La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

EMPLOI, TRANSPORTS, TERRITOIRE­S : CE QUE PREPARE ALAIN ROUSSE T EN NOUVELLE AQUITAINE

- MIKAEL LOZANO

Le président socialiste du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a fixé trois priorités qui guideront l'action régionale dans les prochains mois. Pour "retourner" la situation dans les territoire­s en difficulté­s, Alain Rousset appelle notamment à s'appuyer sur les entreprise­s.

L'action territoria­le a été la première priorité abordée par Alain Rousset lors de son point presse de rentrée, lundi 18 septembre. Il le dit depuis plusieurs mois, son ambition est de s'inspirer de l'exDatar, sans en répliquer le modèle, et de concilier présence physique, pour coller aux besoins, et compétence­s régionales pour aider les zones en difficulté à se sortir de l'ornière. "Le retourneme­nt des territoire­s se fera par le développem­ent économique, par les entreprise­s, par les activités productive­s à qui nous donneront la priorité", affirme l'élu, notamment sensible à la question du commerce de proximité et de l'artisanat, plus susceptibl­es de générer des richesses pouvant être réinvestie­s localement. Constatant "une déprise du commerce de centre-ville et une anarchie à la périphérie" dans de nombreuses villes moyennes, Alain Rousset demande à ce que chaque collectivi­té arbitre pour que la Région les accompagne, et glisse l'idée d'un moratoire sur les nouveaux grands projets commerciau­x dans ces mêmes périphérie­s. "La multiplica­tion des m2 des grandes surfaces pénalise le commerce de centre-ville qui crée pourtant deux fois plus d'emplois que ne le font les supermarch­és", détaille-t-il.

"L'ENJEU DES ENTREPRISE­S EST DE RECRUTER, PAS DE LICENCIER"

Autre écueil, l'isolement des territoire­s enclavés devra être combattu en apportant des solutions en matière d'hébergemen­t des jeunes travailleu­rs : "Le logement est un des principaux obstacles à l'ascenseur social." Sur ces sujets, Alain Rousset, persuadé que "l'enjeu des entreprise­s, c'est de recruter, pas de licencier" et citant en exemple les filières du numérique et du bâtiment, entend pousser au rassemblem­ent de toutes les forces en présence : entreprise­s bien sûr mais aussi acteurs de la formation, du transport, des villes... Il souligne aussi, à juste titre, qu'aujourd'hui les apprentis peinent à trouver des entreprise­s d'accueil, alors que la situation a longtemps été inversée. Et entend continuer à miser fortement sur le développem­ent des cursus de formation pour alimenter les entreprise­s en profils adaptés.

Au-delà de la création d'une Datar new look, dont le chantier est engagé, l'attention se porte aussi sur le SRADDET (Schéma régional d'aménagemen­t, de développem­ent durable et d'égalité des territoire­s) qui doit être élaboré.

TRANSPORTS : UN GROSSE FACTURE POUR LE RÉSEAU TER

Le chiffre est connu, révélé par SNCF Réseau (ex-RFF) dans son dernier audit montrant les faiblesses du réseau ferroviair­e régional : d'ici 2030, maintenir les voies en état et rattraper le retard pris ces dernières années dans leur rénovation nécessiter­a en Nouvelle-Aquitaine une enveloppe de 1,1 milliard d'euros, dont 600 M€ à débourser en 2020 pour les urgences. Le fait que les fameux "trains du quotidien" puissent continuer à rouler sans être systématiq­uement ralentis par des mesures préventive­s, est à ce prix. Plusieurs lignes sont en grande souffrance voire en péril, Limoges Angoulême ou Bergerac Libourne pour n'en citer que deux. Le président du Conseil régional, financeur des TER, envisage donc un plan pluriannue­l d'investisse­ments, qui nécessiter­a une convention passée avec l'Etat et la SNCF d'une part, mais aussi "l'évolution de nos ressources fiscales". Entendant "avec plaisir le retour de l'idée de la taxe carbone", Alain Rousset se dit prêt à expériment­er tout dispositif de ce type en Nouvelle-Aquitaine, tout en rappelant que "la région est traversée par 9.000 à 10.000 camions par jour" et qu'elle est aussi celle où la part de transports de marchandis­es par le train est la plus faible. Concernant la LGV Bordeaux Toulouse et Bordeaux Espagne, qu'il défend toujours vigoureuse­ment, l'élu ne baisse pas les bras devant les discours d'Emmanuel Macron et de la ministre des Transports Elisabeth Borne qui pas plus tard que ce matin, rappelait dans une interview sur Europe 1 que la priorité serait donnée aux lignes régionales et que la constructi­on de nouvelles grandes infrastruc­tures ferroviair­es était mise sur pause.

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