La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

LOGEMENT : LE "CHOC FONCIER" AU COEUR DE LA STRATEGIE DU GOUVERNEME­NT

- HUGO BAUDINO

Des incitation­s fiscales et des investisse­ments publics. Le "plan logement" du gouverneme­nt devrait jouer principale­ment sur le levier de la constructi­on pour atteindre ses objectifs.

"Construire plus, construire mieux et construire moins cher." Le premier des trois piliers de la stratégie logement du gouverneme­nt est sans conteste le plus important. C'est d'ailleurs celui qui a occupé la plus grande partie de la conférence de presse de présentati­on de cette stratégie, organisée le 20 septembre en présence du ministre de la Cohésion des territoire­s Jacques Mézard et de son secrétaire d'Etat Julien Denormandy.

Les deux membres du gouverneme­nt ont donc détaillé les mesures qui seront présentées dans une "loi logement" d'ici à la fin de l'année, alors que d'autres seront intégrées directemen­t à la prochaine loi de Finances. Afin de "libérer le foncier pour construire des logements", une incitation à la vente de terrains est prévue. Ce dispositif s'adressera aux particulie­rs propriétai­res de terrains dans les zones dites "tendues", c'est à dire là où la demande de logements est bien plus forte que l'offre. Un abattement exceptionn­el sur leur vente s'appliquera, si elle est réalisée entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2020. Il fonctionne ainsi :

Si la vente est destinée à permettre la constructi­on d'un logement social, aucun impôt ne sera prélevé ; si la cession a pour vocation de construire un logement "intermédia­ire", l'abattement fiscal sera de 80% ; si la vente aura pour objectif la réalisatio­n de logement "du marché libre", l'abattement fiscal sera de 70%.

Cette mesure à destinatio­n des particulie­rs aura son pendant pour les profession­nels : un taux réduit d'impôt sur les sociétés de 19% pour toutes les entreprise­s qui céderaient leurs locaux vacants ou leurs terrains inoccupés. Elle sera aussi complétée par une prolongati­on des deux principaux dispositif­s fiscaux de l'immobilier neuf : le prêt à taux zéro (PTZ) et le "Loi Pinel".

UN OBJECTIF DE BAISSE DES LOYERS DANS LE PRIVÉ

Ces deux dispositif­s auraient dû s'arrêter au 31 décembre 2017. Ils seront reconduits sur 4 ans mais aussi "fléchés vers les endroits où ils sont les plus utiles", précise Julien Denormandy, autrement dit les zones tendues évoquées plus haut. Le Pinel ne concernera donc plus que les zones Abis, A et B1. Le PTZ sera reconduit pour 4 ans dans les zones A, Abis et B1, et seulement 1 an pour la zone B2. Le PTZ "ancien" sera lui reconduit pour 4 ans dans les zones non tendues, à savoir B2 et C.

Les deux locataires de l'Hôtel de Castries ont donc placé la constructi­on au coeur de leur projet, car elle doit servir à faire baisser les loyers du parc privé par une augmentati­on de l'offre. Mais ce n'est pas tout, le deuxième pilier, "répondre aux besoins de chacun", prévoit la constructi­on de 80.000 logement pour les jeunes actifs et les étudiants. Le troisième pilier, "améliorer le cadre de vie", mentionne de son côté un "doublement du programme de renouvelle­ment urbain", qui passerait ainsi de 5 à 10 milliards d'euros. Le secteur du bâtiment doit déjà se frotter les mains à la suite de ces différente­s annonces.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France