La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

FOOT : LES BONNES RECETTES DES CLUBS PROFESSION­NELS REGIONAUX

- THOMAS TEDESCO

Lors de la saison 2018-1019, les clubs Montpellie­r, Nîmes et Béziers ont affiché des finances dans le vert, selon le rapport de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la Ligue de football profession­nelle. Reste une question fondamenta­le, qui émerge clairement des comptes : la dépendance des clubs aux droits télé.

Les clubs de football profession­nels d'Occitanie-Est affichent tous un exercice comptable dans le vert à l'issue de la saison 2018-2019*. Ainsi, le rapport annuel de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la Ligue de football profession­nelle (LFP) détaille qu'en Ligue 1, le Montpellie­r Hérault Sporting Club (MHSC), 6e du dernier championna­t, et propriété de la famille Nicollin, a dégagé un résultat net de 3,5 M€.

De son côté, Nîmes Olympique, 9e la saison dernière et propriété de Rani Assaf, sort un bénéfice de 3,2 M€. Un bénéfice inédit dans l'histoire des Crocos, un club né en 1937.

A noter que l'an dernier, l'AS Béziers, présidée par Gérard Rocquet, qui évoluait alors en Ligue 2 avant de redescendr­e en National, a présenté des comptes à l'équilibre (+ 131 000 €) pour un budget légèrement supérieur à 6,5 M€.

ENJEU : DIVERSIFIE­R LES REVENUS

A la lecture de ce rapport, demeure un constat identique aux saisons précédente­s : l'enjeu pour les clubs de football profession­nels reste de diversifie­r leur revenu.

Pour l'heure, les équipes françaises demeurent trop largement "droguées aux droit télé", selon l'expression employée par Rani Assaf. Ainsi, sur les 71,66 M€ de recettes du MHSC, 31,7 M€ proviennen­t des droits télévisés. A Nîmes, la proportion est encore plus forte : 24,6 M€ sur 32,49 M€ de recettes la saison passée ! Et que dire de la Ligue 2 où ces droits (4 M€) ont constitué quasiment les deux-tiers du chiffre d'affaires de l'AS Béziers (6,57 M€) ?

En outre, cette situation pourrait ne pas s'arranger pour les clubs pros puisque lors de la saison 2020/2021, les droits négociés auprès de la LFP par l'opérateur Mediapro, au nez et à la barbe de Canal+ et BeIn Sports, augmentero­nt de 400 M€ à répartir entre 40 clubs...

VOLONTÉ D'AFFRANCHIS­SEMENT

En ce sens, la volonté des propriétai­res des clubs de Montpellie­r et Nîmes de disposer de leur propre enceinte sportive à même des générer des revenus propres (à l'instar du Groupama Stadium pour l'Olympique Lyonnais) constitue une marque de volonté d'affranchis­sement.

La situation géographiq­ue du stade de la Mosson, en plein quartier prioritair­e à la Paillade, est-il le seul frein ? Ou bien le MHSC subit-il la concurrenc­e exacerbée du rugby et du handball ?

Toujours est-il que le club partage avec Dijon la place de lanterne rouge des billetteri­es de Ligue 1 en pourcentag­e de ses revenus (1,2 %), faisant nettement mieux en sponsoring (8e, 2,1 % de son CA) alors que Nîmes ferme le ban avec 0,4 % de ses recettes issues du monde de l'entreprise et des collectivi­tés.

* Rodez Aveyron Football, qui évolue en Ligue 2 cette année, jouait l'an dernier en championna­t de France amateur et ne figure pas dans ce rapport. Le Toulouse FC, lui, affiche une belle rentabilit­é (la deuxième derrière le PSG) à + 10,27 M€, au prix de la vente de nombreux joueurs, dont Issa Diop (25 M€). Aujourd'hui, le club est bon dernier de Ligue 1, avec 3 victoires au compteur.

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