La Tribune Hebdomadaire

GoodBarber, champion mondial des applicatio­ns sans code

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AJACCIO

Créé en 2011 en Corse, GoodBarber s’est fait un nom dans le secteur des «!apps builders!» qui lui permet d’a"cher un chi#re d’a#aires annuel de 4 millions d’euros.

La révolution numérique 3.0 ne semble pas déferler sur la Corse, dernière région française en matière de R!&!D. Dans c e t é c o s y s t è me f r a g i l e , GoodBarber, une entreprise insulaire implantée à Ajaccio depuis 2011, se positionne sur la haute marche du podium internatio­nal des «" apps builders"», ces outils qui permettent de fabriquer soimême une applicatio­n, sans pour autant que l’utilisateu­r soit un petit génie du code informatiq­ue ou"n’ait recours à un développeu­r. L’entreprise revendique de diviser par vingt le coût de possession d’une applicatio­n (dont le prix peut varier de 1 !000 à 120!000 euros aujourd’hui), grâce à une « plateforme accessible dans le!monde et traduite en 28!langues » .

30!000 APPS PUBLIÉES ANNUELLEME­NT

C’est en surmontant les contrainte­s locales et physiques que GoodBarber a pu croître et afficher un chiffre d’affaires annuel de 4 millions d’euros. «!Pour développer une activité informatiq­ue dans une région excentrée comme Ajaccio, il est difficilem­ent envisageab­le d’adopter le modèle d’une société de service et d’ingénierie informatiq­ue (SSII). Avec l’arrivée de l’iPhone, il y a dix ans, au moment où les premières applicatio­ns étaient créées justement par des SSII, nous avons créé GoodBarber, le premier générateur d’applicatio­ns mobiles en mode SaaS [So%ware as a service, logiciel en tant que service, ndlr], afin de perme#re à n’importe qui de créer son app, où qu’il se trouve dans le monde », raconte Jérôme Granados, 41 ans, associé, directeur marketing et centralien de formation. «!Cette démocratis­ation des apps permet d’accéder à une! audience importante jusqu’alors inaccessib­le », poursuit-il, depuis les locaux ajacciens de Campusplex, un écosystème de start-up dont GoodBarber a été l’initiateur et qui fait figure aujourd’hui de locomotive locale. Entre deux réunions en visioconfé­rence avec la quarantain­e de jeunes collaborat­eurs basés essentiell­ement à Ajaccio et répartis dans les trois bureaux internatio­naux, (deux au Portugal et un à New"York), le directeur marketing dénombre annuelleme­nt plus de 30!000 applicatio­ns publiées, soit « 40 millions d’installati­ons et plus de 3,8 milliards de pages vues » .

«!La distributi­on d’une applicatio­n au grand public n’est pas libre et immédiate et demande des compétence­s particuliè­res », développe-t-il, dénombrant 4!000" clients, dont des « médias, des ONG, des clubs sportifs, des université­s ou encore des commerces de proximité » . La cible principale (85"%) est le «"Business to Consumer"», ou BtoC, ce qui désigne dans le catéchisme du village mondial, les particulie­rs, les entreprene­urs et les PME. L’autre part est constituée par des revendeurs de la technologi­e pour leurs propres clients, essentiell­ement des agences web.

UNE INTERFACE MONÉTISABL­E

Pour tenir le pari de l’innovation perpétuell­e, l’entreprise a affiché dès l’origine un esprit « pionnier » afin de s’inscrire de plein droit dans la « passion economy », qui vise à affranchir des contrainte­s techniques des usagers spécialisé­s dans un domaine afin qu’ils puissent diffuser et vivre pleinement leur passion. L’app est alors accessible dans une interface monétisabl­e (applicatio­n, blog ou site), directemen­t en lien avec le consommate­ur qui communique principale­ment depuis son smartphone. « Dans le monde, 63$% de la navigation web se fait via un mobile », rappelle Jérôme Granados qui "trace le nouveau challenge de GoodBarber qui tient lieu de slogan : « Apporter aux commerçant­s indépendan­ts une applicatio­n capable de rivaliser avec les grandes marques pour un coût de possession divisé par dix. »

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