contraire, de plus gros ensembles allant jusqu’à 250 chambres, comme le fait déjà la résidence The Collective, à Londres. Au menu$? Une philosophi­e à michemin entre le régime de la colocation et celui des habitats partagés, issus des années 1970, en vue de satisfaire les a!entes des milléniums, qu’il s’agisse de jeunes actifs, d’étudiants et stagiaires étrangers, ou encore de jeunes divorcés. «!Le coliving répond à une demande pour des formules clés en main et flexibles, avec des possibilit­és de court séjour, mais aussi un accès à une large gamme de services », explique Mathieu Guillebaul­t, directeur associé au sein du cabinet de conseil en immobilier CBRE.

Ces souhaits conduisent les promoteurs à envisager des aménagemen­ts différents d’une résidence étudiante classique. Avec un argument choc : proposer un loyer incluant un éventail de services adaptés (Wifi, ménage, accès à une salle de sport, animations, etc.). « Ce"e offre de logement packagée permet souvent d’obtenir, finalement, un loyer inférieur à ceux du prix du marché lorsque l’on additionne l’ensemble des prestation­s », rappelle Mathieu Guillebaul­t.

MARIE LYON

EXPLOITANT OU INVESTISSE­UR

Les contours de ces nouveaux modèles économique­s sont eux aussi en train de se préciser :"certains, comme Bikube, ont fait le choix de devenir exploitant­s en s’associant à des investisse­urs, tandis que d’autres, comme le groupe Kley (dont l’actionnair­e principal est le fonds Hot Tree Management), investiron­t euxmêmes dans ces opérations.

Reste désormais à démontrer la pérennité du modèle aux investisse­urs, face aux produits, plus"traditionn­els, de résidences seniors ou étudiantes. Mais sur ce point, Mathieu Guillebaul­t voit d’un bon oeil l’arrivée de plusieurs fonds d’investisse­ments institutio­nnels sur ce marché, intéressés par le potentiel : « Dès lors que les tarifs proposés sont compétitif­s, il existe une appétence forte pour ce type de logement de la part des locataires. On compte en moyenne une$ offre pour une dizaine de demandes, même si!l’un des enjeux sera ensuite d’équilibrer les nuitées entre le court et le moyen séjour. » "

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Le groupe isérois Privilodge­s porte le projet du Hüb à Grenoble, sa première résidence en coliving.
!DR" Cette tendance a déjà séduit quelques promoteurs. Elle vise les jeunes actifs et urbains. Le groupe isérois Privilodge­s porte le projet du Hüb à Grenoble, sa première résidence en coliving.

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