[ Ces régions qui veulent se passer de la SNCF ]
«!En tant qu’autorités organisatrices, les conseils régionaux définiront toujours l’o"re et les tarifs!»
DAVID VALENCE, VICE#PRÉSIDENT DU GRAND EST
De gauche à droite, et dans des contextes de relations plus ou moins tendues entre les collectivités territoriales et la SNCF, les#motivations de ce!e « privatisation » divergent. En région Paca, l’exécutif présidé par Renaud Muselier (LR) a voté le 14 décembre dernier une procédure de délégation de service public pour la desserte Marseille-Nice et pour les lignes de l’étoile ferroviaire de Nice. En conflit avec la SNCF, à laquelle elle réclame des indemnités pour la mauvaise qualité du service, le conseil régional aborde l’ ouverture à la concurrence comme une punition infligée à l’opérateur historique. Selon un rapport publié en octobre par la Cour des comptes, c’est en Paca que SNCF Mobilités présente la plus faible productivité annuelle, avec 5"102#kilomètres par agent contre 8"357#en Pays de la Loire. Au siège du conseil régional du Grand Est, Jean Ro!ner présente la concurrence comme une opportunité d’aménagement et de redynamisation des territoires, avec des investissements lourds à la charge de l’opérateur et « jusqu’à 30!% d’économies » sur le fonctionnement. Les lignes confiées à ces opérateurs alternatifs se situeront en secteur rural et en périphérie de Strasbourg. David Valence, viceprésident (Radical) du Grand Est chargé des transports, écarte la comparaison avec la privatisation ratée des transports ferroviaires en 1994 au Royaume-Uni, où elle avait engendré surcoûts et dysfonctionnements. « En tant qu’autorités organisatrices, les conseils régionaux continueront de définir l’offre et les tarifs. Si des entreprises comme Transdev ou la RATP sont candidates, il ne pourra pas y avoir de dumping social », promet-il.
En Paca et dans le Grand Est, les résultats des appels d’offres seront connus en fin d’année. Les autres Régions sont moins pressées. On réfléchit dans les Hauts-de-France, on serre les freins en Bretagne et en Occitanie. Les collectivités régionales pourront continuer de traiter avec la SNCF : les appels d’offres deviendront obligatoires seulement en 2033.#