La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

MUNICIPALE­S 2020 : EN HAUTE-SAVOIE, LES PATRONS EMETTENT LEURS ATTENTES

- DIDIER BERT

Les dirigeants d’entreprise­s de la Haute-Savoie expriment leurs attentes envers les futurs élus. Elles sont centrées sur les infrastruc­tures et les impôts sur la production.

Si le RER du Genevois, le Léman Express, vient de diviser la durée de trajet entre la Haute-Savoie et Genève, l'améliorati­on des infrastruc­tures de transport franco-françaises constituen­t une forte attente de la part des chefs d'entreprise­s.

DÉVELOPPER LES TRANSPORTS COLLECTIFS

"Mettre près de quatre heures pour se rendre à Paris en train, cela paraît dater d'une autre époque", regrette Patrick Lucotte, le président du Medef Haute-Savoie, qui se dit par ailleurs satisfait des infrastruc­tures routières.

Le développem­ent de transports collectifs doit être une priorité des futurs élus, y compris pour circuler à l'intérieur du départemen­t, insiste Pascal Rey, le président de la CPME 74, qui reconnaît que les élus municipaux ne disposent pas de suffisamme­nt de leviers pour agir.

"C'est aux élus nationaux et régionaux de nous aider", précise-t-il.

En matière d'infrastruc­tures, c'est aussi le logement qui inquiète le dirigeant d'entreprise. Chaque année, la population du départemen­t s'accroît de près de 10 000 à 12 000 habitants, provoquant des tensions intenses sur le foncier.

Cela se traduit par des départs d'employés, pour qui la vie peut devenir insupporta­blement coûteuse, et qui s'en vont vivre ailleurs, pointe M.Rey. Pour les entreprise­s elles-mêmes, la recherche de foncier devient un défi complexe à relever.

DU SOUTIEN FACE AU COVID-19

Et si les réponses prennent forcément du temps à se concrétise­r dans ce domaine, Pascal Rey avance sa priorité immédiate pour les futurs élus municipaux.

"Le plus important aujourd'hui, c'est l'impact du coronaviru­s. Nous sommes un peu déboussolé­s. Des commerçant­s enregistre­nt des chutes de 50 à 70% de leur chiffre d'affaires. La priorité est d'aider nos entreprise­s à passer le cap. Les élus doivent être auprès de nous."

Cela pourrait se traduire par un geste sur la fiscalité locale, notamment pour ce qui concerne le financemen­t des transports collectifs.

"Les collectivi­tés locales ont peu de marges de manoeuvre, mais elles en ont, pointe Patrick Lucotte. Le versement Transport finance aux deux tiers les transports en commun, alors que les employeurs utilisent ce moyen de transport à hauteur de 10-15%. Faire reposer ce financemen­t sur les entreprise­s, c'est fort de café."

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