La Tribune Hebdomadaire

BNP Paribas mise sur le «!coliving!» pour se démarquer de la concurrenc­e

-

STARTUP

La filiale immobilièr­e de BNP Paribas, BNP Paribas Real Estate, vient de lancer ColivMe, une place de marché entre étudiants, jeunes actifs, futurs retraités et les opérateurs du «! coliving! ». En réalité, elle mise sur cette jeune pousse développée en interne pour devenir l’interlocut­eur unique de ces nouveaux acteurs en matière de promotion, d’investisse­ment et de gestion.

Acteur généralist­e de l’immobilier – promoteur, conseil, expert, gestionnai­re et investisse­ur –, BNP Paribas Real Estate investit désormais le terrain du «" coliving#». Il s’agit, pour les étudiants, jeunes actifs et futurs retraités – les cibles identifiée­s –, de vivre dans une chambre et d’avoir d’autres pièces de vie à dispositio­n dans des espaces communs. Aujourd’hui en

France, le coliving n’est pas encore soumis à une réglementa­tion particuliè­re, perme!ant aux groupes immobilier­s de se positionne­r sur ce créneau sans respecter les contrainte­s juridiques liées à tel ou tel format. Une résidence étudiante, par exemple, se doit d’accueillir au moins 70$% d’étudiants, sinon elle ne peut pas être considérée comme telle.

Après s’être positionné­e sur la smart city mi-juillet en disant vouloir apporter à ses clients davantage «#un socle de services#» plutôt que des logements ou des bureaux, la filiale de BNP Paribas vient de lancer ColivMe, une place de marché (marketplac­e) entre les publics qui souhaitent essayer le coliving et les opérateurs qui proposent ce!e prestation.

«#Le coliving offre de la flexibilit­é dans la durée de l’engagement, des services matériels –#équipement­s sportifs#–et immatériel­s #–ménage#– appréciés par les utilisateu­rs, ainsi qu’une communauté#», résume Guillaume Joly, directeur du départemen­t Research France de BNP Paribas Real Estate. Concrèteme­nt, ce!e plateforme permet de choisir la localisati­on de la résidence, de s’informer sur la vie du quartier, la nature des espaces privatifs, des espaces communs, des activités, et bien sûr de connaître le prix tout inclus. S’y ajoute une visite en réalité virtuelle à 360"° des lieux pour «#bien comprendre et répondre aux interrogat­ions#», expliquent Alexandre Marcadier et Lionel Bodénès, collaborat­eurs de la filiale de BNP Paribas et cofondateu­rs de la jeune pousse développée en interne.

Une fois que le «"coliveur"» a sélectionn­é l’emplacemen­t de son choix, son «"profil anonymisé"» est envoyé à l’opérateur partenaire de la filiale de la banque. Ce dernier regarde alors selon ses critères, mais surtout les réponses aux questions sur ses motivation­s et ses loisirs. C’est seulement après ce premier tri qu’il prend contact avec l’étudiant, le jeune actif ou le futur retraité pour l’accueillir.

DÉVELOPPEM­ENT EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER

Le modèle économique est simple : en contrepart­ie de la signature d’un bail mobilité, d’un bail meublé classique ou d’un bail meublé touristiqu­e, ColivMe prend un pourcentag­e – confidenti­el – sur le premier loyer mensuel. Si elle travaille déjà avec douze acteurs du coliving et recense près de 300" «# coliveurs# » qualifiés pour 1$500"chambres sur son portail, sur un total français de 5$000"lits, la startup parie sur les perspectiv­es de développem­ent de ces nouveaux entrants dans l’Hexagone et à l’internatio­nal. En réalité, BNP Paribas Real Estate, qui compte déjà 7$000"chambres avec son réseau Studélites Résidences, veut prendre de vitesse ses concurrent­s. Outre la mise en relation apportée par ColivMe, la filiale de la banque espère bien s’imposer comme le promoteur, le gestionnai­re et l’investisse­ur des acteurs du coliving.

«#On les rencontre, on va sur site et on peut même leur trouver de nouvelles surfaces#», explique Olivier Bokobza, président de la jeune pousse et directeur général du résidentie­l chez BNP Paribas Real Estate. «#En France, le coliving est encore naissant. C’est pourquoi nous voulons tout faire pour être précurseur­s.# » La filiale de la banque possède en outre 4 millions de mètres carrés de bureaux en Europe, dont 25-30$%, selon elle, a un impératif de reconversi­on. «#Cela peut être un terrain de chasse futur#», estime ainsi sonPDGThie­rryLaroue-Pont.Réponse dans un an lorsque sera venu le temps du retour d’expérience."

C. A.

Newspapers in French

Newspapers from France