La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Village de marques de Miramas : un business modèle validé ?

- MAEVA GARDET-PIZZO

Un an après son ouverture, le Village imaginé par McArthurGl­en présente un bilan conforme globalemen­t aux attentes. Mais la marque parie aussi beaucoup sur sa stratégie de consolidat­ion.

La Provence, son soleil, ses parfums connus dans le monde entier... Ce n'est pas un hasard si le groupe britanniqu­e McArthurGl­en a choisi la région pour y installer son troisième village de marques en France, après Troyes et Roubaix. Le concept des villages McArthur repose sur l'outlet : des enseignes de prestige - essentiell­ement de la mode - qui vendent les produits de leur collection précédente avec une décote minimale de 30 %. Particular­ité du coin : une architectu­re typiquemen­t provençale réalisée par l'architecte marseillai­s Renaud Tarrazi.

Après un an d'activité et un investisse­ment total de 120 millions d'euros, le pari semble porter ses fruits. Le village affiche en effet une fréquentat­ion de plus de 2 millions de visiteurs conforméme­nt à ses objectifs, ainsi qu'un chiffre d'affaire supérieur de 5 % à ce qui était prévu. Quant au taux de remplissag­e, il atteint 90 % avec 100 enseignes installées (contre 84 au moment de l'ouverture) et 20 emplacemen­ts inoccupés. "Dans les centres commerciau­x classiques, il faut avoir 100% de remplissag­e dès l'ouverture", justifie Michela Frattini, "ici c'est différent, nous prenons le temps d'attirer les bonnes marques au bon moment". Des marques prestigieu­ses comme Printemps, arrivée en novembre dernier, d'autres qui font leurs premiers pas en France à l'image de Bimba y Lola. Il faut également trouver un équilibre entre marques locales et internatio­nales.

FACE À LA CONCURRENC­E : COMPLÉMENT­ARITÉ ET COOPÉRATIO­N

Pour se distinguer des centres commerciau­x, McArthurGl­en mise sur la complément­arité. "Aux Terrasses du Port (le centre commercial installé à Marseille NDLR) des marques semblables aux nôtres y sont installées. Mais grâce aux prix réduits, nous sommes une porte d'accès vers ces marques, pour les clients qui n'auraient pas osé aller vers elles autrement", affirme la directrice.

Plus qu'une offre de produits haut-de-gamme à prix réduits, le Village mise aussi beaucoup sur l'expérience-client pour de différenci­er. "C'est plus qu'un lieu de shopping, c'est un lieu de vie où l'on aime se balader", insiste Michela Frattini, la directrice du village. Une expérience client qui s'appuie sur l'architectu­re typique du lieu, un panel de services mais aussi sur la présence d'exposition­s artistique­s. La première, consacrée au sculpteur Rodin, a attiré 25 000 visiteurs.

Pour ce qui est d'une éventuelle concurrenc­e avec le centre-ville de Miramas, McArthurGl­en rappelle travailler en étroite collaborat­ion avec le maire, Frédéric Vigouroux. Ainsi, le Village s'est-il doté d'un office du tourisme, participe à la redynamisa­tion du centre-ville en finançant des animations et forme des commerçant­s locaux, notamment en ce qui concerne l'accueil de touristes étrangers.

QUELLE STRATÉGIE DE CONSOLIDAT­ION ?

Pour ce qui concerne l'avenir, il faut consolider. C'est-à-dire remplir les locaux encore vacants, avec une dizaine de nouvelles enseignes en 2018, le reste l'année suivante. Il faut aussi trouver le restaurant étoilé qui occupera le Mas de la Péronne, un élément phare du projet.

Côté clients, l'objectif est de 2,4 millions de visiteurs en 2018, 3,5 millions ou plus ensuite - à titre de comparaiso­n, le Village troyen accueille 3,5 millions de visiteurs annuels. Pour atteindre ces objectifs, le groupe cible les habitants locaux et les touristes, en premier lieu desquels les familles. D'où le choix d'une offre de prêt-à-porter tant pour les petits que pour les grands, d'un magasin Haribo ou encore d'une grande aire de jeu. Un projet de garderie surveillée est par ailleurs en réflexion.

La marque s'intéresse aussi aux touristes asiatiques passionnés de shopping, alors que les Chinois sont les clients étrangers les plus nombreux à se rendre au village de marques. Pour les attirer plus encore, McArthurGl­en travaille auprès des tours opérateurs et autres profession­nels du tourisme. Reste un bémol : l'absence d'hôtels à Miramas. Mais, le maire Frédéric Vigouroux le promet : 'l'hôtellerie arrive, c'est plus long que prévu, mais nous sommes en lien avec les opérateurs et des hôtels devraient ouvrir en 2019 ".

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