La menace plane aussi sur Manhattan
Si La!Nouvelle-Orléans pourrait être la première ville américaine rayée de la carte, elle n’est pas la seule. New York est également menacée. Au point que son maire, le démocrate Bill de Blasio, a annoncé, en mars 2019, un plan qui pourrait coûter 10 milliards de dollars pour sauver la métropole. Selon l’étude du projet Lower Manhattan Coastal Resiliency, 37!% des immeubles de la pointe de Manha"an pourraient être déstabilisés par d’immenses marées de tempête qui déferleraient sur la ville d’ici à 2050. Et, en 2100, le niveau de la mer pourrait monter de près de 2!mètres. « Le débat sur le changement climatique n’a plus cours ici, a déclaré le maire lors de l’annonce. La seule question qui se pose désormais, c’est où et à quelle vitesse nous allons bâtir des digues – notamment des barrières amovibles, qui pourraient être mises en place périodiquement à l’approche d’un ouragan – pour nous protéger de la montée des eaux et du prochain événemement climatique, inévitables. » D’autres éléments du plan incluent un mur qui ceinturerait Staten Island, dans la baie, et des dunes de sable pour protéger les Rockaways, au sud de Brooklyn.
WALL STREET EN DANGER
Cependant, certains experts doutent que Wall Street, le quartier des affaires, puisse être sauvé dans les décennies à venir!: trop bas, trop construit, trop peuplé, il compte des milliers d’immeubles où habitent près de 100$000!personnes et des bureaux qui fournissent un demi-million d’emplois à ceux qui viennent y travailler grâce à un réseau de transport très dense.
Pour l’heure, les habitants, notamment ceux qui sont tout près de la mer, comme à Howard Beach, près de l ’ a é r oport Kennedy, à Brooklyn, reconstruisent après chaque ouragan. Ils se souviennent de Sandy, qui a paralysé la ville en octobre 2012. « J’ai eu deux mètres et demi d’eau chez moi. Heureusement que l’administration et les assurances m’ont aidée », raconte Theresa Bartol, une artiste dont certains des tableaux ont été détruits par le passage de Sandy. Et encore, sa maison est quelque peu abritée. Le long de Cross Bay Boulevard, plus proche de la mer, les restaurants, les supermarchés, les immeubles ont tous été endommagés et fermés pendant de longs mois. Quant au Wharf, un restaurant de poisson implanté directement sur la plage, il a été littéralement « liquidé » par les eaux. « Mais, ensemble, nous avons reconstruit, déclare fièrement Jo-Anne, qui y travaille. Ici, il y a un vrai sens delacommunauté. » SiManha"an est peuplé d’électeurs en majorité démocrates, aux confins de la Grosse Pomme, à Howard Beach, les citoyens sont plutôt conservateurs, et le drapeau américain flotte sur la plupart des maisons. Jo-Anne fait partie de ceux qui ne croient qu’aux caprices, fréquents, de la nature. « Nous avons eu Irene en 2011, Sandy en 2012, dit-elle. Et il y en aura d’autres, c’est comme ça. » Pas question de partir. À moins que la nature ne la chasse un!jour…! !
I.F., À NEW YORK