La Tribune Hebdomadaire

Le carnaval de Nice, un vecteur d’a!ractivité… et d’exportatio­n

- LAURENCE BOTTERO

ALPES!MARITIMES Tous les mois de février, chars et grosses têtes défilent autour de la place Masséna et du jardin Albert-Ier, comme le veut la tradition depuis 1873. Mais, sous les batailles de fleurs, se cache un outil économique qui implique les entreprise­s locales et séduit jusqu’en Chine.

Dans quelques jours, Nice va célébrer la 136e édition du carnaval, dédié au «!roi de la mode!», Karl Lagerfeld. Un rendez-vous habituel, un rituel festif. Sauf que le carnaval est!passé à une autre dimension, bien plus économique.

Le carnaval fonctionne comme un écosystème. Avec ses règles et ses acteurs économique­s. Quatre sociétés, retenues par appel d’offres, se partagent, pour trois d’entre elles, la réalisatio­n des chars et, pour la dernière, des grosses têtes, fabricatio­n additive et conception 3D à l’appui. Aux «!ymagiers!», en revanche, revient la tâche « d’imaginer » les personnage­s, le contexte, le scénario. Un travail de création tenu en 2000 par le dessinateu­r de Charlie Hebdo, Tignous.

Et auquel se sont a"elés, ce"e année, huit heureux sélectionn­és, chargés de créer les personnage­s des 17 chars. C’est, au total, 80 entreprise­s, dont 50 venues du monde artistique, qui vivent, inventent, respirent, créent le carnaval de Nice. Mais l’événement est aussi un levier d’attractivi­té. Populaire, il est l’occasion idéale de toucher le touriste. « C’est un rendez-vous important au coeur de l’hiver pour combler un creux de fréquentat­ion », souligne d’ailleurs Rudy Salles, l’adjoint au maire niçois en charge du tourisme. Surtout que le public rajeunit, « se diversifie. On y vient en groupe, en famille mais on voit également une clientèle habituée aux quatre et cinq!étoiles participer davantage » . En 2019, 204#000 spectateur­s ont été recensés.

UNE MANIFESTAT­ION QUI S’EXPORTE EN CHINE

Une stratégie qui semble payer. Car, même si la clientèle est avant tout française, à 80#%, elle est aussi constituée de visiteurs originaire­s d’Italie, d’Angleterre, d’Irlande, d’Allemagne et de Russie. Surtout, le carnaval s’exporte. « Ce"e manifestat­ion est un atout majeur pour notre économie en hiver. Notre ambition est d’associer toute la ville à ce"e grande fête populaire, mais aussi d’exporter le carnaval à l’étranger comme nous l’avons fait en Chine en 2017 et en 2018#; ce qui a offert à Nice une publicité sans précédent, avec une couverture médiatique de plusieurs mois », indique Christian Estrosi, le maire de Nice. Car oui, les Chinois, amoureux de la Côte d’Azur, sont venus chercher l’exotisme azuréen. C’est d’abord avec la ville de Xiamen puis celle de Ningbo qu’un accord de coopératio­n a été conclu respective­ment en 2017 et 2018. Un écosystème donc, global, pluriel, qui génère 30 millions d’euros de retombées économique­s pour un budget de 6 millions d’euros, entraînant la création de 1#800 emplois directs. Surtout, le carnaval de Nice s’inscrit parfaiteme­nt dans les Carnaval Studies, ces réflexions menées par des chercheurs, comme le précise Nathalie Gauthard, enseignant­e-chercheuse en anthropolo­gie des arts vivants à l’Université Côte d’Azur (UCA). Le carnaval, fête populaire, levier économique et… sujet d’étude#!

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!VILLE DE NICE" Le carnaval de Nice (ici, lors de son édition 2019) entraîne chaque année la création de 1!800 emplois directs et génère 30"millions d’euros de retombées économique­s., Il se déroulera cette année du 15 au 29 février.

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