[ À Nice, un troisième mandat à la portée de Christian Estrosi ]
«!Christian Estrosi mène largement le rapport de force électoral. Il fait même mieux qu’en 2014!»
FRÉDÉRIC DABI,
DG ADJOINT DE L’IFOP
Un schéma somme toute pas très éloigné de ce qui se pressent sur le terrain. La seconde position du RN n’est pas étonnante. On aurait presque pu s’a!endre à un score plus élevé. Mais la personnalité de Philippe Vardon, ancien responsable du Bloc identitaire niçois, membre du bureau national de RN et élu à la Région Sud, est clivante. C’est presque la même analyse pour expliquer le bon score de la liste EELV que mène Jean-Marc Governatori avec Julie!e Chesnel. Si ce!e dernière est inconnue des électeurs, ce n’est pas le cas de JeanMarc Governatori, ex-chef d’entreprise, fortuné, engagé en politique dès 1980 après avoir revendu ses entreprises, mais qui, ici, bénéficie clairement de l’étique!e Europe Écologie-Les Verts et de l’engouement général des citoyens pour le sujet écologie. Étonnant est le pourcentage recueilli par Patrick Allemand. Crédité de 7"%, il s’agit quasiment d’une gifle pour celui qui a été le patron du Parti socialiste dans le département et le premier vice-président à la Région sous l’ère Vauzelle. Une époque pas si lointaine, pourtant. Avec le même pourcentage de 7"%, Mireille Damiano et La France insoumise sont sans doute l’une des surprises de ce sondage.
Un sondage qui dit aussi beaucoup sur l’électorat de Christian Estrosi. Qui plaît autant aux 35 ans et plus qu’aux moins de 35 ans. Autant aux actifs qu’aux inactifs. Et qui concentre autant d’électeurs de François Fillon (72"%) au premier tour de la présidentielle de 2017 que d’électeurs d’Emmanuel Macron, (68"%). Allant jusqu’à picorer 27"% des électeurs de Marine Le Pen. Alors que du côté de Philippe Vardon, c’est limpide#: 9"% des électeurs de François Fillon se tournent vers lui ainsi que 61"% des sympathisants de Marine Le# Pen. Aucune réserve de voix ailleurs. Du côté de Jean-Marc Governatori, on ratisse chez Benoît Hamon (61"%), Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Et si#Christian Estrosi n’a!eignait pas la majorité absolue"? Quid en cas de triangulaire"? On verrait alors la liste du maire sortant atteindre 60"% des#suffrages, EELV grimpant à 23"% et le RN a!eignant 17"%. «Christian Estrosi mène largement le rapport de force électoral. Il fait même mieux qu’en 2014 »,
analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop qui note par ailleurs une décomposition du champ électoral avec « une gauche émie!ée, un niveau bas du PS, au coude à coude avec la liste de La France insoumise » et un Rassemblement
national « en retrait par rapport à 2014. Comme dans beaucoup de villes, les maires sortants ont l’avantage. Leur candidature a une valeur rassurante. Christian Estrosi a!rape tout, il capitalise fortement sur son bilan. Il serait surprenant que son score lors du premier tour soit sous la barre des 40"% de suffrages. Tout comme il serait surprenant de voir un second tour s’envisager. »
Des données qui, au-delà de conforter le maire de Nice, doivent être lues à l’aune d’un mouvement plus large, qui se ressent dans toutes les régions, celle de la montée des préoccupations environnementales. À Nice, toutes les listes ou presque (5 sur 8) se revendiquent d’un mouvement écologique ou paysan. Christian Estrosi lui-même insiste sur sa volonté de verdir encore plus la ville. Le principal enseignement est peutêtre bien là…