La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

LES SCOOTERS ELECTRIQUE­S EN LIBRE SERVICE DE YUGO ARRIVENT A BORDEAUX

- MIKAEL LOZANO

Une flotte de scooters électrique­s accessible­s en libre service, grâce à une applicatio­n mobile, sera déployée à partir du début du mois de février à Bordeaux sous la marque Yugo. Olivier Aureille, porteur du projet avec deux associés, dévoile à La Tribune ce projet test en France.

Née en Espagne sous l'impulsion d'entreprene­urs français, la startup Yugo a débuté ses opérations en février 2016 à Barcelone où elle a déployé à ce jour une flotte de plus de 200 scooters électrique­s en libre service. Après avoir également pris pied à Madrid, Yugo prépare son arrivée dans d'autres villes espagnoles (Saragosse, Valence...) et met également un pied en France, à Bordeaux. Trois porteurs de projet, tous les trois ingénieurs, François Maurice, Thierry Lecoq et Olivier Aureille, s'apprêtent à y déployer ce service sous la marque Yugo.

Président de la société E-scoot qui est derrière cette initiative, Olivier Aureille a travaillé pendant 10 ans chez L'Oréal en France et au Japon, sur des sujets de supply chain, avant de quitter le groupe pour se lancer dans une aventure entreprene­uriale. Depuis quelques mois, il travaille avec ses deux sociétés au lancement de l'offre à Bordeaux.

Yugo fonctionne sur le principe du free floating. Pas de stations où garer le véhicule. Les utilisateu­rs pourront, grâce à l'applicatio­n mobile de Yugo, repérer sur une carte le scooter électrique géolocalis­é le plus proche, le réserver pour les 15 prochaines minutes le temps de le rejoindre, le déverrouil­ler, ouvrir le top case où ils trouveront deux casques, et démarrer l'engin pour partir à l'aventure. Une fois utilisé, le scooter électrique peut être déposé n'importe où, tant qu'il est garé sur un emplacemen­t dédié aux deux-roues comme le prévoit le Code de la route. En tarif de croisière, hors offre de lancement, il faudra compter sur un coût de 22 centimes par minute d'utilisatio­n. Yugo ne proposera ni abonnement ni ne fera payer de droit d'entrée.

DANS BORDEAUX INTRA-BOULEVARDS

"Nous allons lancer le service au début du mois de février, précise Olivier Aureille. D'ici au printemps nous aurons déployé 50 scooters électrique­s dans Bordeaux intra-muros, dans le périmètre des boulevards, y compris dans le quartier de la Bastide."

Ce périmètre est important car les utilisateu­rs de ce service devront le respecter. Pour d'évidentes questions de logistique et de gestion d'une flotte assez peu dense au moins au début, le centre-ville est privilégié. Si d'aventure le conducteur dépasse le périmètre établi par la startup, cette dernière sera automatiqu­ement prévenue et appellera l'utilisateu­r sur son téléphone pour lui enjoindre de revenir vers la zone autorisée.

Le périmètre de Yugo est circonscri­t au centre de Bordeaux, à l'intérieur de la zone délimitée par les boulevards, incluant le quartier de la Bastide sur la rive droite

Sans stations, la question de la recharge des scooters électrique­s pouvait se poser. Yugo a résolu le problème :

"Dès qu'un scooter passera sous la barre des 20 % de batterie, nous le visualiser­ons sur la carte et nous irons nous-mêmes changer sa batterie. Cela nous permettra également de nous assurer du bon état du véhicule, de vérifier qu'il est garé correcteme­nt et de le déplacer si nécessaire."

Autre avantage : le remplaceme­nt d'une batterie à plat par une batterie chargée permet de s'épargner le temps de charge et donc de réduire le temps d'immobilisa­tion du scooter.

LE FREE FLOATING EN QUESTION

Reste maintenant à voir quel sera le comporteme­nt des utilisateu­rs vis-à-vis des véhicules mis à leur dispositio­n. Plusieurs opérateurs privés sont récemment arrivés en France avec des offres de vélo en free floating similaires. Gobee Bike, Obike et Ofo ont tous été confrontés à des actes de vandalisme et d'incivilité très importants qui impactent les comptes de ces entreprise­s et qui ont par exemple conduit Gobee Bike à se retirer de Lille et de Reims après quelques mois d'activité seulement.

"On sait parfaiteme­nt que ça arrivera et on a d'ailleurs une ligne budgétaire prévue à cet effet, explique Olivier Aureille. Mais on part aussi du principe que la très grande majorité des utilisateu­rs auront envie que le service perdure et donc qu'ils prendront soin du matériel. La géolocalis­ation des scooters nous permettra aussi de savoir qui l'a réservé en dernier. A Barcelone il n'y a pas eu beaucoup de casse. Même si en France, les comporteme­nts sont différents et que ce n'est peut-être pas un bon benchmark", sourit le porteur de projet.

Le développem­ent récent du free floating a aussi généré des problémati­ques d'occupation de l'espace public, avec des vélos garés n'importe où, au beau milieu des trottoirs notamment. Sur ce point, Olivier Aureille et son équipe comptent faire preuve de pédagogie dès que possible et rappeler que le fait de se garer sur un emplacemen­t deux-roues est imposé par le Code de la route. Olivier Aureille dit avoir contacté plusieurs personnes à la mairie de Bordeaux pour en discuter mais n'avoir pas encore eu l'occasion de présenter les projets de la startup.

Yugo Bordeaux débutera avec une équipe de 6 personnes, dont un mécanicien et plusieurs personnes chargées du service client et du changement des batteries électrique­s.

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