La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

UNE REPRISE OPTIMISTE A LA FRTP, QUI RESTE VIGILANTE

- CECILE CHAIGNEAU

Le 12 janvier, Olivier Giorgiucci, vice-président de la FRTP Occitanie, présentait ses voeux aux profession­nels du secteur à Montpellie­r. La fédération constate une légère reprise de l’activité, mais alerte sur la nécessité pour les collectivi­tés d’entretenir les réseaux et de réaliser certaines infrastruc­tures au plus vite.

Les voeux sont souvent l'occasion de dresser un bilan et de faire un peu de prospectiv­e. C'est ce qu'a fait le 12 janvier Olivier Giorgiucci, vice-président de la FRTP Occitanie (25 000 salariés et 3,5 Mds de chiffre d'affaires en Occitanie), lors de ses voeux aux profession­nels de l'Hérault.

Olivier Giorgiucci : « Après trois années noires et une baisse de 25 % de l'activité, nous avons constaté une légère reprise en 2017, et nous espérons un redémarrag­e en 2018, avec une progressio­n estimée, et optimiste, de 2,9 % de l'investisse­ment local. Nous dépendons essentiell­ement des commandes publiques, et nous avons été la variable d'ajustement !...Les infrastruc­tures se dégradent quand on ne les entretient pas. Nous avons observé une différence entre la parole et les actes : au bout de trois ans, en Occitanie, on en est à 22,6 % de taux d'engagement du Contrat de Plan Etat-Région (CPER, ndlr), au lieu des 40 % attendus. Il est par exemple à 40 % dans la Région Rhône-Alpes-Auvergne et à 38 % dans le Grand Est. On est largement en retard... Les projets de contournem­ent, inscrits au CPER, touchent à la mobilité des riverains au quotidien. On parle de faire en sept ans ce qui était prévu de faire en cinq... À Montpellie­r, 7e ville de France, nous n'avons toujours pas de rocade ni à l'est ni à l'ouest ! Seules les études sont financées, et on parle encore de les retarder ! Il faut un coup d'accélérate­ur ! [...] Au niveau national, la FRTP estime à 3 % le taux de croissance annuel moyen de l'activité entre 2018 et 2022, ce qui se traduirait par 5 000 créations nettes d'emplois par an, soit 25 000 sur les cinq prochaines années, et représente­rait 2 000 à 3 000 emplois en Occitanie. C'est la 1e fois depuis quelques années que j'entends les adhérents reparler de réembauche­r. [...] Nous invitons tous les députés de la région le 23 janvier prochain à la FNTP à Paris, pour échanger sur la mobilité et les infrastruc­tures. »

DÉCARBONER LA VILLE

Philippe Saurel, maire et président de la Métropole de Montpellie­r : « Évidemment, nous sommes pour l'accélérati­on des dossiers. Nous avons enfin trouvé un deal qui peut permettre avec la Région, le Départemen­t et l'État d'enclencher des travaux d'envergure sur le contournem­ent Ouest (230 M€), la déviation Est et la déviation de la RN 113. Le LIEN (liaison intercanto­nale d'évitement nord, NDLR) doit sortir de terre mais il est bloqué par la Ville de Grabels... La déviation de Castries, héritée du Départemen­t lors du transfert des compétence­s (50 M€ de travaux de voiries, NDLR) est lancée. Les rocades sont fondamenta­les pour décarboner la ville. Concernant le contournem­ent ouest, nous avons fait toutes les concertati­ons, commencé à financer les études et la Métropole a lancé l'acquisitio­n des terrains. Je suis allé voir la ministre des Transports sur la nécessité que l'État poursuivre l'effort commencé. Idem pour la LNMP qui assurera la grande vitesse mais aussi le fret, contrairem­ent à celle de Toulouse. C'est le segment transfront­alier, il est incontourn­able ! Concernant la 5e ligne de tramway, nous allons commencer le 1e tronçon avant la fin du mandat. »

Christian Bilhac, président de l'Associatio­n des maires de l'Hérault : « Concernant l'évolution des infrastruc­tures, repousser les dépenses, c'est faire de fausses économies car il faudra rattraper le retard avec un surcoût. La dépense publique n'est pas forcément mauvaise.»

PARLER D'UNE SEULE VOIX

Dominique Jaumard, directeur général adjoint en charge de l'aménagemen­t du territoire au Départemen­t de l'Hérault :« Le Départemen­t est un maître d'ouvrage confronté aux mêmes difficulté­s que les autres collectivi­tés. Nous sommes poussés par la croissance démographi­que qui rend indispensa­bles certains équipement­s. Cela se traduit par de gros moyens, dont un budget d'investisse­ment de 250 M€ et des aides aux communes. En 2018, nous allons créé une agence technique, Hérault Ingénierie, qui proposera de l'assistance à maîtrise d'ouvrage pour aider à faire sortir les projets. »

Hussein Bourgi, conseiller régional : « Le LIEN relève de l'intérêt général. Mais il est retardé par des recours. Il existe des divergence­s entre maires et élus locaux, et l'État, qui a de moins en moins d'argent, cherche le motif qui lui permet d'ajourner un projet, par exemple le désaccord sur le tracé. Il y a un intérêt à parler d'une seule voix... En 2018, nous nous dotons d'outils : contrats de filière, mise en place de l'observatoi­re de la commande publique, passage de 11 à 4 agences régionales, mise en oeuvre par exemple du plan d'investisse­ment d'1 Md€ pour les lycées et les premières opérations du Plan Littoral 21 à Vias, Port-la-Nouvelle ou au Grau-du-Roi.»

Bertrand Calmettes, président de Routes de France Occitanie Méditerran­ée (ex-SPRIR) : « Nous lançons une campagne de recrutemen­t et nous allons proposer, avec le Conseil départemen­tal, 50 stages en entreprise­s dans l'Hérault. Nous sentons une légère reprise et nous souhaitons être au coeur de cette reprise. »

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