L’Afrique décolle
Lors de la séquence qui a vu, à la fin du $$ e !siècle, le
mouvement de la mondialisation se développer grâce à l’assouplissement des barrières commerciales sous l’égide de l’OMC, l’Afrique était le seul continent qui ne bénéficiait pas de ce$e dynamique. Cela avait conduit le célèbre hebdomadaire britannique The!Economist à titrer en 2000 une de ses couvertures « L’Afrique, le continent sans espoir ». Depuis, la situation a changé. Alors même que l’économie mondiale ralentit, notamment en raison des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis et d’un retour au protectionnisme un peu partout, l’Afrique décolle. Région la plus pauvre du monde, l’Afrique subsaharienne (46!pays abritant une population de plus d’un milliard de personnes) peut espérer un avenir ne$ement plus prome$eur. Ainsi, entre 2001 et 2018, son PIB est passé, selon la Banque mondiale, de 378,5!milliards de dollars à 1#710!milliards de dollars, soit une hausse de quelque 351#%#! Et le PIB par habitant exprimé en parité de pouvoir d’achat est passé, durant la même période, de 2#065!dollars à 3#987!dollars, soit une augmentation de 93#%.
L’un des indicateurs qui traduit ce$e diminution de la pauvreté est celui de la mortalité infantile, dont le taux est tombé de 89,6!pour 1#000 à 52,7. Dans le même temps, le taux d’alphabétisation des personnes âgées de plus de 15!ans passait de 55,67#% à!65,7#%, ce qui, rapporté à la population, se traduit par plus de 130!millions de personnes supplémentaires qui savent lire et écrire.
Enfin, dernier indicateur qui manifeste que la situation s’améliore, l’espérance de vie entre 2001 et
2018 est passée de 50,75!ans à 60,88!ans%! L’une des raisons avancées pour expliquer ce$e amélioration est la sortie d’économies administrées, souvent inspirées par le marxisme durant la période de décolonisation, avec le soutien de l’Union soviétique. En effet, la libéralisation des économies de la région a contribué au développement, en favorisant le libre-échange, les droits de propriété, la baisse de la corruption… L’une des manifestations importantes de ce$e tendance est l’adoption, à la mi-2019, d’un accord sur la création d’une Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui regroupe 55!pays dont l’Algérie, signataire en décembre dernier. Cet accord devrait, selon l’Onu, accroître les échanges commerciaux interafricains de 50#%, grâce à une réduction des tarifs douaniers de 90#%. Ce$e tendance positive va-t-elle s’intensifier#? Oui, selon The!Economist, qui a changé d’avis sur l’avenir du continent. Ne titrait-il pas l’une de ses couvertures en mars 2019 « La nouvelle ruée vers l’Afrique » , constatant que ces pays a$irent désormais de plus en plus d’investisseurs étrangers#? Et, ce$e fois, ce sont les Africains eux-mêmes qui devraient en profiter.!