La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

TOGO : L'OPPOSITION SE MOBILISE CONTRE LA TENUE DU REFERENDUM

- EMMANUEL ATCHA

« Nous ferons en sorte qu'il n'y ait pas de référendum », a clamé ce week-end Jean-Pierre Fabre, leader de l'opposition togolaise, lors de la première manifestat­ion de l'année des quatorze partis de l'opposition. Selon Fabre, le pouvoir qui a aussi appelé à des manifestan­ts dans la rue ce samedi 13 janvier joue à «la diversion» pour imposer le référendum.

La coalition des quatorze partis de l'opposition togolaise vient de dénoncer l'éventualit­é d'organiser un référendum pour régler la question des réformes constituti­onnelles. Par la voix du président de l'Alliance nationale pour le changement (ANC) et chef de file de l'opposition, Jean-Pierre Fabre, la coalition de l'opposition a prévenu le gouverneme­nt qu'elle fera tout son possible pour empêcher la tenue du référendum.

«Nous voulons les dégager et ils ne veulent pas. C'est une attitude normale. On verra s'ils vont organiser leur référendum. Nous ferons en sorte qu'il n'y ait pas de référendum», a déclaré JeanPierre Fabre.

Fabre a également dénoncé une «diversion dans le jeu» du gouverneme­nt qui lui aussi a «appelé ses partisans à descendre dans la rue pour imposer le référendum». Jean-Pierre Fabre fait ainsi allusion à la marche parallèle organisée par l'Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir, pour réclamer une accélérati­on du processus du référendum.

Mais «heureuseme­nt que ce peuple qui a courbé l'échine a redressé la tête et lutte pour la reprise en main de son destin. Et nous sommes certains que la victoire est imminente», a déclaré JeanPierre Fabre en a avançant que ces manoeuvres du pouvoir n'inquiètent en rien la coalition. «La particular­ité de la marche de ce jour (samedi, NDLR), c'est qu'elle se déroule un 13 janvier, une date funeste qui symbolise l'élan brisé d'un pays. C'est à cette date que la violence, le mensonge... ont fait leur entrée dans l'histoire politique de notre pays», a-t-il ajouté.

L'opposition maintient par ailleurs, la marche des femmes prévues pour ce 20 janvier. Pour Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatr­ice de la coalition, cette démarche reste légitime. «Ce que subissent les femmes au Togo, elles le subissent, quelles que soient leurs conditions. Voilà pourquoi elles doivent tout faire pour qu'il ait des perspectiv­es heureuses pour leurs enfants», a-telle expliqué, invitant toutes les femmes à se joindre à la lutte.

LES MILITANTS D'UNIR VEULENT ALLER VITE AU RÉFÉRENDUM

Les militants du parti au pouvoir étaient également ce samedi 13 janvier dans la rue de plusieurs villes du pays (Tsévié, Atakpamé, Soutouboua, Camba, Bassar, Kara et Dapaong) pour réclamer la tenue du référendum. Selon eux, la classe politique devrait privilégie­r la voie des urnes pour trouver une issue de la crise politique. «Nous exhortons la Commission électorale nationale indépendan­te à accélérer le processus d'adoption du calendrier des différente­s consultati­ons électorale­s annoncées par le président de la République », a lancé le premier vice-président national du parti UNIR, Adedze Kodzo.

Quant au gouverneme­nt, il déjà adopté un décret un décret fixant à 38 le nombre des Commission­s électorale­s locales indépendan­tes (CELI) et leurs ressorts territoria­ux, livrant ainsi un avant-goût des prochaines élections législativ­es et communales, sans pour autant se prononcer sur le projet de référendum constituti­onnel, noeud de la discorde entre pouvoir et opposition.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France