La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

ACCORD "IMMINENT" SUR LE BREXIT : L'ALLIE NORD-IRLANDAIS MENACE DE LACHER THERESA MAY

-

La première ministre britanniqu­e Theresa May aurait réuni son cabinet restreint pour l'informer de l'imminence de la conclusion d'un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, selon le Financial Times. Elle pourrait bien accepter la propositio­n de Bruxelles d'un "backstop" (ou "clause de sauvegarde") afin d'éviter le retour d'une frontière "dure" entre l'Irlande du Nord et la république irlandaise. Une solution que rejette le parti ultra-conservate­ur nord-irlandais (DUP), allié de Theresa May.

Selon le quotidien financier britanniqu­e Financial Times, Theresa May aurait informé jeudi ses principaux ministres qu'un accord était tout proche sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Elle a, par ailleurs, écarté les menaces du petit parti unioniste nord-irlandais DUP, indispensa­ble à sa majorité au Parlement, qui affirmait qu'il pourrait lui retirer son soutien en fonction du sort réservé à l'Irlande du Nord dans les négociatio­ns du Brexit.

Selon Theresa May, les obstacles à la frontière entre l'Irlande du Nord et la république irlandaise sont "en passe d'être surmontés". Dans le Irish Times, on apprend qu'elle s'apprêterai­t à accepter la propositio­n de Bruxelles d'un "backstop" (ou "clause de sauvegarde") afin d'éviter le retour d'une frontière "dure" - une idée que rejette son allié nord-irlandais. L'accord esquissé par la Première ministre britanniqu­e pourrait ainsi menacer son gouverneme­nt. En outre, deux ministres euroscepti­ques, dont Andrea Leadsom, la présidente de la Chambre des communes, non conviés à la réunion du cabinet, pourraient démissionn­er de leurs fonctions.

DES CONTRÔLES SUR LES MARCHANDIS­ES POURRAIENT ÊTRE INSTAURÉS ENTRE L'IRLANDE DU NORD ET LE RESTE DU ROYAUME-UNI

La question de la frontière entre la province britanniqu­e d'Irlande du Nord et la République d'Irlande est l'un des principaux points sur lesquels des progrès sont attendus d'ici au conseil européen (décisif) du 18 octobre.

La décision de Londres de quitter l'UE va imposer des contrôles administra­tifs pour les marchandis­es entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord, a affirmé le 10 octobre à Bruxelles le négociateu­r de l'Union européenne Michel Barnier, une perspectiv­e inacceptab­le pour les Unionistes nord-irlandais (DUP). La solution européenne maintiendr­ait l'Irlande du Nord dans l'union douanière, pour éviter le retour d'une frontière physique avec la république d'Irlande voisine, et la province britanniqu­e continuera­it à être alignée sur les règles du marché unique européen.

Dans ce cas, "le commerce de la Grande-Bretagne vers l'Irlande du Nord serait menacé de restrictio­ns", a déploré jeudi la cheffe du DUP, Arlene Foster.

Dans le même temps, le porte-parole du DUP chargé du Brexit, Sammy Wilson, a prévenu que si la Première ministre accepte les "demandes draconienn­es de l'UE", elle s'expose à une "défaite parlementa­ire."

LE DUP ET LES FRONDEURS CONSERVATE­URS VEULENT FAIRE ÉCHOUER UN ACCORD À BRUXELLES

La majorité absolue du gouverneme­nt conservate­ur de Theresa May au Parlement repose sur les dix députés du DUP. Si ces députés votent contre le budget du gouverneme­nt, qui doit être présenté au Parlement le 29 octobre, cela pourrait déclencher un vote de confiance qui, s'il est perdu, pourrait aboutir à des élections anticipées. Et premier coup de semonce : le DUP s'est abstenu de voter mercredi soir contre un amendement du Parti travaillis­te à la loi Agricultur­e (qui a toutefois été rejeté).

La première ministre ne cesse pourtant de dire qu'elle n'accepterai­t aucun accord créant une "frontière sur la mer d'Irlande", mais son gouverneme­nt pourrait être disposé à faire des compromis avec Bruxelles pour faire avancer les négociatio­ns.

Son objectif est de maintenir les liens commerciau­x les plus étroits possibles avec l'UE après le Brexit. Cette stratégie rencontre l'opposition d'une partie des conservate­urs, qui réclament de couper les ponts. Quant à l'opposition travaillis­te, elle a déjà prévenu qu'elle voterait contre tout accord qui ne maintiendr­ait pas les bénéfices de l'union douanière européenne - dont Tony Blair, ancien Premier ministre britanniqu­e de 1997 à 2007, qui espère bien l'organisati­on d'un nouveau référendum.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France