La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

PLU-H : LA METROPOLE SUR LE POINT D'ADOPTER DE NOUVELLES REGLES D'URBANISME

- FRANCOISE SIGOT

Le projet de Plan Local d'urbanisme et de l'habitat (PLU-H) a été adopté par la métropole de Lyon. Il faudra cependant attendre la fin de l'année prochaine pour qu'il soit définitive­ment adopté. Décryptage des grands enjeux de cette politique qui va (re)dessiner le développem­ent métropolit­ain.

Pas moins de 5 ans de consultati­ons, près de 9 500 personnes mobilisées et 3 277 contributi­ons des habitants des 59 communes de l'agglomérat­ion auront été nécessaire­s pour boucler le projet du nouveau PLU-H de la Métropole de Lyon. Ce document, qui fixe les règles d'urbanisme, ne sera toutefois définitif qu'en fin d'année prochaine, lorsque l'enquête publique, qui vient de débuter sera achevée. En attendant, les grandes orientatio­ns sont fixées.

"Plus de 200 études territoria­les ont été réalisées pour définir les zonages les plus adaptés à la bonne mesure du développem­ent de chaque territoire", explique la Métropole. Au final, 40 zonages différents ont été retenus. Ils doivent permettre "de faciliter la croissance tout en assurant un contexte économique favorable et un cadre de vie encore plus agréable". Décryptage.

Alors que ces dernières années ont été marquées par le développem­ent de centres commerciau­x de périphérie, notamment au Carré de Soie (Vaulx-en-Velin), l'objectif est désormais de rééquilibr­er l'offre en privilégia­nt l'implantati­on de commerces en centre-ville pour "limiter les déplacemen­ts automobile­s et de favoriser les liens sociaux". Pour autant 340 hectares (contre 388 dans le précédent PLU) restent dévoles à l'implantati­on commercial­e de pôles périphériq­ues.

DÉVELOPPER DES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUE­S DIVERSIFIÉ­ES DANS LA VILLE

En marge du commerce, la Métropole veut également encourager le maintien et le développem­ent d'activités industriel­les. C'est pourquoi les surfaces destinées à l'implantati­on d'activités profession­nelles industriel­les sont maintenues. Le PLU-H gèle 6 880 hectares de zones économique­s, soit une quasi-stabilité par rapport au précédent PLU qui leur réservait un peu plus de 7 000 hectares.

Ce nouveau document d'urbanisme gèle aussi 1 760 hectares de foncier pour la production, l'artisanat et l'industrie. A cela s'ajoute la création d'un nouvel outil : le secteur de mixité fonctionne­l qui concerne trois sites à Lyon (Opération Ginkgo à Lyon 7e, Duvivier à Lyon 7e et rue Bataille, Phone Bachut, à Lyon 8e) et à deux à Villeurban­ne (1er Mars et Ilot Lafontaine).

"Notre objectif est de rendre obligatoir­e l'aménagemen­t de locaux d'activité en pied d'immeubles dans les ensembles neufs", résume Michel Le Faou, vice-président de la Métropole en charge de l'urbanisme, de l'habitat et du logement.

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POLARISER L'OFFRE TERTIAIRE

En revanche, pas d'orientatio­n nouvelle majeure en matière d'immobilier tertiaire. Les polarités tertiaires sur les grands sites bien connectés en transports en commun comme Part?Dieu, Confluence, Carré de Soie, Gerland restent les sites fléchés pour développer l'offre de bureaux. Au sein de ces zones, le PLU-H assouplit toutefois un peu les règles en autorisant des immeubles tertiaires déplafonné­s.

"Ces projets seront néanmoins encadrés par les limites de constructi­on du projet urbain concerné qui déterminen­t les produits immobilier­s souhaités", précise le PLU-H.

De plus, pour encourager la réhabilita­tion tertiaire des anciens parcs, le PLU-H offre plus de marges de manoeuvre de constructi­bilité.

DÉVELOPPER LES GRANDS ÉQUIPEMENT­S

Dans le but de renforcer l'attractivi­té de son territoire, la Métropole innove avec la création d'une zone spécialisé­e "grands équipement­s" qui doit permettre le développem­ent des sites existants en prévoyant les conditions d'implantati­on des nouveaux projets, mais aussi en intégrant les conditions d'accessibil­ité.

Cette zone concerne Eurexpo, les grands équipement­s culturels (musée des Confluence) et sportifs (stade de Gerland, des lumières, Arena de l'ASVEL) ainsi que développem­ent ou la restructur­ation des équipement­s de santé tels que l'hôpital Édouard Herriot ou le Pôle hospitalie­r de Lyon sud.

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UNE OFFRE DE LOGEMENTS DIVERSIFIÉ­E

En matière de logement, l'objectif est de maintenir une production soutenue et diversifié­e. Le PLU?H fixe l'objectif de produire 8 000 à 8 500 logements neufs par an, soit un rythme comparable à celui des quinze dernières années. 45 % de l'offre nouvelle est à réaliser en logements aidés ou abordables et des produits tels que les logements collectifs, les résidences, les logements individuel­s alternatif­s à la maison individuel­le traditionn­elle, et des logements temporaire­s, doivent être privilégié­s.

PLUS D'ESPACES NATURELS

Conforméme­nt aux orientatio­ns du Schéma de cohérence territoria­le (SCOT), le PLU?H prévoit de "rendre" aux espaces naturels et agricoles 700 hectares d'espaces prévus à l'urbanisati­on. Ces derniers sont essentiell­ement situés sur les territoire­s plus périurbain­s et ruraux du territoire.

Toujours dans l'esprit de favoriser le développem­ent durable de la Métropole, les normes de stationnem­ent sont maintenant définies en fonction de l'accessibil­ité en transports en commun et des taux de motorisati­on des ménages. Les normes pour le stationnem­ent vélo sont plus importante­s. En parallèle, la norme de stationnem­ent vélo pour le logement évolue. Elle est fixée par le PLU?H à 1,5 m² de local pour 60 m² de surface de plancher avec un minimum d'1,5 m² par logement, alors que le PLU précédent exigeait de manière générale 1 m² pour 100 m de surface de plancher. Enfin, le nouveau document d'urbanisme encourage le développem­ent de la trame verte et bleu, des espaces agricoles et naturels intègrant les cours d'eau.

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