L’Amade, actrice du développement social en Afrique
MONACO
L’Amade est une « vieille » association, si l’on considère sa date de naissance, 1963. Sa bonne fée, c’est la princesse Grace de Monaco, qui lui donne comme objectif de protéger les enfants contre les violences, les abus et de favoriser leur épanouissement en donnant accès à la santé et l’éducation. Une mission vaste, qui aurait pu rester dans le caritatif chic. Mais c’est sur le terrain que l’Amade joue son rôle. Notamment en Afrique. Un continent où l’on sait que tout s’accélère, la croissance de la population et les besoins, et où le mobile, très diffusé, encourage l’usage des nouvelles technologies.
C’est sur ce contraste étonnant que s’appuie Énergie de l’espoir, un programme qui vise à distribuer des lampes solaires en remplacement des lampes à pétrole, qui représentent surtout la première cause de mortalité infantile, bien avant le paludisme ou le VIH.
DE L’ÉNERGIE POUR ÉDUQUER
Fabriqué par une entreprise française, Lagazel, originaire de la Loire, qui a acquis la société productrice au Burkina Faso, ce kit –!car au support de la lampe solaire sont ajoutés également des ports USB!– est distribué au Sahel. Huit cent cinquante exemplaires ont ainsi été mis à disposition en un an, 15 écoles ayant adopté le principe perme"ant quatre heures d’études supplémentaires par jour et par enfant, et évitant la production de 200 tonnes de CO2 par an. Une initiative qui fait de l’accès à l’énergie le synonyme d’accès à l’éducation, grâce au digital.
Car en Afrique, le mobile fait partie intégrante du quotidien. Aborder un contenu pédagogique par le biais des smartphones est donc facilité. Ce qui permet d’éduquer sur un ensemble de sujets via des applications dédiées, développées dans… des incubateurs africains et que soutient un programme, baptisé Tech a Child. « Nos actions sont des actions pragmatiques », souligne Jérôme Froissart, secrétaire général, rappelant que l’Amade n’est pas un opérateur direct, mais qu’elle intervient toujours en partenariat avec les acteurs locaux. Demeure la question du financement, sujet récurrent, qui pour l’Amade provient de la philanthropie, des banques privées, comme de tout un chacun. « Chacun, à son niveau, peut s’impliquer », précise Jérôme Froissart, rappelant que la mission de l’association est vaste, car elle intervient aussi en Asie, en Europe et en Amérique du Sud. ! !
LAURENCE BOTTERO