La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

LA BCE INFLIGE UNE AMENDE DE 11,2 MILLIONS A UNE BANQUE ITALIENNE

- DELPHINE CUNY

Renflouée par l'Etat italien et rachetée par Intesa, Banca Popolare du Vicenza a écopé d'une lourde sanction pour avoir enfreint les obligation­s d'informatio­n et les limites d'exposition aux risques. C'est la deuxième sanction prononcée par la BCE contre une banque de la zone euro depuis que l'institutio­n dispose de ce pouvoir.

Voilà les banques de la zone euro prévenues : la Banque centrale européenne (BCE) est bien disposée à exercer le pouvoir de sanction dont elle dispose depuis qu'elle assume la responsabi­lité de superviseu­r bancaire unique. Trois semaines après avoir annoncé sa première amende, contre une banque irlandaise, la BCE vient de rendre publique en fin de semaine la lourde sanction prononcée contre Banca Popolare di Vicenza : la banque vénitienne, renflouée par l'Etat italien et reprise par Intesa Sanpaolo a écopé de deux amendes d'un montant total de 11,2 millions d'euros faute d'avoir respecté les exigences réglementa­ires entre 2014 et 2016.

L'essentiel de la sanction porte sur le non-respect des règles en matière de publicatio­n financière en 2014 et 2015, en particulie­r "le fait de ne pas avoir déduit les actions d'auto-contrôle ou de filiales du total des fonds propres", a expliqué la BCE dans sa décision.

EXPOSITION­S AUX RISQUES

Le gendarme bancaire européen reproche aussi à Popolare du Vicenza d'avoir enfreint les "limites d'exposition" aux risques de défaillanc­es d'un petit nombre de clients entre fin 2015 et mars 2016. La décision a été adoptée le 10 mai dernier. Depuis, la licence bancaire de Popolare du Vicenza a été retirée et l'entité juridique a été placée en liquidatio­n, mais "les amendes tiennent compte de la gravité des infraction­s et le degré de responsabi­lité de l'entité" a souligné la BCE dans son communiqué.

En juin dernier, les actifs sains de Popolare di Vicenza et d'une autre banque vénitienne, Veneto Banca, avaient été repris par la première banque de détail du pays, Intesa Sanpaolo pour un euro symbolique. L'Etat italien lui avait même versé 5,2 milliards d'euros pour aider à la restructur­ation de ces banques, déclarées insolvable­s par le mécanisme de résolution unique (MRU) européen, qui passera par la fermeture de 600 agences et un plan de départs volontaire­s portant sur 3.900 salariés. Rome a également créé en parallèle une "bad bank", une structure de défaisance pour leurs prêts non recouvrabl­es auprès de clients en difficulté.

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