Désertification médicale!: les remèdes de cheval du Centre-Val de Loire
ORLÉANS Pour pallier le manque de praticiens, notamment dans les zones les plus éloignées des centres urbains, la Région Centre-Val de Loire prévoit de salarier 150 médecins d’ici à cinq ans. Une première dans l’Hexagone.
Parmi les 20 mesures prioritaires énoncées par la plateforme de mobilisation en faveur l’accès à la santé, annoncée fin$ novembre par la Région Centre-Val de Loire sous le patronage du préfet de région, la création d’ici à 2025 de 30$centres de santé pilotés par 150$médecins salariés de la collectivité est évidemment la plus emblématique. François Bonneau, son président, qui précise que l’objectif n’est pas de concurrencer la médecine libérale, met en avant la nécessité de couvrir médicalement les endroits où le défaut de praticiens est flagrant. Certains départements de la région, le Cher, l’Indre et le Loir-et-Cher notamment, sont ainsi considérés comme peu a"ractifs par les nouveaux diplômés. L’opération expérimentale, une première en France émanant d’une région, s’avère d’une part coûteuse puisque générant un déficit d’environ 225$000 euros par an. Elle doit, d’autre part, être préalablement validée par L’État, car la Caisse d’assurance maladie assurera une partie de la rémunération des futurs médecins salariés via les remboursements de soins. Pour mieux mailler ses déserts médicaux, le Centre-Val de Loire favorise aussi la création de maisons de santé pluridisciplinaires dans les communes petites et moyennes. L’objectif est là aussi ambitieux puisque d’une centaine en 2018, ces dernières doivent passer en principe à 125 d’ici à fin 2021. Autre axe pour améliorer l’a"ractivité de ses territoires, la région demande dans la plate-forme une autorisation de sur-rémunération, prise en charge par Bercy, en faveur des médecins candidats à l’installation.
255 MÉDECINS DIPLÔMÉS PAR AN
Outre le manque d’a"ractivité, la pénurie constatée est également la conséquence du numerus clausus. Ainsi, seulement255médecinsenmoyenne sortent chaque année diplômés des facultés d’Orléans et de Tours. Pas de quoi combler les départs à la retraite, selon Anne Leclerc, la vice-présidente déléguée à la santé de la Région Centre-Val de Loire, qui a largement piloté la plateforme. La collectivité régionale estime que le chiffre de 340 postes formés et financés par l’État est nécessaire pour répondre correctement aux besoins de la médecine de ville, des cliniques privées et des hôpitaux.$