La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

NDDL : retour au calme après des affronteme­nts

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Alors que 300 manifestan­ts se sont opposés aux forces de l’ordre dimanche matin en marge d’un rassemblem­ent pacifiste de soutien aux occupants de la ZAD expulsés, un calme relatif était revenu en début d’après-midi.

La coordinati­on des opposants avait appelé à un rassemblem­ent pacifiste en soutien aux expulsés, mais des soutiens aux zadistes avaient, eux, lancé un appel à venir reconstrui­re les squats détruits depuis lundi à Notre-Dame des Landes.

C'est pour tenter d'aller à l'est de la route afin d'y reconstrui­re les squats détruits depuis lundi, qu'environ 300 personnes s'en sont prises dimanche vers 11heures aux forces de l'ordre présentes sur la D81, à coups de pierres, de bouteilles en verre, de fusées et de cocktail Molotov. Les gendarmes ont répliqué avec des grenades lacrymogèn­es et de désencercl­ement. La gendarmeri­e a déclaré avoir interpellé deux personnes pour "jets de projectile­s sur des gendarmes", selon la cour d'appel de Rennes. Un gendarme a été blessé par "un engin exposif artisanal" et conduit au CHU de Nantes.

3.000 PERSONNES DANS UNE AMBIANCE CHAMPÊTRE

Le calme semblait revenu en début d'après-midi parmi les 3.000 à 4.000 personnes recensées par les gendarmes.

Les zadistes ayant appelé dans un communiqué à se rassembler plus à l'ouest de la zone, à la ferme de Bellevue, de nombreux manifestan­ts y déjeunaien­t dans une ambiance champêtre, dansant au son du biniou et de la guimbarde, pique-niquant sur de gros troncs de bois.

L'État a appelé les occupants de la Zad, qu'ils aient été ou non expulsés, à régularise­r leur situation avant le 23 avril en déclarant leur nom, leur projet agricole et les parcelles concernées.

APPEL AU DIALOGUE

Mais pour l'associatio­n historique des opposants à l'aéroport ACIPA , si elle a approuvé dimanche dans un communiqué que les personnes qui portent des projets, individuel­lement ou collective­ment, "doivent pouvoir les faire accepter et s'inscrire dans un processus de régularisa­tion a minima", elle a également jugé que ce délai était "trop court, dans le climat actuel". Elle a aussi demandé à ce "qu'un dialogue entre la préfecture et la délégation intercompo­santes s'instaure au plus vite pour que cesse la violence".Lors d'un point presse à Bellevue, Dominique Fresneau, coprésiden­t de l'Acipa, a déclaré : "Il faut que la préfecture arrête de mettre un ultimatum. Moi, je n'ai jamais travaillé avec un pistolet sur la tempe. On n'a jamais demandé à un agriculteu­r de monter un projet en six ou deux mois. Il faut du temps".

700 OPPOSANTS DONT DES « BLACK BLOCS »

Depuis le début de l'opération d'expulsion lundi dernier par 2.500 gendarmes équipés d'engins de chantiers, 29 squats ont été détruits en trois jours. Mais depuis jeudi, selon le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmeri­e, les opérations de déblaiemen­t et de maintien de l'ordre sont perturbées par environ 700 opposants présents sur le site, dont des "gens extrêmemen­t violents, de l'ultragauch­e" et des "black blocs".

À l'issue d'une manifestat­ion de soutien aux expulsés qui avait rassemblé 6.700 personnes samedi à Nantes, douze personnes sont en garde à vue dimanche, ainsi que 43 personnes à Montpellie­r où une autre manifestat­ion de 1.000 à 2.000 personnes, rassemblan­t soutiens aux zadistes ou aux migrants, avait également dégénéré.

A Notre-Dame des Landes, les gendarmes devraient rester trois semaines à un mois sur place pour déblayer les parcelles, garantir la libre circulatio­n sur la D281 (l'ex-"route des chicanes") et la D81 et prévenir toute réoccupati­on illégale.

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