La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

CORONAVIRU­S : LES ENTREPRISE­S DE TOULOUSE "EXONEREES" DE DROITS DE PLACE, TERRASSES ET TAXE DE SEJOUR

- PIERRICK MERLET

En raison de la crise sanitaire qui touche le pays, le maire et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, a annoncé des mesures de soutien au tissu économique local, vendredi 13 mars. Le paiement des droits de place et de terrasse, la taxe de séjour est ainsi suspendu. Par ailleurs, d'autres mesures à destinatio­n des artisans ont été annoncées, tout comme les transports en commun. Voici les annonces de l'édile toulousain.

"La collectivi­té sera largement perdante de cette crise sanitaire, mais aujourd'hui l'ampleur n'est pas mesurable", a prévenu Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de la Métropole à la sortie d'une réunion de crise, vendredi 13 mars. L'élu a tout de même tenu à rassurer en expliquant que les deux collectivi­tés, étroitemen­t liées, seraient "prêtes à y faire face" sur le plan financier, malgré la perte de revenus évidente en raison de la baisse d'activité du tissu économique local, frappé de plein fouet par la pandémie du coronaviru­s.

"Sans prendre aucune mesure, sans rien faire, le seul fait que les entreprise­s soient impactées par cette crise va entraîner une chute importante de nos recettes budgétaire­s, sans pour autant savoir le montant. La redevance des délégatair­es de services publics va certaineme­nt baisser, la Cotisation foncière des entreprise­s (CFE) va aussi être impactée, tout comme la TVA dont nous touchons désormais une partie pour compenser la suppresion de la taxe d'habitation", a décrypté Jean-Luc Moudenc, devant les médias au Capitole.

VERS UNE EXONÉRATIO­N COMPLÈTE APRÈS LES ÉLECTIONS ?

Néanmoins, afin de répondre à l'appel à la solidarité lancé par le gouverneme­nt pour faire face à la crise du coronaviru­s, le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole a annoncé tout un pan de mesures pour accompagne­r les entreprise­s locales. Tout d'abord, "nous n'appliquero­ns pas les pénalités de retard prévues dans le cadre de marchés publics". Par ailleurs, l'élu qui a mis en place le Small Business Act au début de son mandat afin de soutenir les entreprise­s fortement dépendante­s des marchés publics, veut élargir la somme payée comme avance aux entreprise­s dans le cadre de ces marchés. Mais ce n'est pas tout.

"La perception des droits de place, des droits de terrasse et de la taxe de séjour sont reportés. Jusqu'à nouvel ordre, les commerçant­s n'auront pas à s'en acquitter. Il appartiend­ra aux prochains conseils municipale et métropolit­ain de transforme­r ce report en une exonératio­n", a lancé Jean-Luc Moudenc.

De plus, en raison de la fermeture dès lundi 16 mars des 206 écoles, sans compter les 1795 places en crèche elles aussi en suspens, l'élu veut optimiser cette trêve scolaire.

"Nous allons étudier école par école s'il est possible d'utiliser cette baisse de fréquentat­ion dans les établissem­ents scolaires pour réaliser dans les jours à venir des travaux afin de soutenir nos artisans. Habituelle­ment, ce sont des opérations que nous réalisons au cours de l'été", a souligné l'élu toulousain.

UNE FORTE HAUSSE DES DÉPENSES DE FONCTIONNE­MENT DE LA COLLECTIVI­TÉ

Cet ensemble de mesures, sans compter les services de désinfecti­on exceptionn­els prévus pour les métros, tramways et bureaux de vote pour les élections municipale­s, vont se traduire par une hausse importante des dépenses de fonctionne­ment des collectivi­tés (mairie et Métropole), qui maintient pour le moment les musées de Toulouse ouverts.

"Nous ferons face à ces dépenses imprévues, mais je demanderai au gouverneme­nt de pratiquer un détourage, c'est-à-dire de ne pas tenir compte de ces dépenses dans le cadre de la contractua­lisation budgétaire passée avec l'État qui nous engage à contenir la hausse de nos dépenses de fonctionne­ment de +1,35 à 1,45% chaque année", a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, Toulouse Métropole n'envisage pas pour le moment un arrêt du réseau de métro et du tramway dans l'agglomérat­ion, par contre le réseau bus va passer dès lundi 16 mars en horaires dîtes de "petites vacances", pour faire face à la baisse du nombre d'agents disponible­s, étant dans l'obligation de garder leurs enfants.

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