Toulouse planche sur l’écoconduite aérienne
INNOVATIONS
Ce n’est pas un hasard si la Ville rose a été choisie pour lancer l’appel à manifestation d’intérêt sur les biocarburants. La capitale de l’aéronautique regorge d’initiatives pour améliorer l’empreinte carbone du secteur.
Si les compagnies aériennes veulent continuer d’exister, elles n’ont d’autre choix que de rendre plus propre leur activité, sous peine d’être mises de côté par les voyageurs. Face à ce constat, Toulouse, dont l’économie dépend grandement de ce secteur, se penche sur la question depuis plusieurs années. Ainsi, quelques initiatives ont émergé, à l’image de la start-up OpenAirlines, qui propose aux compagnies, depuis 2009, un logiciel d’écoconduite pour leurs pilotes. Son système Sky
Breathe permet un écopilotage des avions grâce aux données recueillies pendant les vols. L’économie de carburant avoisine les 5!%. Une nouvelle version du logiciel actuellement en cours de développement visera à donner des conseils d’écoconduite dans le cockpit, en cours de vol, pour améliorer ainsi l’économie de carburant réalisée.
Déjà plus d’une trentaine de compagnies ont adopté le produit d’Alexandre Feray, le fondateur OpenAirlines, et de sa quarantaine de collaborateurs, qui veulent conquérir par ailleurs le continent asiatique.
PUREFLYT, LE FMS SIGNÉ THALES
Dans ce même objectif de réduction de la consommation de kérosène, le groupe Thales travaille, au sein de son site Eisenhower, l ui a ussi à Toulouse, sur un prochain
Flight Management System (FMS) du nom de PureFlyt. « Ce FMS a été conçu pour pouvoir accueillir toutes les évolutions logiciel. Vous avez également la possibilité de vous interfacer avec des systèmes externes, au sol, pour obtenir des informations supplémentaires pendant le vol. Le pilote restera le seul décideur à bord, mais le système lui proposera des stratégies aériennes optimisées. Les minutes de vol que nous allons gagner seront extrêmement importantes face à la congestion du trafic aérien. Cela perme!ra d’économiser quelques dizaines de kilos de carburant par vol, et cela réduira donc les émissions de gaz à effet de serre », analyse Laurent Lenoir, le directeur du site toulousain de Thales. Le groupe, qui va entamer prochainement la phase de vols d’essai après avoir testé son FMS sur simulateur, espère sa mise en service pour 2024 au sein de plusieurs compagnies.
LE FUTUR AVION HYBRIDE D’AIRBUS
De son côté, l’avionneur européen Airbus travaille sur un projet de démonstrateur à motorisation hybride, du nom de E-Fan"X, après avoir abandonné en 2017 l’idée d’un avion tout électrique. Le projet, à terme, est d’intégrer ce prototype dans les futurs aéronefs. Pour tester l’E-Fan X, les ingénieurs vont utiliser un avion de taille moyenne, un BAe 146, où l’un des quatre réacteurs sera remplacé par un moteur électrique d’une puissance de 2 mégawa#s.
« L’E-Fan X est un pur banc d’essai volant qui a pour but de faire arriver plus rapidement à maturité des briques technologiques. L’intérêt est de voir où les systèmes électriques apportent le plus de bénéfices, par exemple en matière de réduction de consommation de carburant, pour les intégrer dans de futurs produits », avance Olivier Maillard, le directeur du programme. Le premier vol de l’E-Fan X est a#endu en 2020, au plus tard en 2021.
« Le FMS PureFlyt permettra d’économiser quelques dizaines de kilos de carburant par vol » LAURENT LENOIR, DIRECTEUR DU SITE TOULOUSAIN DE THALES